La Pro League a validé lundi la présence
d’équipes U23 de la D1B à la D2 ACFF.
On en parle depuis
longtemps mais le
dossier des équipes
U23 a passé, ce lundi,
une étape supplémentaire
dans son processus avec la dé-
cision de l’AG de la Pro League
d’intégrer 14 équipes espoirs
(sur 26 équipes pros) en D1B
(4), N1 (4) et D2 VV (4) et D2
ACFF (2) pour la saison 2022-
2023.
Une décision qui pour l’ins-
tant, rappelons-le, n’a été vali-
dée qu’au niveau de la Pro Lea-
gue et pas encore avec les
deux ailes amateurs qui de-
vront alors passer la N1 à 20
clubs et la D2 ACFF, à 18. “Mais
sans descendant supplémen-
taire”, rassure David Delfe-
rière, le président de l’ACFF.
L’accord final doit en principe
être voté le 30 juin, tout
comme doivent encore être
précisées les lignes directrices
et concrètes de cette intégra-
tion au monde amateur.
. “Cadré et structuré”
À deux semaines de la date
fatidique, le flou règne, en ef-
fet, encore pour le monde
amateur. Mais même si les in-
certitudes vont devoir être
soulevées lors des différentes
réunions préparatoires, la dé-
cision de la Pro League ne fait
pas forcément l’unanimité.
“Mais si cela se fait, l’intégra-
tion des U23 pros en amateurs
doit se faire avec des garanties”,
lance Pierre-Laurent Fassin, le
directeur général du RFC
Liège.
Club ambitieux, le matri-
cule 4 ne saute pas forcément
au plafond en apprenant cette
décision. “Cela doit encore être
validé du côté francophone mais
il y a des critères sur lesquels on
ne tergiversera pas.”
À commencer par les
joueurs de l’équipe A de ces
clubs. “Évidemment, tout doit
être bien cadré et structuré en ce
qui concerne la présence ou non
des joueurs de l’équipe A”, lance
Toni Turi, le directeur général
de la RAAL (D2 ACFF). “Doit-on
en autoriser ? Sous motif de re-
tour de blessure ? Les détails doi-
vent encore être précisés et ce cri-
tère sera très important.”
Cette saison, en D1B, les U23
du Club NXT pouvaient aligner
un “joker” plus âgé par match.
Un autre argument sera, lui
aussi, bien sur la table : le sys-
tème de descente. Et les diver-
gences sur ce point entre les
mondes pro et amateur pour-
raient faire basculer le dossier.
“Il est évident que les U23 des
équipes de Pro League doivent
jouer le jeu”, affirme David Del-
ferière. “S’ils ne veulent pas,
alors on refusera l’arrivée de ces
équipes dans nos séries.”
. Plus d’attractivité ?
Outre ces positions, se pose
aussi la question de l’intérêt
qu’auront les clubs amateurs
à rencontrer des jeunes pros.
Jouer face à ces jeunes peut-il
amener de l’attractivité ? “Nos
supporters seront-ils attirés par
une telle affiche ? Je ne le pense
pas. Certes, vu l’augmentation
du nombre d’équipes, on aura
plus de recettes mais jouer les
jeunes d’Anderlecht ne va pas
forcément attirer plus de monde
qu’un match contre Mandel Uni-
ted, par exemple même si je
comprends la logique de post-
formation.”
Dans le Hainaut, à La Lou-
vière, on voit plutôt cette déci-
sion comme une bonne chose.
“Pour moi, c’est positif pour le
football en général et la post-for-
mation et je pense qu’on devrait
aller plus loin et adopter cela
aussi avec le semi-pro vers les
provinciales”, continue Turi.
“Quant aux affiches, je ne suis
pas certain que ça va changer
quelque chose. Jouer Virton ou
Charleroi, cela ne va pas changer
par rapport à un village moins
connu comme adversaire.”
. Pas sans compensation
Si certains clubs amateurs
ne voient pas l’arrivée de ces
U23 comme une bonne chose
“a priori”, elle ne se fera pas
sans compensation assuré-
ment. “Nous, on serait d’accord
pour accueillir ces jeunes mais il
doit y avoir une contrepartie. Par
exemple, il doit y avoir un élar-
gissement de l’accès à la D1B et
au monde pro venant de la N1”,
plaide Laurent Fassin. “Si c’est
pour fermer davantage la D1B, je
ne vois pas l’intérêt.”
Rappelons que pour l’ins-
tant, un seul montant est dési-
gné sportivement vers la D1B.
Et comme ce genre de “ba-
taille” ne se fait jamais sans re-
tour financier, on évoque par
exemple le montant de
125 000 € versé à l’ensemble
des clubs de Nationale 1 pour
voir débarquer ces teams.
“Mais tout ça est encore en né-
gociation et en discussion”, ré-
plique Delferière qui reste tou-
tefois favorable à ce projet.
“Nous avons été les plus actifs
avec Pierre François pour faire
avancer les choses et aboutir à
une solution. Sportivement, cela
reste intéressant pour les clubs
amateurs, les joueurs et le foot
belge en général.”
Rendez-vous le 30 juin pour
l’issue finale. Ou pas, tant les
détails du projet sont encore
nombreux à être définis.