Avec sa superbe réalisation face à Saint-Trond qui a non seulement valu trois points à son équipe, mais a en outre fait le tour de la toile, Mohamed Aoulad s’est rappelé au bon souvenir de tous. L’occasion de faire, avec lui, le point sur son parcours, parfois tumultueux, mais marqué aussi par quelques coups d’éclat somptueux.
Mohamed, en marquant un tel but, vous avez soigné votre publicité, alors que vous quitterez l’Union en fin de saison.
“Quand j’y ai signé, c’était pour me relancer après être resté six mois sans jouer. Je pense avoir répondu à l’attente, même si j’ai rarement pu évoluer à ma place de prédilection, derrière l’attaquant. Cela reste un petit
regret, mais je me suis dépensé sans compter et j’ai pu rendre des services à l’équipe.”
D’emblée, on vous a senti à l’aise dans ce club familial.
“L’accueil a été formidable. Même le président fait la bise aux joueurs. Cela n’arrive pas dans beaucoup de clubs de ce niveau.”
Pourquoi, dès lors, partir en fin de saison ?
“Disons qu’à 25 ans, mon envie de retrouver l’élite est trop forte.”
Vous avez des contacts concrets ?
“Il y a de l’intérêt, mais je préfère d’abord me focaliser sur ma fin de saison avec l’Union. Il sera toujours temps de se décider après.”
Tout le monde se souvient de vos frasques à Charleroi ou à Westerlo. Votre réputation risque de vous jouer des tours.
“J’ai souvent le sentiment que mes faits et gestes sont plus épiés
que ceux de certains collègues. Je tente des choses difficiles et on dirait que les gens acceptent difficilement que cela ne réussisse pas à tous les coups. Moi-même, je relativise beaucoup mieux tout cela que par le passé. Je pense avoir prouvé avec l’Union que je m’étais assagi. Papa d’un petit garçon, je suis aussi footballeur pro depuis sept ans. Fort de mes différentes expériences, je suis devenu moins impulsif.”
Justement, quel regard jetez-vous sur le parcours que vous avez accompli jusqu’ici ?
“J’ai prouvé que j’avais le niveau de la D1. Formé à Anderlecht, j’ai vraiment reçu ma chance au Brussels qui est venu me chercher en P3. C’est grâce à Johan Vermeersch, qui était un président très direct, et Thierry Dailly, que ma carrière a pris son envol.”
Le Sporting anderlechtois est alors venu vous rechercher.
“Oui, mais on ne m’y a jamais fait confiance. Prêté à Charleroi, j’ai
alors retrouvé Yannick Ferrara qui avait été mon mentor chez les jeunes Mauves . Yannick, c’est comme un grand frère pour moi. Quand il m’a proposé de le rejoindre à Saint-Trond pour viser le titre en D2, je n’ai pas hésité. Ce fut d’ailleurs ma plus belle saison jusqu’ici, même si nous avions loupé la montée de peu.”
Vous avez aussi réussi de belles choses à Westerlo.
“C’était un club bien structuré et ma première saison y a été excellente. Malgré une blessure à l’épaule, j’ai été très souvent décisif. Mon entente avec Frédéric Gounongbe n’y était pas étrangère. Et si ma seconde campagne fut moins réussie, c’est aussi parce qu’elle fut marquée par plusieurs changements d’entraîneur.”
Avec dix points sur douze, l’Union crée la sensation et apporte un vent de fraîcheur à des PO2 si décriés.
“Écoutez, nous, joueurs de l’Union, on en a un peu marre de lire ou d’entendre un peu partout que nos résultats sont dus à la chance, ou au fait que nos adversaires ne nous connaissent pas, ou qu’ils sont démobilisés. Il faut arrêter de les minimiser.”
On a quand même l’impression que votre équipe est l’une des plus motivées.
