Samedi soir, le stade Edmond Machtens accueillait le derby de la Zwanze entre les deux voisins de la capitale, le RWDM et l’Union Saint-Gilloise. Un match historique durant lequel le RWDM a montré deux visages. prevnext Cela faisait 35 ans que les fans des clubs de Molenbeek et de Saint-Gilles attendaient un match officiel entre ces deux symboles du football bruxellois. Plus qu’un simple match de football, ce derby retrace l’histoire de ces deux entités de la capitale. En 2020, c’est l’Union Saint-Gilloise qui se déplaçait au RWDM avec le costume de favori. Mais les « locaux » ne partaient pas perdants pour autant face au leader du championnat. L’entame du match était compliquée des deux côtés. Les deux équipes se cherchaient et aucune ne réussissait à prendre l’ascendant sur l’autre. Au bout de quelques minutes, l’Union s’installait dans la moitié de terrain du RWDM mais n’arrivait pas à mettre de la fluidité dans ses phases offensives. Les quelque 1.300 supporters du RWDM présents au stade jouaient pleinement leur rôle du douzième homme. Ils poussaient leur équipe quand il le fallait et mettaient la pression sur le corps arbitral. Malgré une domination territoriale et un RWDM timide offensivement avec seulement une frappe cadrée en première période, l’Union n’arrivait pas à prendre l’avantage grâce, notamment, à un Sadin attentif. Le coach du RWDM, Laurent Demol, sous pression après trois défaites consécutives, était conscient que son équipe avait fait le dos rond dans ces 45 premières minutes. Comme il l’expliquait, il a apporté quelques réglages dans les vestiaires. « En première mi-temps, le match était en faveur de l’Union sur certains points et ils auraient pu mener à la marque. Nous avons tenu bon. Avec ce 0-0 à la mi-temps, nous n’étions pas trop mal. Nous avons dû apporter de la correction. Les joueurs étaient un peu trop loin dans les duels avec un bloc plus bas que d’habitude. Nous voulions les chercher un peu plus haut et mettre plus d’impact physique. » Le message est bien passé chez les joueurs molenbeekois qui ont joué avec plus d’intensité dès le retour des vestiaires. A la 48 e , Yagan tombait dans la surface et l’arbitre sifflait penalty. Le RDWM prenait ainsi l’avantage et ne le lâcherait plus. « Le penalty de Yagan nous a fait du bien. Notre confiance s’est triplée », commentait Demol. Triplé comme le nombre de buts puisque le RWDM en a finalement planté trois. Face à une équipe joueuse, les joueurs de Laurent Demol avaient davantage d’espaces pour exprimer leur potentiel, ce qui leur manquait sur les matches précédents. « Le fait que l’Union devait faire le jeu après l’ouverture du score et venir dans nos 30 derniers mètres, cela nous a donné l’opportunité d’avoir des transitions offensives intéressantes », commentait le coach. Avec personnalité et un visage séduisant en deuxième période, le RWDM remportait ainsi ce derby de la Zwanze et prenait trois points précieux, comme le soulignait Demol. « Avec beaucoup de courage, de solidarité et un super état d’esprit, les garçons ont été chercher cette victoire qui fait bien sûr du bien après 35 ans d’attente. En vue de cette deuxième mi-temps, notre victoire est méritée et fait du bien surtout après le 0/9. » Une victoire historique qui, espérons-le, lance définitivement la saison du RWDM.
