Outre l’effervescence causée par la tenue ou non de la rencontre au Parc Duden, le fait majeur de la venue de l’Antwerp au stade Marien ce dimanche est le retour de Cédric Fauré à l’Union. Le départ de l’attaquant français avait fait grand bruit. Alors qu’on croyait le transfuge du Sporting Charleroi dans son élément chez les Jaune et Bleu, il n’a pas hésité à faire grève à l’heure de la reprise en janvier pour aller au Bosuil. Il n’a fallu que quelques jours pour qu’il obtienne gain de cause, ce qui avait fait jaser au sein des supporters. Et c’est vrai que les semaines qui ont suivi ont prouvé que Cédric Fauré comptait beaucoup dans le groupe.
“Cédric, c’était tout simplement la pièce maîtresse de notre puzzle”, entame Guy Brison, le vice-président et qui était à l’origine de la venue de l’attaquant français au Parc Duden en provenance du Sporting Charleroi.“C’était un pari. Peu de gens croyaient qu’un joueur de 36 ans pouvait encore
apporter quelque chose à une équipe. Aujourd’hui, je pense qu’on peut dire que c’était un pari gagnant.”
Mais pourquoi Cédric Fauré a-t-il voulu partir alors qu’il disait se sentir bien dans le club et à Bruxelles ? “Il n’est pas parti pour l’argent, comme il nous l’a dit. Simplement l’Antwerp lui proposait la perspective d’évoluer à nouveau en division 1 l’an prochain. Ce que nous ne pouvions pas.”
Reste que compte tenu du faible temps de jeu de Cédric Fauré depuis son arrivée au Bosuil, on a peine à croire que le Français sera une solution sérieuse si, d’aventure, les Anversois accédaient à la Pro League. On rapporte que Cédric Fauré aurait reconnu s’être trompé dans son choix en janvier dernier.
En attendant, Guy Brison tient à préciser que“dimanche, ce ne sera pas un match Union – Fauré. Il n’y a aucune animosité à son égard. Nous étions simplement tous déçus qu’il soit parti”.
Eric de Boer
Dans quel état d’esprit Cédric Fauré revient-il au Parc Duden ?
Grégoire Neels était l’un des Unionistes avec lesquels Cédric Fauré s’entendait bien, au point d’encore se voir ou s’entendre par téléphone. “Je l’ai effectivement eu récemment au téléphone. Il m’a confirmé que le groupe anversois craignait tout particulièrement le déplacement au Parc Duden. Cela fait toujours plaisir d’entendre cette marque de respect à notre égard.” (rires) Quant au départ de Cédric Fauré en janvier, Grégoire Neels le commentait de la sorte : “À son âge, la perspective d’un dernier bon contrat ne se refuse pas. Nous avons tous compris pourquoi il s’en allait. Nous ne lui en avons pas voulu; au contraire, nous étions plutôt ravis pour lui. Maintenant, c’est vrai que son départ a chamboulé notre dispositif. Cela a compliqué notre situation. Nous avons dû changer de système de jeu en cours de championnat. Ce n’est jamais évident, mais nous y sommes arrivés. Nous sommes tout près de notre objectif. Encore un petit effort contre le leader et ce sera dans la poche.”
“Hier, certains supporters ont fait plus de 2h30 de file pour avoir un ticket. Il y avait des gens jusqu’au trottoir là-bas tout au bout.”
Guy Brison n’avait encore jamais vu ça. Depuis l’ouverture de la billetterie mercredi matin, les places pour le duel de dimanche entre l’Union et l’Antwerp se vendent mieux encore que des petits pains. “Si on laissait faire, le stade serait déjà sold-out, mais je n’ai guère de doute, ce sera le cas dimanche”, estime le directeur sportif unioniste.
S’ils sont les supporters jaune et bleu à vouloir assister à la dernière sortie à domicile de leurs favoris, dans la file, certains Anversois tentent depuis mercredi de se procurer un sésame pour ce match, quitte à assister à la rencontre depuis un siège réservé aux supporters bruxellois. “Nous avons libéré 1.000 places pour les supporters anversois, c’est déjà plus que d’habitude”
, insiste Guy Brison. “Ils seront dans le bloc visiteurs habituels, mais nous avons également ouvert l’espace derrière le but, pour en accueillir 400 de plus. Le reste du stade sera réservé à nos supporters. On peut difficilement faire plus, notre stade ne le permet pas dans sa configuration actuelle.”
Il y aura forcément de nombreux déçu du côté des fans du matricule 1. Depuis mercredi, certains tentent d’acquérir un billet par tous les moyens. “Nous en avons même vu débarquer un avec une écharpe jaune et bleu”, sourit le dirigeant bruxellois. “Nous l’avons vite repéré, malgré tout, il nous a assuré assister à tous les matches de l’Union (NdlR: Guy Brison mime la discussion en prenant l’accent flamand). Un autre supporter lui a alors demandé le nom du gardien de l’Union, il n’a jamais été capable de répondre.”(rires)
Alors que les guichets seront fermés dimanche et que le combi-car sera d’application pour les fans anversois, désormais, pour espérer acquérir un billet, les supporters doivent montrer pate blanche. “Nous demandons systématiquement la carte d’identité”, termine Guy Brison. “Quand c’est indiqué Anvers, nous refusons la vente évidemment, mais il y a aussi des supporters qui viennent de Malines ou d’ailleurs en Flandre et qui réclament plusieurs tickets. Nous les prévenons que chaque vente est enregistrée et qu’ils seront
responsables en cas de problème, mais j’espère que tout se passera bien dimanche. Ce n’est que du football après tout.”
Mathieu Golinvaux
Olivier Dumonchaux (à g.) et son équipe n’ont pas manqué de travail depuis mercredi. La billetterie est littéralement prise d’assaut. Golinvaux