L’Union en tête du championnat, c’est certes une surprise. Mais ce n’est pas un hasard, loin de là même. Si les qualités des joueurs présents dans le noyau ne sont évidemment pas étrangères à ce succès, c’est très certainement encore plus l’état d’esprit mis en place par Felice Mazzù depuis qu’il est arrivé à la Butte en mai 2020 qui fait la différence. Un coach qui est obnubilé par la victoire.
Évidemment, jamais une équipe ne dira qu’elle est montée sur le pelouse pour prendre autre chose que les trois points. Mais entre les déclarations de bonnes intentions et les faits, il y a souvent un pas. Un pas que l’Union a largement franchi depuis que Felice Mazzù a pris en charge l’équipe bruxelloise. Un entraîneur qui a amené une véritable culture de la gagne au sein du matricule 10. Le plus bel exemple en a été donné durant la préparation à la présente saison. Sur leurs neuf amicaux disputés, les Saint-Gillois en ont remporté sept et réalisé deux matches nuls. Dans les faits, il ne s’agissait certes que de rencontres qui comptaient pour du beurre. Mais pour Mazzù, celles-ci revêtaient déjà une grande importance. « Je veux que mes joueurs aient envie de tout gagner, peu importe qu’on joue contre une équipe amateur de D3 ou bien contre une équipe confirmée de D1A », glissait-il en substance il y a quelques mois.Après la saison exceptionnelle en D1B, couronnée par ce retour historique au plus haut niveau du football belge, on pouvait toutefois logiquement se demander si l’USG jouerait de manière aussi dominante une fois arrivée en D1A. Si Felice Mazzù changerait quelque peu son fusil d’épaule et développerait un jeu plus en retenue, plus défensif. La réponse, négative, est arrivée très tôt -dès le premier match même- puisque les Unionistes ont d’emblée frappé un grand coup, allant s’imposer méritoirement à Anderlecht.« Pour retourner une situation, tu dois y croire »Depuis lors, les Jaune et Bleu ne se sont jamais départis de leur volonté de l’emporter lors de chacune de leurs apparitions. Ce qui s’est encore vérifié lors de leurs deux dernières sorties. Mal embarqués contre le Cercle de Bruges, et encore plus contre Seraing le week-end dernier, ils ont finalement réussi à émerger. Et ce, grâce à une grosse force de caractère. Mais également grâce à de beaux coups tactiques. Contre Bruges, alors que le score était de 0-0, Mazzù n’a pas hésité à réaliser deux changements à la mi-temps. Contre les Sérésiens, mené 0-2 à la pause et en infériorité numérique, il a… renforcé son attaque, faisant monter Mitoma à la place de Nieuwkoop. La suite, on la connaît. Le Japonais a dynamité la défense de Seraing, claquant un triplé et offrant une septième victoire à l’USG cette saison. « À la mi-temps, certes Felice a crié pour nous réveiller. Mais on a surtout parlé de tactique », explique l’attaquant Dante Vanzeir. « Tu peux être négatif et crier sur tout le monde, mais au final, tu dois surtout trouver une solution », rajoute pour sa part le Danois Casper Nielsen. « Et c’est ce qui a été fait. Mais pour parvenir à retourner la situation, tu dois y croire. Et à la pause, on y croyait tous. D’ailleurs, les onze joueurs ont bien failli casser le vestiaire tellement nous n’étions pas contents de notre performance durant la première mi-temps. »Une réaction qui, forcément, a plu au tacticien du matricule 10. « On n’a pas reculé, on a joué vers l’avant. Dans ce genre de match, c’est le mental qui fait la différence. Toutefois, j’aimerais qu’on recommence nos rencontres comme on le faisait en début de saison ou l’année dernière, c’est-à-dire avec de la grinta, de l’envie et de l’humilité. Car c’est ce qui caractérise notre groupe. »Des caractéristiques qui permettent à Mazzù d’afficher un bilan comptable exceptionnel : 29 victoires en 39 matches de championnat depuis qu’il est à l’Union. Soit 74 % de succès !