Arrivé sur la pointe des pieds au parc Duden, Guillaume François n’aura pas mis bien longtemps pour montrer tout son savoir-faire. Avec l’Union, il espère retrouver une D1A qui lui manque tant. Entrevue avec un bourlingueur de l’antichambre.
Guillaume, comment ça se passe pour vous après ces deux premiers mois ?
“Tout roule pour moi. Je me sens vraiment bien mentalement et physiquement. J’étais très heureux à la fin du confinement de pouvoir retrouver un groupe, un staff et un environnement de travail au top. Avec Anthony (Moris) et Loïc (Lapoussin), on s’est bien intégré au groupe au fil des semaines. On a prouvé durant les amicaux qu’on pouvait apporter quelque chose et, par la force des choses, tout s’est fait naturellement avec le club.
Après le Beerschot et Virton vous voici à l’Union. Vous aimez à ce point la D1B ?
(Il rit) “Il n’y a pas que moi dans le noyau ! Malheureusement, je n’ai pas connu les meilleures fins. Avec le Beerschot, on rate la montée à trois minutes près. Avec Virton, on fait une superbe saison mais on connaît tous maintenant les problèmes du club… Espérons que l’issue de la saison soit heureuse avec l’Union. En tout cas le club est armé pour faire quelque chose.”
1600 supporters vous encourageront face à Seraing, le leader. Ça change tout ?
“On sait que ce ne sera pas la chaleur et la ferveur du public unioniste que l’on connaît car tout sera restreint avec les règles à respecter. Nous sommes impatients de retrouver les supporters et leurs encouragements. L’adrénaline sera doublement plus forte et j’espère que cela nous poussera à prendre la première place.”
Vous attendiez-vous à jouer autant ?
“Si on m’avait dit avant de signer que je jouerais les trois premiers matches dont un comme back gauche, je ne l’aurais pas cru. Je savais où je mettais les pieds. Vega a fait une excellente saison l’an passé et c’était logique qu’il passe au premier plan. Malheureusement, il est en difficulté physiquement. J’étais d’accord pour patienter et me tenais prêt pour le jour-j.”
Avez-vous un rôle à jouer dans ce groupe ?
“Quand on a 30 ans et quelques années en D1A/D1B, on a envie d’apporter quelque chose au groupe. Surtout auprès des plus jeunes. Je suis un nouveau et je n’ai pas envie de bouleverser la hiérarchie établie. Je ne prétends pas être un leader, mais quand je dois dire quelque chose, je le dis.”
Vous frôlez chaque fois la montée en D1A. Avez-vous encore des choses à prouver ?
“Oui car je n’ai que 30 ans et je n’ai pas envie d’arrêter ma carrière de sitôt. J’ai envie de prouver que je peux revenir en division 1 et que j’ai toujours le niveau. OHL et le Beerschot ne font pas tâche du tout en D1A. Retrouver la D1A serait l’un des derniers challenges que j’ai envie de relever. Je suis resté 8 ans en D1A et ça me fait toujours rêver.”
L’Excelsior Virton a déclaré forfait pour son premier match en D2 ACFF. Une situation catastrophique qui ne laisse pas indifférent le nouveau joueur de l’Union Saint-Gilloise. “Je suis vraiment triste et déçu de ce qui se passe pour Virton ces derniers mois. On savait très bien où l’on mettait les pieds lorsque nous sommes arrivés en Gaume. Le club partait de rien et nous a promis monts et merveilles pour le futur. Sauf qu’il n’a pas respecté ses engagements extra-sportifs… Ils n’ont pas été chercher la licence alors que nous, joueurs, cela faisait deux saisons que nous remplissions les objectifs. On a remporté la Nationale 1, joué le titre en D1B, rempli le stade sans avoir aucune aide en retour”, évoquait tristement le back.
Lui, qui a transité deux saisons en jeune à l’école des jeunes, comprend parfaitement les enjeux négatifs que la situation engendre. “Avec Anthony Moris, nous étions contents de revenir dans notre région. On avait à cœur de faire revivre ce club”, exprimait le défenseur.
Ce titre permettait beaucoup de choses en interne. “Lorsqu’on est monté en D1B Pro League, on a réalisé quelque chose d’énorme sportivement. Mais cela touchait également les jeunes du cru. Ils pouvaient goûter pour la première fois au monde Élite, chose très importante pour la formation. C’était le seul club de la province à y accéder. Mais ce n’était qu’un feu de paille ! Maintenant, tout le monde a déserté et il n’y a plus d’équipe de jeunes inscrite, c’est catastrophique. Toute une région va souffrir de cela. Car les équipes de divisions amateurs du coin venaient puiser dans le vivier de Virton en attirant ceux qui n’arrivaient pas à percer. Il y aura donc une petite réserve de joueurs pour les prochaines saisons… mais après ?”, se questionnait-il.
DH Sébastien Ferrante