Les grands perdants du déménagement au stade Roi Baudouin seront sans conteste les supporters. Ceux-ci devront changer leurs habitudes, ce qui ne plaît pas toujours aux habitués dont certains ne feront pas le déplacement.
Dimanche, les supporters unionistes devront changer leurs habitudes. À la place de la buvette tranquille du stade Marien, ces derniers devront rallier la silhouette imposante du stade Roi Baudouin. Un mastodonte fort de 50.000 places qui tranche forcément avec l’ambiance familiale et décontractée du parc Duden. Si les supporters savent pertinemment qu’ils ne doivent pas en vouloir à leur direction, ils apparaissent tout de même déçus de ce changement d’arène.
« Pour moi, les matches de l’Union se déroulent au parc Duden et doivent y rester », confie Dylan, responsable des Union Bhoys. « Cependant, nous n’avons pas trop le choix ici. Même si pour moi, il n’y aura pas assez de monde pour remplir le stade et qu’au niveau de l’ambiance, nous ne serons pas chez nous au stade Roi Baudouin. Je suis donc un peu déçu. Le championnat s’est fini au mois de mai et si les choses s’étaient accélérées et si le club avait pris les moyens, il aurait pu refaire le stade pendant les trois ou quatre mois de trêve. Bien sûr, on ne peut pas jouer plus vite que la musique mais il est toujours possible de faire bouger les choses. »
Pour la réception du Lierse, les Unionistes seront aux alentours de 2.000. Une belle affluence pour la Division 2. Mais pour Dylan, ce qui compte, ce n’est pas le nombre de supporters mais bien l’enceinte dans laquelle ils se trouvent.
« J’ai connu des matches où nous étions 25 et c’est lors de ceux-ci que nous avons le plus mis le bordel », rigole-t-il. « On sera là et on essaiera de faire du bruit. Bien sûr, il y aura du monde pour ce premier match mais pour moi, il y aura au moins 1.000 supporters de l’Union qui ne viendront plus aux matches au Heysel. Il faut dire que celui-ci n’est pas tout près du stade Marien. »
Quant aux Union Bhoys, ils n’ont pas encore prévu d’action en ce début de saison.
PERDRE L’AMBIANCE DE L’UNION
Il n’y a pas que les supporters unionistes qui verront leur quotidien changer les jours de match. La buvette de Nicos Stamelos avait l’habitude d’accueillir les supporters unionistes quelques heures avant le match et de les garder jusqu’aux petites heures du matin. Mais ici, ce déménagement ne fait pas ses affaires.
« Je tiendrai les buvettes dans les couloirs du stade Roi Baudouin mais je devrai tout fermer cinq minutes avant la fin du match», déplore-t-il.
« Et sans buvette, nous ne pourrons pas faire la fête après le match. Ce sera froid et j’ai peur que l’on perde l’ambiance d’après-match de l’Union. Je suis en train de me battre pour avoir un local sur place afin que les habitués puissent rester après la rencontre. Mais si je ne l’ai pas, ce sera une catastrophe. »
Plus qu’au niveau de l’ambiance, le Bruxellois se fait également des cheveux blancs pour son gagne-pain. « Vu que je n’ai plus le même apport et que je dois fermer avant la fin du match, je m’attends à perdre beaucoup d’argent. J’ai fait mon calcul ce matin et je devrai avoir 50 % de revenus en moins cette saison lors des matches. Bien sûr, si l’Antwerp vient avec 2.000 à 3.000 supporters ou si le Cercle ou le Lierse attire du monde, cela peut aider à compenser. Mais il faut voir si les supporters de l’Union suivront aussi », conclut-il.
Tous les acteurs seront donc bien heureux lorsque la saison s’achèvera et que l’Union Saint-Gilloise pourra récupérer son antre historique.