ANTHONY SADIN, LE GARDIEN, EST AUX ANGES « Espérons que cette victoire soit un déclic » T.A. Devaux prevnext Ayant évolué plusieurs saisons à l’Union Saint-Gilloise par le passé et natif de Saint-Gilles, ce derby avait encore une toute autre dimension pour le gardien du RWDM Anthony Sadin. Il avait d’ailleurs du mal à exprimer ses sentiments après la rencontre. « Je ne saurais pas trop décrire. Bizarre. C’est peut-être le mot. C’était une semaine assez spéciale. J’ai reçu pas mal de messages de la part d’Unionistes. C’était bon enfant. » Aujourd’hui totalement impliqué dans le projet du RWDM, il était satisfait du résultat de son équipe et de la mentalité affichée par ses coéquipiers. « C’est une belle victoire, que ce soit pour nous en tant que joueurs avec le travail que nous avons réalisé depuis le début de la saison, ou pour les supporters ou le club. C’est un aboutissement même si rien n’est encore fait. Je retiens surtout le caractère et l’envie amenés en seconde période. Cela fait du bien au moral pour tout le monde. » « On a répondu présent » Après une série de trois défaites de rang, cette victoire dans un match aussi important pourrait être un moment charnière dans la saison du RDWM. Le gardien en est conscient et met en avant la capacité d’unité de son équipe. « C’était important de prendre les trois points aujourd’hui. Il y a eu des bonnes choses dans nos matches précédents même si les résultats étaient décevants. Des matches comme celui-là peuvent faire du bien à toute l’équipe. Espérons que ce soit un déclic. Tout le monde a répondu présent aujourd’hui. Que ce soient les onze qui ont commencé ou ceux qui sont montés. Tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice. » Lui aussi auteur d’une grosse prestation avec plusieurs arrêts déterminants, Anthony Sadin aura à cœur de surfer sur cette bonne dynamique.
« Marre d’entendre qu’on est les seuls favoris ! » Mazzù tentait d’expliquer la défaite JEAN-FRANÇOIS DELISSE Trop peu de justesse offensive.Belga Le coach saint-gillois reconnaissait que ses hommes n’avaient pas eu la bonne réaction après l’ouverture du score molenbeekoise, mais estime que l’on attend aussi trop de son équipe. next Bien dans leur match avant la pause à défaut d’être efficaces dans le rectangle adverse, les Saint-Gillois n’ont jamais paru en mesure d’inverser la tendance, une fois que le RWDM a ouvert le score à la faveur d’un penalty généreusement accordé par l’arbitre. L’ex-Unioniste Mpati enfonçait le clou, et si Labeau a brièvement entretenu l’espoir, cela n’a finalement pas suffi. L’Union concédait son premier revers de la saison, dans un derby bruxellois de surcroît, le premier face aux Molenbeekois depuis 35 ans ! Dur à digérer Dur à digérer pour les sympathisants saint-gillois qui n’étaient pas encore autorisés à assister au match pour cause de pandémie. Le coach Felice Mazzù tentait de décortiquer les événements sans accabler son groupe, forcément… « Nous avons démarré avec des très bonnes intentions, comme notre première mi-temps le prouve d’ailleurs. Nous étions alors la meilleure équipe. Nous avons créé des situations, des transitions, des appels dans les espaces, sans parvenir à en profiter. Et ce, alors que nous n’avons pas laissé beaucoup de situations à notre adversaire. » Seul un centre-tir de Libert a en effet obligé Moris à intervenir, via une belle claquette, durant ce premier acte. « Malheureusement », poursuivait le T1 saint-gillois, « nous avons manqué de justesse et de finesse dans le dernier tiers offensif. Au vu du contenu, nous aurions alors mérité de mener. » Un manque de maturité La deuxième période tourna à la confusion de ses hommes. « Nous l’avons démarrée avec ce penalty contre nous qui a changé la donne. Après, nous avons peut-être manqué de maturité, fait preuve de trop de précipitation. Nous avons moins joué en équipe. Mes joueurs ont trop souvent tenté de faire la différence individuellement et laissé trop d’espaces entre les lignes. Ils ont été moins présents sur les deuxièmes ballons. La volonté, la rage et l’abnégation de Molenbeek ont fait la différence. Ce résultat fait mal à mon groupe qui ne m’a pas habitué à un contenu aussi maigre que lors de cette 2 e période, même s’il avait la volonté de bien faire. » Le coach ne voulait pas comparer son équipe avec sa devancière qui, dans un passé récent, il y a deux saisons pour être plus précis, possédait une armada offensive réellement impressionnante. « Je ne suis pas ici depuis très longtemps et je constate que si nous n’avions pas eu ce souci dans le dernier geste en première période, nous aurions mené à la pause et le match aurait été différent. J’ai des joueurs avec de la qualité et nous devons rester positifs. Peut-être que ce revers fera du bien à certains qui reviendront les pieds sur terre. J’en ai marre d’entendre qu’on est les seuls favoris, alors qu’il y en a d’autres. Toutes les équipes se valent dans cette série, comme on l’a encore vu ce samedi soir. Cette étiquette collée sur notre dos est un poids très lourd qui n’est pas justifié. » Voilà une mise au point qui était peut-être nécessaire.
