Il n’a finalement manqué qu’un but
aux Unionistes pour réussir complètement
leur retour en D1A face aux cadors.
La dernière fois que
l’Union Saint-
Gilloise affrontait
le Club Bruges re-
montait à une éternité. Le
11 mars 1973, pour être tout à
fait exact. Et pour ce grand re-
tour dans l’élite, l’Union a
failli créer l’exploit. Celui de
battre l’ogre brugeois, dans
ses bases.
Emmenés par plusieurs
milliers de supporters survol-
tés (environ 3 000), les Saint-
Gillois ont réalisé une ren-
contre plus que convain-
cante. Peu d’équipes en
Belgique ont pu faire déjouer
le champion en titre, comme
l’Union l’a fait dimanche du-
rant une bonne heure de jeu.
Pourtant, Philippe Clement
était prévenu de la manière
dont les Unionistes allaient
entamer la rencontre : pied
au plancher, poussés par l’in-
croyable douzième homme
en tribunes.
“C’était très compliqué face à
une belle équipe bien rodée qui
prônait un jeu offensif et verti-
cal. On savait que l’engouement
de leur montée allait nous po-
ser des problèmes”, expliquait
le coach du Club, après la ren-
contre.
Les Bruxellois auraient pu
ouvrir le score dans les pre-
mières minutes de la partie.
Le duo Deniz Undav-Dante
Vanzeir faisait de l’ombre à la
défense brugeoise mais à
deux reprises (5e
et 10e
), l’an-
cien buteur de Genk ratait le
coche face à Mignolet.
C’était ensuite au tour de
Deniz Undav de se mettre en
avant dans les minutes qui
ont suivi, mais le gardien des
Diables, pour son retour en-
tre les perches, sauvait les
meubles.
. Le Marien sera un piège
pour tout le monde
Face à un cador comme
Bruges, il faut savoir concréti-
ser. Ou bien tu te fais punir
L’Union a les arm L’Union a les arm es pour
faire tomber les faire tomber les grands
par la suite… c’est forcément
ce qu’il s’est passé. Un peu
mieux dans la dernière demi-
heure, les Blauw&Zwart assu-
raient leur victoire sur un
coup du sort. Sobol reprenait
victorieusement une demi-
volée après un corner (84e
).
Mazzù était forcément
déçu pour son groupe : “Les
joueurs doivent être fiers d’eux
au-delà du résultat. On a fait
une première mi-temps in-
croyable où nous dominions la
rencontre. C’est dur mentale-
ment pour les joueurs de perdre
de la sorte car cela faisait plu-
sieurs mois que nous n’avions
plus connu la défaite. Il faudra
trouver les bons mots pour re-
mobiliser le groupe. On a sim-
plement vu la différence entre
une équipe qui a beaucoup
d’expérience, de la maturité et
une formation qui monte de
D1B.”
Avec cet état d’esprit re-
marquable, l’Union n’aura
aucun mal à faire tomber des
gros poissons à la maison.
Le matricule 10 a pleine-
ment réussi son début de sai-
son avec ce 3/6 face à Ander-
lecht et Bruges. Le club de
la Butte a en tout cas
prouvé qu’il n’était pas là
pour faire de la figuration.
Le public de la Butte a pu fêter le titre… face au champion
Avant, pendant et après la rencontre. Le pu-
blic de l’Union saint-gilloise a rayonné au
Marien et dans les rues avoisinantes. Ils
n’étaient pourtant que quelques milliers à
être autorisés à se déplacer au Marien. Mais
ils ont prouvé qu’ils n’avaient rien à envier
aux supporters acharnés et fanatiques du
Standard, de Bruges, voire de l’Antwerp…
Les fans ont été comme leurs joueurs sur la
pelouse : irréprochables. Le public jaune et
bleu a chanté tout au long de la partie sans
ne jamais faiblir. Un atout de taille qui a failli
porter l’Union saint-gilloise
vers la victoire face au
champion en titre. On avait
l’impression que le public
du Marien avait envie de
rattraper tous les moments
incroyables qu’ils n’ont pas
pu vivre avec leur équipe
de cœur suite à la dernière
saison passée à la mai-
son. Les supporters du
club saint-gillois ont été privés des scènes
de titre en D1B et ont voulu fêter cela digne-
ment face au meilleur club du Royaume.