“C’est normal. Le club joue des matches de D1 pour la première
fois depuis plus de 40 ans. Pour les joueurs, c’est aussi une formidable occasion de pouvoir progresser et montrer ce dont ils sont capables.”
Vous ne vous attendiez tout de même pas à vous retrouver en tête après quatre journées ?
“Bien sûr, mais depuis début janvier, nous n’avons subi qu’une seule défaite. En tant qu’équipe, nous avons beaucoup évolué. Il fait dire que M. Grosjean insiste beaucoup sur les aspects tactiques. Ses séances d’entraînement ressemblent souvent à un cours de géométrie et il passe beaucoup de temps à déplacer des cônes. Cela peut parfois paraître fastidieux, mais les résultats lui donnent amplement raison.”
Marc Grosjean compte ménager certains joueurs
Réserves : 19. Sadin, 5. Neels, 8. Salah, 31. Kaminiaris, 13. Vandiepenbeeck, 16. Morren, 96. Fixelles, 93. Okita, 24. Mombongo.
Blessés : Mpati (crâne ouvert) et Baherlé (fatigue musculaire) qui ont contracté des bobos divers contre Saint-Trond sont déclarés bons pour le service. Le capitaine Morren (petite entorse à la cheville) effectue déjà son retour dans le noyau.
Observations : Avec trois rencontres en six jours, Marc Grosjean a l’intention, une fois n’est pas coutume, de faire tourner son effectif. “Ainsi, Okita pourrait commencer, mais
.” (J.-F. De.) je ne sais pas encore si ce sera à la place de Rajsel ou d’Aguemon. Cela dépendra de la fraîcheur physique des deux joueurs concernés, lesquels ont déjà beaucoup donné dans ces playoff 2
Lierse
Attaque décimée
Réserves : 30. Goris, 23. De Busser, 27. Kwateng, 19. Mazoulouxis, 20. Ankomah, 3. El Ansri, 16. Poelmans, 17. Weuts, Boussaid.
Blessés : Joachim (adducteurs), De Belder (élongation), Habarugira et Allach (genou) ainsi que Wils (mononucléose) sont forfaits.
Observations : Avec les absences des prolifiques Joachim et De Belder, Frederik Vanderbiest n’aura pas d’autre choix que de titulariser El Gabas, l’habituel joker, à la pointe de l’attaque. Après avoir débuté par un retentissant succès sur le Standard, les Pallieters restent sur trois défaites consécutives. La direction lierroise
prépare en tout cas la prochaine saison, Megan Laurent (Tubize) et Pierre Bourdin (Cercle Bruges) ayant déjà signé. (J.-F. De.)
LES DIX DERNIERS UNION SG – LIERSE
59-60 : 2-2 (Diegenant, Van De Weyer/Vermeyen, Sels); 60-61 : 4-4 (Mertens 3, J.P. Janssens/Mertens, Goossens 3); 61-62 : 3-1 (Mertens, Van Cauwelaert, Vandenberg/Goossens); 62-63 : 2-0 (Kialunda, Mertens); 64-65 : 1-2 (Veselinovic/Hendrickx, Vermeyen); 68-69 : 2-1 (Diricx, Teugels/Put); 69-70 : 0-0; 70-71 : 0-3 (Janssens 2, Ressel); 71-72 : 2-0 (Larsen, Roufosse); 72-73 : 0-1 (Dahl)
LE 35e UNION SG – LIERSE
Périodes : 27-48; 53-63; 64-65; 68-73; 16-17. 34 confrontations, 18 succès bruxellois, 10 lierrois et 6 partages; 60 points à 36 et 83 buts à 50 pour les Saint-Gillois. Répartition des points : Union SG 58,8 % – Lierse 35,3 %. Depuis 6 matchs. – Union SG :
D1B: VD/PO2: VVNV = 13/18 ou 72,2 %; Lierse : D1B: NN/PO2: VDDD = 5/18 ou 27,7 %. Séries en cours : Union SG 7 matchs sans défaite at home, Lierse 0 match away.