Klauss avait marqué lors des deux derniers déplacements des Rouches.
À l’heure où le calendrier l’invite à défier les deux promus en déplacement, l’Union Saint-Gilloise ce samedi, juste avant d’entamer une première trêve internationale, puis le RFC Seraing au sortir de celle-ci, le Standard présente jusqu’ici un bilan parfait loin de Sclessin. Avec deux victoires au compteur, signées à Zulte Waregem et au Beerschot, et donc, dans le clan liégeois, une troisième espérée ce soir à la Butte. Ce serait du reste un véritable événement pour une équipe liégeoise qui n’est plus parvenue à aligner trois succès d’affilée en déplacement depuis… le 9 novembre 2014, lorsqu’Ivan Vukomanovic, appelé à succéder à Guy Luzon, s’était imposé à Anderlecht (0-2), au CS Bruges (0-1) et à Genk (0-2) en quinze jours de temps !« Le contexte était pourtant compliqué tant le club était dans une période de fortes turbulences », se souvient Vukomanovic depuis l’Inde, où il prépare avec son club, Kerala Blasters, l’Indian Super League, dont le coup d’envoi a été reporté au mois de novembre en raison du Covid. « Il fallait réveiller le groupe, le vestiaire. Le travail avait été psychologique, mental, bien plus que tactique. Et l’équipe, qui s’appuyait sur des joueurs comme Ciman, Trebel, Mpoku, Bia et de Camargo, avait su directement réagir… »Cette saison-là, terminée sous la conduite de José Riga, le Standard avait grappillé 27 unités sur 45 possibles en déplacement. C’est la dernière fois que l’équipe liégeoise avait pris plus de 50 % des points loin de Sclessin. Depuis, c’est la désolation pour un club qui a terminé la phase classique de la compétition entre la 6 e et la 10 e place au classement des équipes les plus performantes à l’extérieur, avec respectivement 33,3 % (2015-2016), 35,5 % (2016-2017 et 2017-2018), 42,2 % (2018-2019), 42,8 % (2019-2020) et 43,1 % (2020-2021) des points pris. C’est dire si, en bord de Meuse, le mal est bien incrusté.très attendu partout« Le Standard est un club qui n’est pas très aimé des autres », note Ivan Vukomanovic. « D’où la volonté énorme de ses rivaux de se payer son scalp. Pour beaucoup d’équipes en Belgique, battre le Standard lorsqu’on le reçoit est aussi l’un des grands défis de la saison. Peut-être est-ce mon cœur rouge et blanc, de l’époque de l’Étoile Rouge, qui parle mais lorsque je jouais à Lokeren, affronter le Standard représentait toujours quelque chose de spécial, plus que de défier Anderlecht et le FC Bruges. Chacun donnait un peu plus. Du coup, le Standard sait que partout où il se déplace, ce sera chaud et qu’il aura une vraie bataille à mener. Il faut donc trouver à chaque fois la force nécessaire pour faire front, ce qui n’est pas simple… »Mais comment expliquer alors que de 2000 à 2009, l’année du dernier titre de champion, le Standard a toujours, à une exception près (la saison 2001-2002), affiché un bilan positif en déplacement ? Et que depuis une bonne dizaine d’années, à l’exception des deux dernières saisons de la présidence de Roland Duchâtelet, l’équipe principautaire éprouve toutes les difficultés du monde à s’exporter ?« La raison est peut-être à trouver dans ce qu’on essaye de mettre au point cette saison, à savoir être capable d’afficher la même mentalité à domicile qu’à l’extérieur, être prêt et montrer qui nous sommes », souligne quant à lui Mbaye Leye. « Quand on joue au Standard, il faut savoir qu’on est attendu partout à l’extérieur. Et ce sera encore plus le cas à l’Union, un club historique qui attend de revenir au plus haut niveau depuis longtemps. Quand vous remontez et que vous défiez le Standard, c’est forcément un grand moment. Tous les joueurs bruxellois auront envie de montrer ce dont ils sont capables… »Enchaîner des succès loin de Sclessin n’est donc pas simple. Depuis 2015-2016, le Standard n’en a signé que 6 au maximum par saison, comme lors du dernier exercice. Et 3 seulement en 2016-2017. « On est en train de corriger le tir », confie Nicolas Gavory. « Évoluer à l’extérieur est toujours un peu différent car tu n’as pas ton public. Peut-être cela joue-t-il un petit rôle car on n’est pas poussé comme à Sclessin, mais il faut faire abstraction de ça et faire comme si on jouait à domicile, en étant armé mentalement pour le faire… »