“C’est un public extraordinaire qui est très
positif constamment. On l’a vu pendant
toute la partie. C’est sûr, les supporters vont
beaucoup nous apporter dans le futur et j’en
suis très heureux évidemment”, expliquait le
T1 du matricule 10, Felice Mazzù, après la
partie.
Une heure trente après la défaite, les fans de
la Butte ne voulaient pas s’arrêter et don-
naient encore de la voix
devant le stade Marien. La
fête battait son plein sur la
chaussée de Bruxelles où
les cafés des supporters
abritaient des centaines
de fans. On n’attend plus
qu’une chose : voir le Ma-
rien rempli à ras bord pour
apprécier le spectacle.
Moris 6 Le gardien unioniste s’est montré en
première période avec un beau double arrêt important. Il
est resté attentif après la pause en s’interposant sans
trop de difficultés à l’une ou deux reprises. Il a été sur-
pris par la frappe flottante de Sobol sur le but brugeois.
Van der Heyden 7 Solide dans les duels, il
a montré qu’il avait mérité sa place de titulaire depuis le
début de la saison.
Kandouss 6,5 Le grand défenseur central a
été important dans les duels aériens malgré quelques
fautes évitables.
Bager 7 Le Danois a encore montré une soli-
dité défensive tout au long de la rencontre, au sol ou
dans les airs.
François 6,5 Dans son couloir droit, le Belge
a surtout défendu sans trop mettre le nez à la fenêtre.
Une prestation sérieuse de sa part.
Lapoussin 6,5 Il a beaucoup tenté à gauche
mais a souvent été bloqué par Mata. Une fin de rencon-
tre avec pas mal de déchets à cause de la fatigue accu-
mulée.
Nielsen 7 Souvent bien placé, il a fermé les
espaces dans le milieu du terrain. Il a aussi pris plus
d’une fois sa chance de loin mais sans réussite.
Teuma 7 Le capitaine unioniste a été intéres-
sant dans la distribution du jeu mais a manqué de jus
par moments.
Lynen 6,5 Placé assez haut dans le milieu du
jeu bruxellois, il a perdu quelques ballons faciles. Malgré
cela, il a joué à un plus haut niveau que face à Ander-
lecht. Sorti à l’heure de jeu.
Vanzeir 6 Le Belge aurait dû faire mieux en
tout début de rencontre face à Mignolet. Dans la foulée,
il rate une passe qui aurait pu amener du danger dans le
grand rectangle brugeois. Il s’offre encore une grosse
occasion en fin de rencontre. Pour le reste, il a beau-
coup donné de sa personne pour le collectif.
Undav 8 Le centre-avant était dans un grand
jour. Fort dans les duels dos au but, il a travaillé défensi-
vement pour son équipe et a vu un but être annulé. Il n’a
finalement pas été récompensé de ses efforts.
Lazare 7,5 Monté à l’heure de jeu, il a amené
de la vitesse et de la vivacité dans le jeu de l’Union. À re-
voir rapidement dès le début d’un match.
Nieuwkoop 7 Une montée au jeu avec beau-
coup de volonté et d’agressivité dans les duels.
Mazzù 7 Le coach unioniste avait décidé de
faire confiance à l’équipe qui avait battu Anderlecht. Un
bon choix qui a ennuyé les Brugeois jusqu’en toute fin
de rencontre. Ses changements ont apporté de la fraî-
cheur à l’équipe.
.
“On n’a pas reconnu Bruges
en première période”
Après un match sou-
vent interrompu
contre les Eupenois,
les Brugeois ont eu
droit à un tempo nettement
plus élevé. Une partie finale-
ment très agréable, où ils
auraient été bousculés.
