PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT MILLERNews
PreviousNextPour la première fois depuis son départ du club il y a deux saisons, l’ancien coach de l’Union, Luka Elsner, va faire son retour à la Butte ce samedi. Une rencontre très particulière s’annonce dès lors pour l’actuel entraîneur de Courtrai, qui reviendra là où son histoire d’amour avec la Belgique a commencé. next
Luka, que vous inspire votre retour au Parc Duden ?Je suis empli de sentiments particuliers. Car ce sera effectivement la toute première fois que je reviendrai à l’Union. Mais dans un contexte spécial, pas neutre. Je ne serai en effet pas là en tant que simple spectateur ou observateur attentif dans les tribunes. Mais en tant que coach de l’équipe adverse. Toutefois, il me sera agréable de revoir certaines personnes qui sont toujours au club. Mais en foot, tout va très vite et, au niveau des joueurs, il n’y a plus que Kandouss et Teuma que j’ai eu sous mes ordres.Quel regard portez-vous sur votre passage à l’Union lors de la saison 2018-2019 ?C’était vraiment une très chouette expérience, qui m’a procuré beaucoup de plaisir. J’y ai vécu beaucoup de belles émotions. Je peux dire que c’est un des endroits où je me suis senti le mieux dans ma jeune carrière d’entraîneur. Toutefois, depuis mon départ, le club a grandi et je sais donc que je ne retrouverai pas spécialement les mêmes odeurs, les mêmes sensations qu’à mon époque.Lorsque vous parlez de belles émotions, vous pensez probablement à votre campagne en Coupe de Belgique où l’Union était arrivée en demi-finale…Effectivement. On avait réalisé un parcours très intéressant en gagnant le derby bruxellois contre Anderlecht et en éliminant Genk qui allait être champion quelques semaines plus tard. Mais au final, il y avait comme un goût d’inachevé cette saison-là, que ce soit aussi bien en Coupe de Belgique qu’en championnat. C’était une saison avec quelques regrets.Avez-vous continué à suivre l’Union depuis votre départ ?Oui. Et, pour moi, le club a évolué de manière logique. Il a suivi le plan fixé par les investisseurs lorsque ceux-ci sont arrivés il y a trois ans. Je ne suis donc pas surpris par ce qui arrive à l’Union. Et je suis très heureux pour le club.À l’époque, vous aviez quitté l’Union pour Amiens, une expérience qui ne s’était pas bien terminée. Avec le recul, nourrissez-vous des regrets ?Dans le contexte où j’ai été amené à prendre cette décision, non. Si c’était à refaire, j’aurais fait la même chose. Car pouvoir coacher en France, dans un championnat du top, c’est une opportunité qui ne se refuse pas. Et ce, malgré l’attachement que j’avais pour l’Union. Je ne regrette donc pas du tout cette décision et je ne me pose pas la question de savoir ce qu’il se serait passé si j’étais resté.Comment avez-vous vécu cette expérience douloureuse en France avec une relégation en Ligue 2 et un limogeage après cinq journées seulement la saison suivante ?Ce fut une expérience très dure, sur toute la ligne, avec une très forte pression dans un contexte de lutte pour le maintien. Mais ce fut, au final, très formateur. C’est comme cela qu’on s’endurcit. J’ai su en retirer énormément de choses qui m’ont fortifié et qui me font voir le football différemment aujourd’hui.En janvier 2021, vous avez rebondi à Courtrai. Comment se sont passés vos premiers pas chez les Éperonniers ?Cela a été à la fois délicat et appréciable. Car d’un côté, ce n’est jamais simple de débarquer dans un club en cours de saison. Mais d’un autre côté, j’ai pu y prendre mes repères et cela m’a permis de gagner du temps pour cette saison-ci. Avoir eu le temps de comprendre le club m’a été bénéfique afin de pouvoir transmettre mes idées dès le début de la préparation.Et cela vous réussit bien puisque vous avez pris six points sur neuf depuis le début de la saison. Vous êtes en tête du championnat avec… l’Union et Ostende !On est en effet content d’avoir pu faire un solide début de campagne. Mais il n’y a que trois matches qui ont été joués. On ne peut encore en tirer aucune conclusion. Mais le fait que ce match contre l’Union concernera deux équipes du haut du tableau sera, de fait, plus intéressant pour le public.À Courtrai, vous avez également retrouvé deux anciens de la maison unioniste, Mathias Fixelles et Faïz Selemani. Qu’avez-vous pensé de leur évolution ?Mathias a eu une évolution fulgurante à ce nouveau poste de milieu défensif. Sa vitesse d’exécution s’est améliorée et il a acquis une grande maturité dans son jeu. Et Faïz a prouvé qu’il était l’un des meilleurs ailiers du championnat. C’est en tout cas un plaisir de pouvoir travailler avec eux, d’autant qu’ils connaissaient déjà mes méthodes.Pour en revenir à l’Union, vous impressionne-t-elle depuis le début de la saison ?J’ai vu tous ses matches, tout comme la plupart des matches des autres équipes du championnat. Car je suis quelqu’un qui analyse énormément. Je n’ai pas été surpris par la qualité des joueurs mais plutôt par la sérénité que dégage cette équipe. On a l’impression qu’elle est en D1 depuis longtemps. Elle maîtrise son sujet et tous les codes du haut niveau.L’architecte de cette équipe se nomme Mazzù…Je suis vraiment un grand fan de ce que Felice a réalisé dans sa carrière. J’ai déjà eu l’occasion de lui parler deux ou trois fois. C’est une personne très aimable, avec une mentalité extrêmement positive. C’est quelqu’un qui maîtrise parfaitement la tactique et qui rend son équipe très efficace.À titre personnel, quels sont vos plans de carrière ? Aimeriez-vous un jour retenter le coup à l’étranger ?Mon objectif majeur, c’est de rester en Belgique, d’y être épanoui et de réussir. Je veux gagner en stabilité. Car j’ai fait le choix du mouvement en allant à Amiens. Et avant d’arriver à l’Union, j’avais aussi voyagé à Chypre et en Slovénie. J’arrive à un âge où le mouvement n’est plus spécialement nécessaire (NDLR : il vient d’avoir 39 ans) et où je ressens un besoin d’implanter des racines.La Belgique a l’air de bien vous plaire.Oui ! La vie en Belgique est vraiment top. Ma femme et ma fille sont excessivement contentes de leur environnement. Et moi, je me sens bien dans le foot belge. Et je me retrouve dans les valeurs d’un club comme Courtrai, dont les fans sont passionnés et aiment la combativité.