Depuis son arrivée à Eupen le 27 janvier, Peter Hackenberg n’a jamais quitté le 11 de base. Doté d’une mentalité de leader, le défenseur allemand s’est rapidement intégré dans son nouvel environnement. Fait insolite, en parallèle du foot, il exerce la profession d’agent immobilier.
Depuis votre arrivée fin janvier, vous avez enchaîné les titularisations (9 sur 9 et un temps de jeu maximum) et les bons résultats (22 points sur 27 possibles). Quel premier bilan tirez-vous de votre venue à Eupen ?
En arrivant ici, j’espérais pouvoir aider l’équipe car c’est dans mes qualités de donner de la combativité et de l’envie à mes équipiers. Par contre, je ne pouvais pas m’attendre à ce que ça aille si vite pour avoir la confiance du coach, car je sortais d’une mauvaise passe à Aachen, où j’évoluais avec la seconde équipe. Je me réjouis d’autant plus d’avoir pu me retrouver en équipe A à Eupen. Du point de vue des statistiques, c’est plus que positif avec les points acquis, mais il n’y a pas que ça : la qualité a aussi augmenté. En regardant en arrière, il ne manquait pas grand-chose ; juste un petit plus que j’ai peut-être amené en partie. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais de 100 % de travail, tant de ma part que de celle de mes équipiers. C’est avec cette même intensité qu’il faut regarder les deux matchs restants, en n’étant focalisé que sur Geel avant de penser à l’Antwerp.
Physiquement, vous vous sentez de mieux en mieux ?
C’est vrai. Au début, je n’étais pas à 100 %, car il n’y a que les matchs qui donnent la possibilité d’avoir tous ses moyens. C’est aussi via l’entraînement que j’ai maintenant acquis mon plein potentiel. Je suis désormais au meilleur niveau que je peux espérer. Mon jeu est déterminé par le physique et je suis dépendant d’un physique à 100 %. Maintenant, c’est le cas.
Comment évaluez-vous le niveau de la D2 belge ?
C’est une division à deux vitesses, avec 4-5 équipes du top qui jouent comme les meilleures de D3 allemande puis les équipes du bas, avec beaucoup de fluctuation dans le niveau. Cela me rappelle un peu la D4 allemande. Reste que toutes les équipes sont très fortes techniquement et se déploient très rapidement de la défense vers l’attaque de manière assez spectaculaire. Cela provoque beaucoup de buts et c’est très bien pour les spectateurs. Le bémol, c’est que la tactique joue moins un rôle. J’ai aussi été impressionné par quelques vieux stades que j’ai pu visiter, comme au White Star ou à l’Union, où il y a un parfum de nostalgie.
Comment vous définiriez-vous en tant que joueur ?
Je me vois comme un ouvrier sur le terrain. Par rapport à mes équipiers africains, qataris ou espagnols, je ne suis pas un super talent et je n’ai pas leur finesse technique. Je dois travailler pour avoir du succès. Ainsi, je suis le premier à arriver à l’entraînement et le dernier à quitter. Je ne supporte pas de perdre et pour gagner, je dois travailler.
Vous présentez aussi la particularité d’avoir un deuxième travail : en plus d’être footballeur pro, vous êtes aussi agent immobilier. Pouvez-vous nous en dire plus?
Je suis effectivement indépendant en tant qu’agent immobilier et je travaille aussi pour l’agence Engel & Völkers. Je peux choisir les heures de travail. J’habite à Aix-la-Chapelle et mes journées sont très chargées. Je me lève vers 7h-7h30 avec ma copine, qui est médecin dans un hôpital, et j’arrive au stade à Eupen vers 8h30, une heure avant le rassemblement. Et ce, afin d’effectuer des exercices individuels pour renforcer ma stabilité et améliorer ma rapidité. L’après-midi, je repars à Aix et j’exerce mon métier d’agent immobilier. Pour moi, c’est une compensation mentale pour ne pas être fixé que sur le foot.
Depuis quand exercez-vous cette profession ?
Cela a commencé en 2013, à mon arrivée à Aix-la-Chapelle. Avant cela, à Magdebourg, j’ai été blessé six mois et je me suis demandé ce que je ferais si je ne pouvais plus jouer au foot. Cela peut arriver à tout le monde et à tout moment. J’avais donc pris la décision de demander à mon prochain club si je pouvais travailler à mi-temps en parallèle du foot et cela n’a pas posé de problème à Aachen. J’ai directement commencé les cours par correspondance. Il ne faut pas de diplôme pour cette profession en Allemagne, mais pour travailler pour Engel & Völkers, ils ont demandé que je suive des cours et que je passe des examens, que j’ai réussis à l’été 2014. Ceci dit, c’est très important que le foot reste quelque chose sur lequel je peux me concentrer à 100 %. Je n’ai jamais dû quitter un entraînement et le foot reste prioritaire.
Autre particularité, vous portez toujours un pantalon de costume et une chemise blanche. Est-ce lié à votre emploi d’agent immobilier ?
C’est évidemment dû à ma profession, mais cela fait aussi partie de ma personnalité. Il n’y a rien d’artificiel dans tout ça.
Revenons-en au foot. Vous avez inscrit vendredi dernier votre premier but pour Eupen et celui-ci peut s’avérer hyper-important au décompte final…
Je suis très content pour l’équipe d’avoir pu contribuer au fait de garder notre sort en main si on gagne les deux derniers matchs. Ce but, c’est le fruit de la combativité de toute l’équipe, qui ne s’est pas laissée fléchir à 1-0 et a continué à y croire. En aucun cas on ne pouvait partir de Tubize les mains vides.