L’entraîneur de l’Union préfère poursuivre
son travail avec ce qu’il a construit en D1B.
Parfois, il est impor-
tant de ne pas dé-
truire ce qui a déjà
été construit. Surtout
quand les fondations sont très
bonnes. Felice Mazzù, en tant
que chef de chantier, l’a bien
compris. Le principal artisan
de cet Union new look a réussi
à créer quelque chose de très
bon malgré les moyens “limi-
tés” mis à sa disposition.
Des moyens limités en D1A
qui, par contre, ne l’étaient
pas en D1B… L’an dernier, le
tacticien saint-gillois avait sur
papier la plus belle équipe de
la série. Mais avoir un bon
noyau ne signifie pas pour
autant pouvoir remporter le
championnat en fin de par-
cours.
On se retrouve dans
d’autres sphères. Il y a le col-
lectif qui entre en compte, la
mentalité, l’état d’esprit, la ré-
gularité. Tellement de choses
qui ne sont pas directement
liées à la qualité intrinsèque
des joueurs.
. Les bases de D1B
sont exceptionnelles
Felice Mazzù est parvenu à
apporter quelque chose grâce,
notamment, à la mentalité
qu’il a façonnée en interne.
Avec son groupe, il est par-
venu à déplacer des monta-
gnes. Il a d’abord battu toutes
les équipes de la série haut la
main en ne connaissant que
deux revers en 28 matchs de
championnat de D1B.
Avec sa défense à trois, il est
parvenu à posséder la
meilleure défense de la série
depuis l’instauration du nou-
veau format. Les Unionistes
avaient également le record
de points de la série sous le
format à huit équipes (70 uni-
tés). Bref, tout ça pour prouver
que le coach a pu tirer le
meilleur de son groupe et
qu’il n’a aucune raison de
faire de grandes manœuvres.
L’ancien du Sporting Char-
leroi et de Genk a toujours pri-
vilégié le travail dans la conti-
nuité. Il s’est fié à sa ligne de
conduite et a donc débuté le
championnat avec un onze
100 % made in D1B.
Au (plus) grand étonne-
ment de tous, les Unionistes
auraient pu, avec un peu plus
de précision et de réussite,
faire le 6/6 face à Anderlecht et
Bruges. Personne n’aurait
misé dix centimes là-dessus,
mais l’Union était vraiment
très proche de faire tomber
l’ogre brugeois avec son onze
de D1B. Comment expliquer
cela alors que les Blauw &
Zwart et Anderlecht possè-
dent de bien plus gros noyaux
que celui de l’Union ?
Les joueurs du matricule 10
sont tellement rodés dans
cette configuration qu’il est
difficile de les bouger. En dé-
fense, même s’il n’y a toujours
pas de clean-sheet, tout sem-
ble en ordre. Le milieu de ter-
rain, qui constituait la plus
grande force de l’USG l’an der-
nier, aura un peu plus de mal
cette saison, mais Teuma et
Nielsen tiennent la baraque.
L’attaque, elle, composée
d’Undav et de Vanzeir, fera en-
core des ravages cette année.
C’est une certitude : l’Union
fera tomber plusieurs forma-
tions de l’élite en continuant
sur cette voie-là.
Que peuvent
apporter les nouveaux ?
Mazzù est un grand parti-
san du “si ça fonctionne, je ne
change pas mes plans”. L’an
passé, quand il a instauré son
3-5-2, son onze n’a pratique-
ment pas bougé suite aux
nombreuses victoires de rang.
Face aux Mauves et contre
Bruges, le onze est resté iden-
tique. Et il y a très peu de
chances de voir son équipe de
départ bouger dans les semai-
nes qui viennent si l’Union
continue à jouer de la sorte.
Les nouveaux ont montré
de bonnes choses en prépara-
tion, mais bon nombre d’en-
tre eux sont encore hors
forme et doivent s’aguerrir
avant de pouvoir prétendre à
une place de titulaire.
Felipe Avenatti, le buteur
prêté par le Standard, n’est
pas encore au top de sa con-
fiance et cela se ressent sur le
terrain. On le voit mal détrô-
ner Deniz Undav, qui est, de
son côté, le meilleur unioniste
depuis le début de l’exercice.
Bart Nieuwkoop, arrivé blessé
de Feyenoord, n’est pas venu à
Saint-Gilles pour se contenter
du banc. Une fois qu’il n’aura
plus du tout de pépin, il pré-
tendra assurément à une
place de titulaire sur le côté
droit du 3-5-2.
C’est pareil pour Damien
Marcq. L’ancien capitaine de
Zulte possède un style de jeu
qu’aucun joueur n’a en in-
terne. Une fois qu’il sera 100 %
opérationnel, il devrait trou-
ver sa position de 6 et Casper
Nielsen reprendra son rôle de
numéro 10 au détriment de
Senne Lynen.
En attendant de pouvoir
s’imposer dans le onze, les
nouveaux sont donc là pour
aider le groupe, en faisant
monter le niveau grâce à la
concurrence. Comme Mazzù
l’explique si bien en interview,
il a besoin du meilleur de cha-
que joueur et que chacun se
sent concerné pour réussir ses
missions.
“L’objectif est de garder une trace de ce retour en D1
Q uarante-huit ans. C’est le temps
qu’ont dû attendre les suppor-
ters unionistes avant de voir leur
équipe faire leur retour parmi l’élite.
Depuis 1973, l’Union Saint-Gilloise a vé-
gété dans les divisions inférieures, en
attendant son heure. Pour fêter le
grand retour des Bruxellois, le journa-
liste sportif Éric de Boer a sorti un ma-
gazine sur cette équipe si particulière
dans le microcosme du football belge :
L’Union en D1A, 1973-2021 : la longue at-
tente. “Quand j’ai entendu que Felice
Mazzù arrivait à l’Union (NdlR :
mai 2020), j’ai eu cette idée de publier ce
magazine, avance-t-il. C’était un pari car
il fallait que l’équipe soit championne
pour qu’il paraisse… J’ai appelé Mazzù,
qui est le fil rouge de la première partie
du magazine, et il m’a rapidement donné
son accord. À partir de là, je me suis en-
touré de journalistes mais aussi de sup-
porters car je voulais que ce bouquin soit
aussi fait avec des fans de l’Union.”
Le résultat est un mélange d’inter-
views d’anciennes gloires bruxelloises
qui suivent un retour sur la défunte
saison de l’Union en D1B, avec Felice
Mazzù comme confident. “L’objectif
était de garder une trace de ce retour en
D1”, explique celui qui a été le journa-
liste suiveur de l’Union Saint-Gilloise
pendant près de trente ans. “Cela per-
met aussi de voir le cheminement qu’a
connu le club depuis 1973 qui lui a permis
de faire son retour au plus haut niveau. Je
dis souvent que l’Union est un club uni-
que au monde grâce à son côté familial et
historique. L’Union a gardé une certaine
aura durant toutes ces années loin de la
D1 grâce à son riche passé glorieux qui a
fait d’elle un club à part. Cela se ressent
aujourd’hui : les autres clubs de Pro Lea-
gue sont finalement contents d’accueillir
un club historique parmi eux.”
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