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Mazzù : « L’Union n’a rien à envier à un club de D1A »
Mazzù : « L’Union n’a rien à envier à un club de D1A »

L’entraîneur de 54 ans a été officiellement présenté par l’Union Saint-Gilloise ce lundi
GUILLAUME RAEDTS

Désormais, c’est en bleu et jaune que Felice Mazzù colore son présent et son avenir.News
Entre l’Union et Felice Mazzù, c’est un mariage plein d’ambitions qui a été scellé le week-end dernier. Une seule preuve est nécessaire pour le comprendre : l’emblématique coach de Charleroi s’est engagé pour une saison. Avec une option pour une année supplémentaire qui sera levée automatiquement en cas de montée en D1A.

Carolo pur souche, Felice Mazzù s’est engagé dimanche avec le troisième club bruxellois de sa carrière d’entraîneur. Sans aucun doute le plus prestigieux des trois. Après Léopold-Uccle et le White Star, c’est l’Union Saint-Gilloise qui espère profiter de sa science pour retrouver l’élite dans moins de douze mois. Un retour en D1B – le mouroir du football belge pour de nombreux observateurs – qui n’effraie pas un seul instant Mazzù qui a eu des touches avec le Standard mais également de l’interêt du côté de destinations plus « exotiques ». C’est finalement au Parc Duden que l’entraîneur a décidé de rebondir après son expérience ratée au Racing Genk. Un passage qu’il ne regrette pas.
Felice Mazzù, quels ont été les arguments pour vous convaincre de vous engager avec l’Union Saint-Gilloise, pensionnaire de D1B ?
Les raisons sont simples : c’est un club avec beaucoup d’ambitions, d’envie et d’humilité. J’ai eu l’occasion d’avoir le président en ligne (NDLR : Alex Muzio) à plusieurs reprises et il m’a témoigné un grand respect. Cela m’a donné de l’énergie positive pour réussir le seul et unique challenge du club : la montée en D1A. Vous savez aussi que j’aime les publics familiaux et enthousiastes et c’est le cas ici à l’Union. Cela fait déjà pas mal de raisons. Après, il y a la qualité du groupe qui aurait pu déjà monter la saison dernière s’il n’avait pas failli sur le plan mental dans les moments importants. J’ai pu également constater que le professionnalisme de l’Union était de très haut niveau. Il n’a rien à envier à un club de D1A. Voilà pourquoi je suis heureux d’être ici dans un club dont je connais l’histoire, le stade et les supporters.
Vous retrouvez un club bruxellois et des visages connus comme celui de Karel Geraerts…
Cela me permet d’être nostalgique parce que j’ai vécu, pas très loin d’ici, des grands moments il y a quelques années. C’est également très important de savoir directement qu’on peut compter sur certaines personnes et qu’on sait comment elles travaillent. Je connais Karel (NDLR : il voulait en faire son adjoint à Genk la saison dernière) mais également l’analyste vidéo et le directeur technique, Chris O’Loughlin, de sa période de coach.
Les premiers contacts remontent à deux mois. Comment cet accord s’est-il noué entre l’Union et vous ?
Comme les autres coaches et les joueurs, j’ai un agent qui travaille avec moi. Ensuite, j’ai pris une décision en âme et conscience et non dans la précipitation.
Avec à la clé, un accord portant sur un contrat d’une saison avec une option pour une année supplémentaire en cas de montée en D1A…
C’est une situation qui m’agrée parce qu’il n’y a qu’une seule ambition la saison prochaine : le titre. Et si nous ne parvenons pas à le faire, chacun sera est libre de faire ce qu’il veut. C’est un avantage pour tout le monde. Tant pour le club que pour moi.
L’Union Saint-Gilloise n’était pas le seul club intéressé par vos services. Il y avait également un intérêt de la part du Standard en cas d’arrêt de Michel Preud’homme…
Peut-être que oui, peut-être que non. Je ne veux plus reparler du Standard. Tous les ans à la même période, on me parle du Standard. Ce dont je veux parler, c’est de l’Union, un club qui me fait entièrement confiance et qui a montré qu’il me voulait comme entraîneur.
Avez-vous hésité avant de vous engager avec ce club mythique alors que certains postes sont encore vacants en D1A ?
Parfois, quand un club vous fait une proposition, vous avez certaines hésitations. Ici, quand vous discutez avec le président et le directeur technique, vous n’avez plus d’hésitation. C’est pour cela que les choses se sont déroulées rapidement. La présence de l’Union en D1B n’a pas été un frein. Cela peut vous paraître étrange mais on peut avoir de grandes ambitions ici. Le paramètre le plus important, c’était que le club veuille travailler avec moi
Pour beaucoup de gens, votre arrivée à l’Union signifie « reculer pour mieux sauter ». Êtes-vous d’accord avec cela ?
Ce n’est pas beaucoup de gens, c’est tout le monde ! Honnêtement, cela n’a aucune importance. Ce que les gens du football et la presse pensent n’a aucune importance pour moi. Ce qui compte, c’est que l’Union Saint-Gilloise me fasse confiance et ait envie de travailler avec moi. De mon côté, j’ai envie de faire une belle saison et de déployer toute mon énergie au service du club.
Avez-vous eu l’occasion de suivre cette D1B la saison dernière ?
Malheureusement pas en début de saison parce que mes journées étaient bien remplies à Genk. Mais, dès lors où je suis sorti du circuit, j’ai eu l’occasion de voir quelques matches. C’est une série très difficile. Plus difficile qu’on ne croit. Il y a de nombreuses équipes qui ont le niveau de la D1A. Il n’y a pas de grandes différences avec la D1A si ce n’est qu’on a peut-être plus de temps pour préparer les matches parce qu’il n’y en a qu’un par semaine. Reste que le règlement du championnat a changé et il faudra s’y adapter.
Ce retour à un championnat classique vous semble-t-il plus cohérent ?
Oui. L’ancienne formule était très difficile. Une équipe qui mérite de monter dans une division supérieure, c’est celle qui a été la plus régulière et pas celle qui a eu des fractions avec des grands moments et des petits moments.
Cette régularité, elle devra être au rendez-vous dans les rangs de l’Union puisque la direction a été claire à plusieurs reprises : elle veut retrouver l’élite au terme de la saison. Craignez-vous cette pression-là ?
Chaque ambition a sa valeur. À l’Union, on veut être champion. Cela a une valeur. C’est également le cas quand on vous demande de finir dans le top 6 avec une équipe ou quand vous devez être dans le top 6 avec une autre qui vient d’être championne et qui joue la Ligue des champions. Dans tous les objectifs fixés par les dirigeants, il y a une forme de la pression. Et c’est la même que vous jouiez le titre ou le maintien. Il faut être capable de la gérer. Cela fait partie de notre job.
Est-ce que cette pression du football vous a-t-elle manqué durant ces quelques mois hors du monde professionnel ?
J’ai eu beaucoup de pression de la part de ma femme pour jardiner (rires). J’en ai eu davantage de sa part que je n’en aurais à l’Union Saint-Gilloise.
Pendant ces séances de jardinage, est-ce que vous avez regretté d’avoir opté pour le Racing Genk il y a presque un an ?
Non. Il ne faut jamais regretter les choix qu’on fait. Ils ont été pris en âme et conscience. Je n’ai jamais rien regretté. Ce qui s’est passé, c’est le football et c’est la vie d’un entraîneur. Aujourd’hui, je suis tout aussi heureux qu’au mois de juin 2019.

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