À mi-saison, Emilio Ferrera a pris le temps d’évoquer la belle réussite sérésienne.L e 9 janvier 2020, Emilio Ferrera s’engageait avec Seraing. En D1 amateurs. Voilà aujourd’hui le club dauphin de l’Union en D1B. “Même si on est globalement récompensés avec cette deuxième place, on n’a pas choisi le chemin le plus facile avec notre jeu offensif.” Emilio Ferrera, cette deuxième place est inattendue, non ? “Je n’aurais pas prédit une telle position à l’aube de la compétition. Dresser un diagnostic ? Difficile. Quand je me montre insatisfait, on me rétorque : ‘Attends, vous êtes deuxièmes !’ Mais deux moments me restent en travers de la gorge. Deux matchs décevants car à chaque fois on a loupé l’occasion de se donner un coup de boost au classement : contre le Lierse et le RWDM.” Faut-il vraiment s’inquiéter de tels accrocs ? “De pareils accidents, on en connaîtra encore ; on ne peut pas s’en vouloir. Il s’agit d’un apprentissage de la série.” Cette deuxième place vous satisfait et donne du cœur à l’ouvrage à votre groupe. “C’est toujours plus aisé d’apprendre quand les résultats suivent. La pression ? Elle peut s’installer. Mais tous les joueurs ont envie d’évoluer à un plus haut niveau et ils doivent dès lors s’imprégner de la culture de la pression.” Qu’est-ce qui a été le plus appréciable depuis le début de la saison ? “Partout où on est passés, on a vanté notre label, notre philosophie. C’est encourageant pour les joueurs et le club. N’oubliez pas qu’on était sixièmes en D1 amateurs au début de l’année civile. Les progrès ont été importants au quotidien.” Vous convaincre de venir à Seraing a été complexe. Mais vous semblez vous y adapter de mieux en mieux…. “J’avais mes Académies et je ne voulais pas m’engager à moitié. Quand Marc (Grosjean) a été libre, je pouvais accepter. Je me suis exposé en arrivant et on peut vite être catalogué comme dur. Mais je n’ai pas encore regretté une seule minute ma venue à Seraing.” Vous pourriez donc vous y installer dans la durée ? “Je me vois bien sur le long terme au Pairay ; il faut juste voir à côté le rythme d’évolution du club. Je suis enseignant de formation et j’aime les choses structurées. Quand tout n’est pas ordonné, ça me dérange.” Qu’attendre du deuxième tour ? “Nous, on fait de la tactique, pas de la stratégie. Je veux voir comment le groupe réagira face aux équipes adoptant une stratégie spécifique contre nous.”
“Le club n’est pas prêt pour la D1A” Emilio Ferrera reconnaît toutefois les efforts fournis par le club. “Mais on est bloqués au niveau des infrastructures”, dit-il. D u tac au tac avec Emilio Ferrera. Trop pro ? “Demander à avoir un bon terrain d’entraînement ou un local pour les kinés, est-ce être trop pro ? Seraing n’a pas encore les infrastructures pour ambitionner plus que la D1B. Monter ? Le club n’est pas prêt.” Efforts fournis. “Le club a déjà consenti d’énormes efforts (team manager, médecin attitré, chef coq…). Mais on est bloqués au niveau des infrastructures, jeunes inclus.” Public. “Ne pas avoir de supporters est une malchance car les fans ne peuvent pas voir notre beau jeu. Mais c’est aussi une chance car je ne sais pas si mon groupe était prêt à subir des matchs à l’extérieur avec l’influence des fans locaux…” Metz. “Les joueurs prêtés par les Lorrains sont en postformation, un domaine que je maîtrise. Philippe Gaillot et Frédéric Arpinon (ex-joueurs de Metz) ont vite compris où je voulais en venir ; c’est un plaisir de dialoguer avec eux. Mario Franchi est aussi un rouage important de ce partenariat.” Écartés. “Werner ? Il est exemplaire, mais il ne représentait pas l’avenir. Labylle et Stevance ? Ils étaient là en stabilisation ; or, moi, je veux qu’un joueur ait l’ambition de devenir meilleur chaque jour. Quand je vois que je ne sais plus faire progresser un joueur, ma relation avec lui est terminée.”
“On fait de la formation compétitive, d’autres ne font que de la compétition” “Notre projet est similaire à celui de NXT Club ou du Lierse”, expose Emilio Ferrera. “On a des gars sans expérience de la série ou des jeunes. La seule différence est que l’âge de nos jeunes est un peu plus élevé que celui des U23 de Bruges. Le RWDM, Westerlo, Deinze ou l’Union ont misé sur l’expérience, la maturité et la malice.” Ayant eu sous ses ordres des jeunes (les 1999) à Anderlecht, le T1 du Pairay explique sa vision sérésienne des choses. “La compétition n’est pas l’élément essentiel. Ici, on fait de la formation compétitive. La formation est la base et la compétition un ingrédient. Les équipes précitées ne font que de la compétition, point barre. Ne pas appliquer cette envie de former serait ne pas respecter le projet du club.”