“L’Union est une très belle
équipe et je l’ai dit à Felice
Mazzù, commentait Clinton
Mata, après la rencontre. Les
Bruxellois jouent un football po-
sitif et ils vont se maintenir en
évoluant de la sorte. Puis cette
ambiance, ça fait penser au
football d’antan. Avec un public
très proche du terrain, comme
en Angleterre. C’était très agréa-
ble.”
Mis en difficulté par les con-
tre-attaques germanophones,
c’est la fougue des Bruxellois
que les Blauw en Zwart ont dû
contenir ce dimanche. Le 4-2-
2-2 n’a pas fonctionné et la dé-
fense a été déstabilisée par le
manque d’automatisme, vu la
première titularisation du
Français Stanley Nsoki. La
pression locale n’a toutefois
duré qu’une grosse période.
“En première mi-temps, on n’a
pas reconnu le Bruges habituel,
estimait le latéral. En seconde
période, on a remis les pendules
à l’heure. Au final, chacun a eu
sa mi-temps. La rencontre était
bonne, avec un rythme élevé,
pas comme la semaine passée.”
. Le réalisme brugeois
L’autre différence par rap-
port à la première journée,
c’est que les Blauw en Zwart
se sont imposés. Un bilan de
deux points sur six aurait été
injuste. “En tant que champion
en titre, on ne pouvait pas se
permettre de perdre. On devait
réagir après le partage de la se-
maine passée et on l’a bien fait.
Cela fait partie du football de
marquer sur phase arrêtée, in-
diquait Clinton Mata. On a su
saisir notre chance, c’est ce qui a
fait la différence. La saison pas-
sée, on aurait peut-être perdu ce
genre de matchs.”
Ils ont profité du manque
de réalisme des Bruxellois
pour laisser passer l’orage et
ont fait mal en fin de rencon-
tre. L’expérience. Le beau jeu,
lui, devrait revenir dans quel-
ques semaines, quand l’effec-
tif aura été renforcé et que
tout le monde sera revenu à
son niveau. En attendant, ils
ont bien limité les dégâts.
“Nous envoyons un signal aux autres équipes”
Malgré la frustration de la défaite, Lapoussin tentait de
trouver du positif à la situation.
L a frustration était grande dans
le rang unioniste à la fin de la
rencontre. Une rencontre qui aurait
pu tourner d’une autre manière si
les joueurs s’étaient montrés plus ef-
ficaces devant le but adverse.
“En première mi-temps, nous avons
bien entamé le match en réussissant à
poser pas mal de problèmes à Bruges
et en se créant plusieurs situations
franches, analysait Loïc Lapoussin.
Malheureusemet, nous ne les avons
pas mises au fond et cela s’est payé
cash par après avec un but encaissé.”
À la pause, la confiance était à son
paroxysme malgré le score nul et
vierge. Dès l’entame de la seconde
période, les Unionistes ont encore
poussé même si le jeu s’est rapide-
ment équilibré à cause des assauts
brugeois.
“À la mi-temps, le coach nous a dit
que nous allions encore avoir des op-
portunités et qu’il faudra alors les met-
tre au fond, continuait Lapoussin.
Malgré le score final, ce match est assez
positif dans la mesure où nous avons
réussi à poser des problèmes à Bruges.
Il faudra juste essayer de mettre nos oc-
casions dans le futur pour ne pas con-
naître à nouveau ce genre de si-
tuations. C’est finalement mieux
que cela nous arrive maintenant
car cela nous permet de corriger
rapidement les petits détails.
Nous envoyons un signal
aux autres équipes en
montrant à tout le monde
que nous pouvons jouer
au ballon même si nous
sommes la petite équipe
qui vient de monter.”
. Match dans le
match avec Mata
Individuelle-
ment, Lapoussin a
connu un match
plus compliqué qu’à
Anderlecht,
avec Clinton
Mata comme
adversaire di-
rect.
“Nous jouons face
à des adversaires qui
sont d’un haut calibre et qui
jouent en Ligue
des champions.
Cela se res-
sent. J’ai eu
moins de libertés
qu’à Anderlecht mais c’est tout de
même encourageant pour la suite.”