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“Huit ans après, on me remercie
“Huit ans après, on me remercie

encore pour ce but à la 94e

Unioniste de 2012 à 2016, Ignazio Cocchiere est devenu
l’idole numéro 1 des supporters grâce entre autres à
un but sauvant le club de la relégation en 2013.

Viva Ignazio, il préfère le stoemp
aux pâtes au pesto !”
Peu de joueurs peuvent se
targuer d’avoir un chant à
leur gloire entonné dans les stades,
cinq ans après leur départ d’un club.
C’est le cas d’Ignazio Cocchiere.
Cet Italien de 34 ans, passé par
l’Union Saint-Gilloise de 2012 à 2016, a

marqué les esprits jaune et bleu. Jus-
qu’à rester l’idole des supporters

unionistes saison après saison. “Après
neuf ans passés à Bruxelles, je peux dire

que je préfère le stoemp aux pâtes au
pesto”, confirme en souriant l’actuel

joueur de Tempo Overijse, qui est re-
venu sur son incroyable parcours, à

quelques pas des institutions euro-
péennes où il travaille.

Rencontre avec un gars charmant
qui n’est pas prêt de quitter les coeurs
unionistes…
Formation à l’Inter Milan
“À 18 ans, j’intègre l’équipe réserve de
l’Inter Milan. C’était un rêve. Le matin, je

garais ma petite voiture entre la Ferrari
de Figo et la Porsche d’Ibrahimovic, vous
imaginez ! On s’entraînait parfois avec
l’équipe première et des joueurs comme
Crespo, Adriano, Materazzi, Zanetti,

Cambiasso… Heureusement, à cette épo-
que, mes parents ont fait en sorte que je

garde les pieds sur terre. Ils m’ont dit de
jouer au football tant que je voulais mais
sans jamais laisser tomber mes études.

Je les remercie chaque jour pour ce con-
seil. Le coach de la réserve de l’Inter a

aussi eu un discours important : ‘Ici, c’est

sympa, vous verrez des Ferrari et un cen-
tre d’entraînement incroyable’, nous ex-
pliquait-il. ‘Vous allez aussi jouer contre

des champions du monde mais n’oubliez
jamais que ce n’est pas la réalité de la vie
d’un footballeur.’ J’ai fini mon parcours à

l’Inter en beauté avec un titre de cham-
pion d’Italie en Primavera. Dans notre

équipe, il y avait Bonucci et Balotelli. Il

avait cartonné avec les U16 et avait re-
joint le noyau réserve en janvier. En arri-
vant, il a déclaré au groupe : ‘Je suis le

joueur né en 1990 le plus fort au monde.’
Au final, il a eu raison (sourire).”
“En finale, nous obtenons un penalty
en fin de match à 0-0, Balotelli décide de
le tirer et marque : champions ! Nous
avons fait la fête pendant une semaine

avec entre autres un tour d’honneur de-
vant 80 000 personnes au San Siro, un

de mes plus beaux souvenirs.”
Parcours du combattant
“Une fois que je n’avais plus l’âge de

jouer en réserve, j’ai commencé un par-
cours similaire à celui de 90 % des

joueurs sortant d’un grand centre de for-
mation. C’est à ce moment-là, en passant

deux ans en Serie C, que je me suis rendu
compte que mon coach à l’Inter nous

avait dit la vérité. Je suis arrivé à Pizzi-
ghettone, un petit village de 7 000 per-
sonnes, au milieu de nulle part. Cela

forge le caractère… Une équipe de D2
suisse m’a ensuite contacté et je me suis
retrouvé à Nyon, dans un club situé en
face des bâtiments de l’UEFA. D’ailleurs,
l’UEFA organisait souvent des stages

pour des arbitres des îles Féroé, de Saint-
Marin ou d’un autre tout petit pays pour

les tester. Nous servions de cobayes : on
nous demandait d’accrocher l’attaquant

juste en dehors du grand rectangle, il de-
vait se laisser pousser puis tomber dans

la surface de réparation…”

“Nous jouions un rôle d’acteur mais de

façon tout de même sérieuse. Je m’entraî-
nais le matin à Nyon puis je prenais la

voiture pour suivre des cours de sciences
politiques à l’Université de Genève.

Quand je suis arrivé à ma cinquième an-
née d’université, j’ai décidé de retourner

finir mes études en Italie. J’ai rejoint la
Serie D mais la situation financière des

clubs en quatrième division est compli-
quée et j’ai joué une saison sans être

payé. Quand je regarde mon parcours, je

me dis que je suis passé par de nombreu-
ses étapes difficiles… Mais je suis très

fier de ma petite carrière.”

Arrivée en Belgique
“Au début de la saison 2012-2013, j’ai

pris trois mois sabbatiques. Je devais ter-
miner ma thèse sur la protection civile

au niveau européen et j’ai eu l’idée de le
faire à Bruxelles, au sein des institutions

européennes. En arrivant, j’ai fait des re-
cherches sur Internet pour savoir quels

étaient les clubs de football bruxellois : il
y avait Anderlecht, le FC Bleid Molenbeek

puis je suis tombé sur l’Union Saint-
Gilloise. J’ai vu que l’Union affrontait jus-
tement Bleid au Petit Heyzel un soir de

novembre. Après une grosse journée de
travail, je suis allé assister au match
pour me changer les idées. Je prends le
métro tout seul, j’arrive là-bas et je suis
l’un des seuls spectateurs dans un froid
de canard (sourire). Pendant le match,
je me retourne sur une personne que je
connais : c’était Ibrahim Maaroufi, que

j’avais connu à l’Inter ! Imaginez le ha-
sard incroyable… Voilà comment toute

cette histoire avec l’Union a commencé.
Maaroufi voulait relancer sa carrière en

Belgique et m’a proposé de venir m’en-
traîner avec le groupe. J’ai fait un test et

après une semaine, j’avais fait une telle-
ment bonne impression que j’ai signé.

