A près 11 ans de présence parmi l’élite et après avoir frôlé les Playoffs 1 la saison passée, le club anversois va évoluer en D1B la saison prochaine. Il aura pour ambition de remonter rapidement.
Proche des Playoffs 1 il y a douze mois, le « Kavé » est rétrogradé en D1B à la différence de buts
division 1a
1 La chute inattendue
L’émotion était palpable, dimanche, au coup de sifflet final de M. Van Driessche. Comme un seul homme, malgré la victoire, les Malinois se sont effondrés sur leur pelouse baignée des rayons rasant d’un soleil incandescent mais terriblement glacial à la fois. Dans une ambiance d’enterrement… de première classe, ils se sont pris la tête entre les mains pendant que leurs supporters levaient leur écharpe au ciel au son d’un « You’ll never walk alone » d’une force, ou plutôt d’une violence, inouïe. Certains, jeunes ou moins jeunes d’ailleurs, pleuraient même toutes les larmes de leur corps après un scénario-catastrophe qu’ils redoutaient avant le match mais qu’ils étaient à mille lieues d’imaginer une grosse demi-heure plus tôt, quand le Kavé menait 2-0 et qu’Eupen était tenu en échec par Mouscron.
Par la faute de la victoire d’Eupen,
et qui était forcément dans toutes les discussions (« c’est une honte pour le football : j’espère que ce match sera analysé attentivement parce qu’il s’y est passé des choses anormales », regrettait ainsi Yacouba Sylla tandis que Nicolas Matthys ou Nicolas Verdier, plus prudents, affirmaient juste que « de l’extérieur, cela semble bizarre »), les Malinois vont donc devoir se contenter de la D1B après onze saisons de présence ininterrompue au sein de l’élite, par la faute d’une différence de buts inférieure. C’est d’autant plus regrettable que Malines reste une institution en Belgique, un club qui dégage un capital sympathie énorme des deux côtés de la frontière linguistique et qui avait notamment remporté une Coupe d’Europe voici tout juste trente ans. Un club qui avait connu une mise en liquidation en 2002 avant de revivre grâce à l’appui de personnalités du foot mais aussi de sa base exceptionnelle de supporters. « Ce club a une histoire, un vécu que l’on ressent en tant que joueur et qu’il est impossible de ne pas respecter, glisse ainsi Tim Matthys, l’un de ses leaders. Ce poids du passé vous donne des ailes. On l’a encore senti aujourd’hui, malgré la relégation. »
2 Les raisons de la descente
Comme l’a rappelé l’entraîneur, Dennis van Wijk. Avec un bilan de 9 sur 21 depuis son intronisation fin janvier et alors que son équipe s’est notamment rendue à Anderlecht et au Standard et a accueilli Charleroi, Malines aurait pu se sauver sur le fil. « Il aurait dû même si on se souvient qu’on aurait pu gagner à Anderlecht ou qu’on s’est fait voler au Standard, expliquait le Néerlandais. Aujourd’hui encore, mes joueurs ont fait le boulot mais n’ont pas été récompensés de leurs efforts. On a joué de malchance. Sur le match d’Eupen,
» je vais m’abstenir de tout commentaire. À l’époque, j’avais exprimé des doutes et on m’avait flingué dans la presse. Malheureusement à tort, sans doute…
En réalité, c’est le début de saison qui n’a pas répondu aux attentes, par la faute de choix discutables, de prestations médiocres, aussi. « Si on échoue, c’est entièrement de notre faute, regrette encore Matthys. L’an passé, on avait failli atteindre les Playoffs 1 mais on avait échoué dans la dernière ligne droite, comme ici. Peut-être a-t-on cru que ce serait plus facile, qu’on s’est vus trop beaux. Après, il y a eu trois entraîneurs qui se sont succédé (NDLR : Ferrera, Jankovic puis van Wijk), ce qui n’est pas évident. Quand on s’est retrouvé en bas de classement, il a fallu apprendre à davantage défendre, ce qui n’est sans doute pas dans notre ADN. La réaction sur les 7-8 derniers matchs a été bonne mais trop tardive… »
3 L’avenir en question
Et maintenant ? Malines ne peut ni ne veut rester trop longtemps en D1B. Forcément, alors que ses joueurs seront privés de compétition pendant cinq mois (!), il va falloir remobiliser les énergies, fédérer les troupes pour ne faire qu’un aller et retour express. « Là, la déception prime sur la réflexion, concède le président, Johan Timmermans. Ces dernières années, nous avons stabilisé le club, l’avons doté d’un stade plus moderne et continuerons à le faire avec l’érection de la dernière tribune, comme prévu. On va essayer de garder un budget assez similaire, ce qui sera intéressant en D1B, et constituer un noyau compétitif pour remonter rapidement. »
Au niveau des joueurs et du staff, il faudra faire un tri, peser le pour et le contre pour chaque cas individuel. Mais plusieurs joueurs, au rang desquels Matthys, De Witte ou Verdier exprimaient un sentiment assez général de vouloir poursuivre l’aventure. Pour se faire pardonner par rapport à un club mythique, des supporters exceptionnels qui, eux, n’ont jamais failli…