Cette fois, c’en est bel et bien fini pour le Lierse, à tout le moins au niveau professionnel puisque son CEO, Jan Van Elst, ne désespère pas de lui trouver une solution alternative.
« La chance de revoir le Lierse en D1B la saison prochaine est faible », a-t-il déclaré à l’issue d’une nouvelle comparution auprès de la Cour belge d’Arbitrage pour le Sport (CBAS), lundi. «
. »Notre dossier est malheureusement incomplet. Nous avons demandé un nouveau report mais ne l’avons pas obtenu
Dans l’absolu, le Lierse pourrait peut-être rebondir en D2 amateurs s’il parvient à payer ses dettes fédérales. Ce qui lui permettrait de garder son matricule 30. Dans le cas contraire, il disparaîtrait purement et simplement des tablettes, et tout un pan de l’histoire du football belge s’envolerait avec lui. Mais comment en est-on arrivé là ? Alors qu’il semblait enfin avoir trouvé un repreneur en la personne de l’ancien joueur trinidadien David Nakhid, Maged Samy, le président égyptien des « Pallieters », s’est finalement rétracté pour des raisons peu claires. Du coup, le club n’a pas pu en profiter pour plaider efficacement sa cause auprès du CBAS afin d’apporter du neuf dans le dossier concernant sa licence.
Même si elle est tout sauf une surprise, la disparition de ce club fondé en 1906 et champion de Belgique à quatre reprises reste un événement majeur. S’il n’était pas apprécié de tous, notamment des francophones parce qu’on y voyait régulièrement fleurir des drapeaux ou des chants nationalistes flamands, force est de reconnaître que le club anversois aura marqué l’histoire du football belge.
Un titre inattendu en 1997
Et notamment en 1997, quand il était devenu le champion le plus inattendu qui soit, sous la houlette d’Eric Gerets. Cette équipe, sacrée devant Bruges et… Mouscron, tout juste promu en D1, avait de la gueule. D’abord parce que 14 de ses 25 joueurs avaient été formés au club, parmi lesquels Cavens, Somers ou Hoefkens. Pour encadrer ces jeunes pousses qui allaient tenir leurs promesses au-delà
de toutes les espérances, la direction de l’époque avait consenti les efforts nécessaires pour attirer le portier néerlandais Stanley Menzo, Eric Van Meir ou l’international polonais Andrzej Rudy. Après des débuts chahutés, l’alchimie prit rapidement, menant les « Pallieters » à un sacre incroyable qui lui ouvrit même les portes de la Ligue des Champions. S’il n’y arracha qu’un point, face au Sporting Portugal, le Lierse y fit bonne figure, jouant ses matches à domicile dans l’ancien stade gantois. Pour l’anecdote, un célèbre commentateur français se plaignit ouvertement, avant la visite de Monaco, de la vétusté du stade Jules Otten, qu’il pensait être un terrain d’entraînement…
En attendant, si le Lierse ne résista pas à l’exode massif qui s’en suivit, il continua à vivoter en D1 puis en D2 malgré son implication dans l’affaire des paris truqués avec Zheyun Ye. En 2007, Maged
Samy, un richissime homme d’affaires égyptien, le sauve de la faillite en épongeant ses dettes, estimées à 6 millions d’euros. Ayant de grosses ambitions (notamment de Ligue des Champions…), il ne parvint jamais à le faire revenir au tout premier plan malgré un retour en D1 en 2010. La culbute en D1B, à l’issue de la saison 2014-15, lui fut finalement fatale…