Contre toute attente, les Unionistes n’ont fait qu’une bouchée d’une formation du FC Malines, certes privée de plusieurs cadres, mais qui a sans doute abordé la partie avec une certaine suffisance. Il n’empêche : jamais, tout au long de la rencontre, la différence de division ne s’est fait ressentir et les Saint-Gillois, par leur audace, leur générosité et leur cohésion, ont fait souffler un vent de fraîcheur sur ces playoffs.
Dès l’entame du match, Mombongo donnait du fil à retordre à la défense visiteuse et c’est lui qui mettait fin à une mêlée devant le but de
Coosemans. Quelques minutes plus tard, un coup franc donné par Rajsel, permettait à Vandiepenbeek de doubler la mise du front. Le match était déjà plié en faveur de joueurs locaux qui, en pressant très haut leurs hôtes, les empêchaient d’entrer dans la partie et d’avoir enfin voix au chapitre.
Et comme Rajsel provoquait, dès le début du deuxième acte, un penalty qu’il transformait lui-même sans coup férir, l’Union pouvait même se payer le luxe de louper, via Da Silva et Aguemon, plusieurs occasions franches de creuser davantage encore l’écart en fin de partie.
Marc Grosjean et ses hommes pouvaient à juste titre savourer ce succès auquel, il faut bien le reconnaître, peu de gens s’attendaient, d’autant que les Bruxellois ne s’étaient qualifiés à ces PO2 qu’in extremis.
“C’est peut-être notre meilleur match cette saison”, confirmait le coach des Jaune et Bleu. “Mes joueurs ont
remarquablement appliqué les consignes. En plus, nous avons connu une réussite rapide. Bien sûr, nous sommes conscients que nous risquons de prendre une raclée lors de l’une ou l’autre rencontre de ces playoffs 2. Et je pense d’ailleurs que nous serons chaudement reçus à Malines. Mais on ne pourra pas nous enlever ce magnifique résultat, ni cette superbe prestation.”
L’entraîneur de l’Union Marc Grosjean l’a rappelé : “Un Vandiepenbeeck en pleine possession de ses moyens doit être titulaire chez nous.” Mais à 32 ans, celui qui était encore capitaine en début de saison sait que son avenir n’est plus à l’Union.
Vincent, en célébrant votre but, vous avez montré votre numéro.
“J’étais revanchard. Je voulais montrer à certains dirigeants qui m’ont snobé que j’étais là, même si je partirai en fin de saison.”
Cette décision est-elle irrévocable ?
“Mon option n’a pas été prolongée. Comme je jouais peu, j’avais
demandé de pouvoir discuter avec d’autres clubs avant le 31 mars. Je n’ai reçu l’aval que très tardivement. J’ai pris ça comme un manque de respect.”
Comme le fait de ne plus porter le brassard ?
“C’est ma décision. On m’a proposé de continuer à le porter, mais après ce qui s’est passé, je ne me sentais plus l’envie de faire figure d’exemple. Charles Morren est un jeune en pleine progression qui s’investit pour le club. Il le mérite.”
Le fait que vous ne soyez pas pro à temps plein n’a pas joué en votre faveur.
“Bien sûr, comme je souhaitais conserver mon travail, j’étais moins flexible. Après avoir vécu une expérience compliquée au White Star où nous n’avions plus été payés après quelques mois de professionnalisme, je m’étais juré de ne plus tout miser sur le foot.”
Tout le monde vous voit déjà au RWDM.
“J’ai plusieurs contacts, mais cela dépendra aussi du défi sportif. L’argent ne sera pas ma seule motivation.”
Avec un assist et un but sur un penalty qu’il avait lui-même provoqué, mais aussi plusieurs gestes techniques, pas seulement destinés à épater la galerie, mais avant tout effectués pour le bien du collectif, Nicolas Rajsel n’a pas raté sa première confrontation face à une formation de l’élite. Comme ses coéquipiers, le joueur de l’Union le plus doué techniquement savourait : “Avant le match, j’avais dit à un employé du stade qu’on gagnerait 3-0. Mais c’était pour blaguer. Si je pensais l’exploit possible, je ne m’attendais tout de même pas à un succès d’une telle ampleur, après une telle démonstration. Nous avons abordé le match avec beaucoup
de concentration et de détermination. Tout le monde a fait son boulot. Cela prouve aussi que le niveau de la D1B est sous-estimé.”
union SG
3.100 supporters
Environ 3.100 spectateurs, dont un peu plus de 1.000 sympathisants du FC Malines, ont assisté à la rencontre.
Le programme
Les joueurs étaient en congé dimanche. Deux séances sont prévues ce lundi, une mardi, avant une journée de repos mercredi. Jeudi et vendredi, ils s’entraîneront une seule fois par jour. Le prochain match à Waasland-Beveren est prévu le samedi 8 avril à 20 heures. Face à d’autres Jaune et Bleu, ils devront évoluer avec leur 2e jeu de maillots, essentiellement blanc.
Pieroni en scout
L’ancien attaquant des Diables était venu scouter les deux équipes pour le Standard. Outre Waasland-B. et Saint-Trond, Ostende et Westerlo avaient aussi envoyé un observateur.
Yannick Ferrera entraîneur de malines
“Pas nos vraies valeurs”
Si le FC Malines de Yannick Ferrera veut jouer un rôle dans ces PO2, il devra montrer un autre visage que contre l’Union. “On peut trouver ce résultat anormal, tout comme la physionomie du match, parce que l’Union est en D1B. Mais la série n’a pas d’importance. Ce qu’on a montré n’est pas digne de nous. Ce ne sont pas nos vraies valeurs. Beaucoup d’intensité, du courage et de la pression sur l’adversaire, soit tout ce qui a fait notre force pendant trente matchs, eh bien, tout cela a manqué dans cette rencontre, laquelle a démontré qu’il ne faut pas se dire qu’on peut gagner contre une équipe
de D1B sans se donner à 200 %. C’est l’erreur qu’on a commise dans ce match.”