Moris se méfie des prochaines semaines.
Troisième du classement général avec la meilleure défense du championnat : le bilan de la première partie de saison de l’Union est tout bonnement exceptionnel. Mais le matricule 10 est-il capable de tenir ce rythme jusqu’au bout ? Bien malin qui connaît la réponse car le parcours est encore long et semé d’embûches. Et le mois d’octobre pourrait déjà servir de révélateur.
Qui l’aurait cru ? Après dix journées de compétition, les Saint-Gillois sont dans le top 4. Et c’est loin d’être immérité car ils ont dominé la plupart de leurs adversaires, à l’exception du Cercle de Bruges ce week-end. Leurs trois défaites face à Bruges, Malines et l’Antwerp leur restent d’ailleurs encore en travers de la gorge. Un succès global rendu possible avant tout grâce à un tout gros état d’esprit affiché depuis plus d’un an maintenant. Un état d’esprit tourné vers la gagne. « Depuis le premier jour où je suis arrivé, j’ai senti qu’il se créait quelque chose au sein de ce club », explique le gardien Anthony Moris. « On a pris l’habitude de gagner l’année dernière en D1B et on n’a plus envie de perdre maintenant. »L’autre secret de ce début de saison exceptionnel, outre l’attaque qui a souvent été mise en lumière avec ce formidable duo Vanzeir-Undav (qui s’est encore illustré ce week-end avec un doublé pour le premier et deux assists pour le second), c’est cette défense de fer, la meilleure du championnat à l’heure actuelle, qui n’a pris que neuf buts. Soit trois de moins que les secondes meilleures défenses de la série : Eupen, Anderlecht, Courtrai et Saint-Trond (qui en ont chacune encaissé douze). « C’est clair que, pour faire tous ces bons résultats, il faut avoir une bonne arrière-garde », continue le portier. « On a la chance de pouvoir s’appuyer dessus et d’avoir des gars qui font les efforts les uns pour les autres. Il y a une véritable cohésion d’équipe. »« Ne pas tomber dans un manque d’humilité »Mais gare à la suite des événements pour l’Union. Car dans cette Division 1A, le danger peut venir de partout. À commencer par ce mois d’octobre qui semble, sur papier, accessible avec des rencontres face à Seraing, Eupen et Gand. « Je sais d’expérience que la période d’octobre est souvent la plus critique en football », continue Anthony Moris. « Car il y a un enchaînement de rencontres, notamment pour les joueurs qui évoluent en équipe nationale. On va avoir des suspendus et des blessés. Cela fut notamment le cas ce week-end avec Senne Lynen (NDLR : le joueur s’est déchiré le ligament croisé et le ligament médial du genou gauche et sera absent de longs mois). En ce qui concerne les adversaires, on peut certes se dire sur papier qu’ils sont à notre portée. Mais on sait que Seraing n’est jamais évident à jouer, qu’Eupen est en tête du classement et que La Gantoise a toujours une belle équipe. Dans cette division, il n’y a pas d’adversaire facile. Et on l’a encore vu contre le Cercle. »Felice Mazzù, pour sa part, voit un autre piège que son équipe devra éviter si elle veut tenir dans la longueur. « Il ne faut pas que le groupe tombe dans un manque d’humilité comme ce fut le cas contre le Cercle. Il ne faut pas que le groupe se voit trop beau. Car on n’arrivera pas toujours à retourner des situations comme on l’a fait ce week-end. On doit conserver notre simplicité et notre esprit d’équipe. »L’Union effectue en tout cas un retour en Division 1 totalement exceptionnel. Mais ne compte en tout cas pas en rester là. « L’objectif du club est, et reste, le maintien. Mais nous, les joueurs, ne l’entendons pas de cette oreille. L’appétit vient en mangeant. On est en train de bien manger. Et on a encore faim », sourit un Antony Moris, visiblement loin d’être repu.