« Pas battus par plus forts que nous » J-F.DE. Rageant.Belga prevnext S’il nous a gratifiés de quelques relances d’une précision chirurgicale comme il a l’habitude de le faire, le gardien de l’Union Anthony Moris n’a pas passé une soirée de tout repos sur la pelouse détrempée du stade Machtens. Abandonné sur les 2 e et 3 e buts par ses coéquipiers, le portier refusait toutefois de les accabler, même s’il reconnaissait que c’est notamment sur le plan mental que l’Union avait failli. « Un derby, cela reste un match très spécial à jouer. Cela se gagne à la base au mental », tenait-il à rappeler. « Nous étions certes les favoris entre guillemets du match, avec, sur le papier, le meilleur noyau. Mais cela ne suffit pas pour s’imposer. Il n’y a qu’une seule vérité, c’est celle du terrain. L’intensité qu’on met dans le match et dans les duels font que l’on va gagner ou pas. Nous avons péché sur ces plans. C’est d’autant plus dommageable que l’adversaire n’était pas plus fort que nous. J’éprouve donc pas mal de regrets. Dans ces conditions-ci, ce n’est pas acceptable de s’incliner. » « Des équipes moins joueuses » De nature positive comme il l’avait récemment rappelé, à l’issue du décevant partage concédé face aux espoirs brugeois, l’international grand-ducal sait que le chemin est encore long. « Nous avons effectué notre préparation prometteuse contre des formations de première division. Leur jeu nous convenait mieux que celui des équipes de D1B. Celles-ci sont moins joueuses, nous attendent à chaque match et laissent beaucoup moins d’espaces, misant sur les contres. Cela nous fait un peu mal pour le moment, mais chacun doit se regarder dans le miroir pour remédier à cela. Que cette défaite puisse nous servir de leçon ; quitte à prendre une bonne baffe, autant la prendre dans un derby. À partir de lundi, j’espère qu’on verra la différence dans le travail que l’on effectuera à l’entraînement, histoire de pouvoir se reprendre dès le prochain match. »
Jordanov en route pour l’USG J.-F. DE. prevnext Hécatombe. Avec la blessure encourue il y a une semaine contre Seraing par François, sans oublier Hamzaoui, Pocognoli et Vega, toujours absents en raison de problèmes physiques divers, Felice Mazzù ne dispose toujours pour le moment d’aucun arrière latéral spécifique valide. Mercato. Il devrait y avoir un 4 e ancien Virtonais à l’Union Saint-Gilloise après Moris, François et Lapoussin. En effet, Edisson Jordanov, le back droit germano-bulgare, a passé les traditionnels tests physiques au parc Duden ce week-end. Il ne manque plus que l’officialisation de son passage sur la butte saint-gilloise. Danny Ost. Spectateur attentif, l’ancien capitaine emblématique de la RUSG attend toujours l’effet Mazzù. « La sauce n’a pas encore vraiment pris. Offensivement, c’est très pauvre. Undav a été catastrophique. »
Mercato. Il devrait y avoir un 4 e ancien Virtonais à l’Union Saint-Gilloise après Moris, François et Lapoussin. En effet, Edisson Jordanov, le back droit germano-bulgare, a passé les traditionnels tests physiques au parc Duden ce week-end. Il ne manque plus que l’officialisation de son passage sur la butte saint-gilloise.