J’ai appelé ma maman en lui disant que
la thèse se passait bien ; c’était la bonne
nouvelle. La mauvaise nouvelle était que
j’avais recommencé le football et que je
restais en Belgique (sourire).”
Années unionistes
“Lors de ma première saison à l’Union,
nous réalisons un come-back de fou au
classement pour finalement jouer les
matchs de barrages pour le maintien en
D3. Et il y a ce but historique que j’inscris
à la 94e

minute à Leopoldsburg qui per-
met de nous sauver… C’est clairement le

moment qui m’identifie avec ce club. Par-
fois, quand je me balade à Forest ou à

Saint-Gilles, certaines personnes m’arrê-
tent dans la rue pour me remercier de ce

but, huit ans après. (Il nous montre son
téléphone). J’ai encore reçu un message
sur les réseaux sociaux ce lundi d’un
supporter qui m’écrit : ‘Merci pour votre

but contre Leopoldsburg !’ Quand on

parle de la famille unioniste, c’est vrai-
ment cela. De ces quatre années passées

à l’Union, je retiens cette relation telle-
ment forte avec les supporters. Et puis

sur le terrain, cela fonctionnait plutôt
bien : j’ai terminé meilleur buteur trois
ans d’affilée, nous avons connu deux
montées de suite…”

“Mon départ ? J’ai toujours dit que je
voulais rester dix ans à l’Union mais cela

ne se passe plus comme ça dans le foot-
ball. Le coach Marc Grosjean ne considé-
rait pas ma présence dans l’équipe

comme indispensable. Les supporters ne
lui ont jamais pardonné cela mais ce
sont des choses qui arrivent en football.
J’ai beaucoup donné à l’Union mais
l’Union m’a aussi beaucoup donné.
J’étais un Italien venu de nulle part qui a
réussi à se faire un petit nom à Bruxelles
grâce à ce club. Quand je retourne au
stade, je n’y vais pas pour me montrer
mais parce que j’en ai réellement envie.
J’évite par contre d’aller voir l’Union
quand j’ai match le lendemain car c’est
toujours très difficile de refuser les bières
que les supporters m’offrent (rires).
Après l’Union, j’ai signé à Dender où j’ai
mis 45 goals en trois ans en D1 amateurs,

ce qui fait de moi le meilleur buteur ac-
tuel de la D1 amateurs. J’ai ensuite re-
joint Alost avant de signer cet été à Ove-
rijse, un club magnifique qui a des struc-
tures professionnelles. J’en suis à

huit buts en huit matchs en ce début de
saison.”
Union version 2021-2022
“En football, rien n’arrive par hasard.
À l’Union, il y a de la compétence chez les
dirigeants, du professionnalisme et des
moyens financiers. Sur le terrain, il y a
d’abord un coach incroyable. D’ailleurs,

un de mes plus grands regrets de ma pe-
tite carrière est de ne pas avoir été en-

“Un de mes regrets est
de ne pas avoir été entraîné
par Felice Mazzù.”

traîné par Monsieur Mazzù. C’est quel-
qu’un de vrai et de passionné qui ne doit

rien à personne. Puis, on sent que le
groupe vit bien. Si on me demandait ce
qu’il faut changer dans cette équipe, ma

réponse serait simple : rien du tout. Lais-
sez tout ce qu’il y a en place et ne tou-
chez à rien ! Jusqu’où peut aller cette

équipe ? Quand on regarde ses matchs,
on se dit que l’Union peut aller loin. Le
club a montré durant le premier tiers du
championnat qu’il pouvait faire partie
du top 4. Pour cela, il faut que tout le
monde dans le vestiaire touche du bois

pour éviter les blessures et les suspen-
sions.”

Institutions européennes
“Quand j’ai commencé l’université, je
n’avais aucune idée de ce que je voulais

faire. Finalement, j’ai opté pour un ba-
chelier en sciences politiques et relations

internationales suivi d’un master en po-
litiques européennes et internationales.

J’ai travaillé durant quatre ans au Parle-
ment européen comme assistant parle-
mentaire avec des députés européens.

Depuis trois ans, je suis à la Commission
européenne où je travaille au sein de la

Direction générale qui s’occupe de la cul-
ture, de l’éducation et du sport. Avec le

football, cela me fait de grosses journées
mais je suis habitué depuis l’âge de
18 ans. J’ai la chance de faire deux jobs
que j’aime tellement que je les vois tous
les deux comme une passion.”
“C’est vrai qu’un club de supporters de
l’Union a été créé au sein des institutions
européennes. Une collègue portugaise
en a eu l’idée ; je n’en suis pas le créateur.

Il y a plusieurs centaines de milliers d’ex-
patriés à Bruxelles dont plusieurs mil-
liers qui adorent le football. Je vais dire

que je suis seulement le parrain de ce
fan club et un supporter spécial de
l’Union (sourire).”



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