Véritable baromètre au milieu du jeu, Teddy Teuma réalise des prestations de haut vol depuis l’entame de la compétition, comme s’il connaissait déjà la D1A comme sa poche. Et pourtant, il découvre l’élite du football pour la première fois de sa carrière, à 27 ans. Un parcours qui a commencé au quatrième échelon français. prev
Teddy, vous goûtez au plus haut niveau pour la toute première fois de votre carrière. Que de chemin parcouru depuis vos débuts au FC Hyères !Exactement. À l’âge de 16 ans, j’y ai débuté, en Nationale 2. J’y ai fait trois saisons et c’est à 21 ans que j’ai pu enfin aller un niveau plus haut, en Nationale 1.Vous avez alors débarqué à Boulogne-sur-Mer.J’y suis resté deux saisons puis le Red Star est venu vers moi. Il venait de descendre de Ligue 2 en N1 mais gardait son statut professionnel. Du coup, il me proposait un contrat pro. J’ai accepté et l’histoire fut belle car nous avons été champions et sommes remontés en Ligue 2.Vous avez donc goûté à la deuxième division française ?Oui mais seulement six mois. Cela ne se passait pas très bien. On avait perdu beaucoup de matches et on occupait le bas du tableau. C’est alors que l’Union m’a fait une proposition que j’ai acceptée.Vous avez débarqué au sein du club en janvier 2019. Vous souvenez-vous de votre deuxième match avec l’Union ?Et comment ! C’était la demi-finale aller de la Coupe de Belgique contre Malines. Arriver dans un nouveau club et directement jouer ce genre de match dans un superbe stade, c’était incroyable. Malgré l’élimination, cela reste l’un de mes plus beaux souvenirs avec l’Union.En parlant de beaux souvenirs, il doit y en avoir un paquet depuis votre arrivée à l’USG…Oui et il ne faut pas aller chercher bien loin le meilleur : c’est clairement la montée. Être aujourd’hui en D1A, c’est l’aboutissement de ce que je suis venu chercher ici. Maintenant, il ne faut pas s’arrêter là. Le but, c’est d’y rester.À titre personnel, votre évolution a été linéaire. Vous découvrez, à 27 ans, pour la première fois le plus haut niveau.Et j’en suis très fier. Je suis fier de mon parcours, de la façon dont tout cela m’est arrivé. Je ne changerais rien de ce que j’ai fait.N’auriez-vous pas pu arriver plus rapidement en D1 ?Je le pense, oui. Mais dans le foot, il y a une part de chance, de réussite et également de maturité. Je pense que, quand j’étais plus jeune, j’étais un peu plus « fou-fou », moins mature. Dès lors, c’est une bonne chose d’avoir pu grandir petit à petit, de ne pas avoir brûlé certaines étapes qui auraient pu faire que je me casse la g… Je ne regrette rien.On vous sent en effet plus serein, plus apaisé que lors de vos débuts à l’Union…Le déclic fut ma première sélection avec Malte en septembre 2020. Récupérer le brassard de capitaine il y a un an et demi m’a aussi fait passer un cap.Est-ce la première fois de votre carrière que vous portez le brassard ?Dans les catégories de jeunes, j’ai toujours été capitaine. Quand j’ai intégré les seniors, j’étais trop jeune pour avoir le brassard. Mais cela a toujours été dans ma mentalité d’être un leader, de donner le meilleur de moi-même et d’amener l’équipe le plus haut possible. En fait, j’ai toujours attiré le brassard. Je me sens bien avec et cela me permet aussi de me canaliser car je peux m’emporter par moments.Vous avez évoqué votre première sélection nationale avec Malte. Quel est le lien qui vous unit avec ce pays ? Vous qui êtes originaire de Toulon dans le sud de la France…J’ai un lien lointain avec Malte, via mon grand-père. Il m’en avait parlé mais je ne l’avais jamais pris au sérieux. Et puis, il y a quatre ans, ce pays m’a contacté. À l’époque, j’avais refusé car cela ne m’attirait pas trop. Je n’avais pas trop confiance en ce projet, et peut-être pas en moi-même non plus. Quand Malte est revenue à la charge l’année dernière, j’ai décidé de tenter le coup. C’était une opportunité incroyable pour moi de pouvoir montrer mon foot dans le monde entier.Comment se sont passés vos premiers pas en sélection ?Au début, c’était un peu difficile car je ne parlais pas encore anglais. Maintenant, cela va mieux (sourire). À la base, je pensais que mes coéquipiers auraient du mal à m’accepter car je n’étais pas réellement Maltais, que je n’étais pas né là-bas, que je n’avais pas vécu là et que je ne connaissais pas le pays. Mais en fait, c’est tout le contraire qui s’est passé. J’y ai été très bien accueilli.Et puis, vous avez pu affronter la Croatie.Oui et sa star Luka Modric. On avait perdu 3-0 mais j’ai beaucoup appris de ce match, que ce soit humainement ou footballistiquement. C’est le genre de rencontre qui fait grandir.Pour en revenir à l’Union, quel début de saison incroyable ! Êtes-vous surpris de vous retrouver en tête ?On mérite notre place et nos points. Et peut-être même encore plus car la défaite contre Bruges était sévère. On est dans la continuité de l’année dernière. Et ce, grâce à un super collectif, bien huilé. Il faut continuer ainsi.À quoi l’Union doit-elle désormais faire attention ?À ne pas s’enflammer. Il faut garder la tête sur les épaules, être conscients que, si on est là, c’est grâce à nous. On s’est donné les moyens de gagner ces matches.Comment gérez-vous cette médiatisation autour de l’Union ?C’est assez inédit mais il faut profiter de ces moments-là. Tant qu’on est mis en lumière, c’est que tout va bien. On ne sait pas où on sera dans un an ou deux. Pour cette raison, il faut engranger un maximum de souvenirs.À titre personnel, quels sont vos objectifs pour la suite ?Je ne m’en suis pas vraiment fixé. J’ai toujours envie d’aller plus haut, de continuer à progresser et de grandir. J’irai au bout du bout. Quand mon corps me dira que j’ai atteint ma limite, alors je redescendrai. Mais en tout cas, à l’heure actuelle, je me sens super bien et je prends énormément de plaisir sur un terrain.Pour conclure, à quel genre de match vous attendez-vous contre Malines ?Ce sera encore une rencontre très compliquée. À nous d’être à 100 % et de nous donner les moyens pour l’emporter.