Les Jaune et Bleu ont vaincu le Cercle dans un système
en 3-5-2 qui change du 3-4-3 de mise jusqu’ici.
U
tilisé prioritairement du-
rant la préparation par
Alexander Blessin, le sys-
tème de jeu en 3-5-2 a disparu lors-
que Victor Boniface est parti pour
le Bayer Leverkusen. Il a fallu un
moment à l’Union Saint-Gilloise
pour remplacer l’attaquant nigé-
rian, puis pour que ses successeurs
soient qualifiés et physiquement
prêts à jouer. Maintenant que c’est
le cas, le T1 allemand a pu installer
cette tactique dès le coup d’envoi
pour la première fois en match of-
ficiel, au Cercle Bruges, dimanche.
Avec un certain succès.
. 3-5-2 : Amoura-compatible
Le système à deux pointes a vu
plusieurs duos se succéder ces der-
nières saisons au stade Marien,
que ce soit sous Mazzù, Geraerts
ou Blessin. Vanzeir et Undav ont af-
fiché en 2020-21 et 21-22 une com-
plémentarité quasiment parfaite,
avant que Vanzeir ne combine avec
le phénomène Boniface pour une
paire moins complice, mais qui
pouvait s’appuyer sur le volume de
jeu hors norme du Nigérian. Une
fois le Belge parti en MLS, c’est Ver-
tessen ou Adingra qui accompa-
gnait Boniface devant.
En ce début de saison, si le 3-5-2
reprend des couleurs, c’est évi-
demment au profil de feu follet de
Mohammed Amoura qu’il le doit.
Très (très) rapide, disposant d’un
centre de gravité assez bas et d’une
faculté à dribbler hors norme, le
nouveau venu propose un jeu dans
la profondeur qui fait très mal aux
adversaires. Mais il doit s’appuyer
sur un autre avant, car il ne pourra
occuper le front de l’attaque à lui
seul, sous peine de s’épuiser. On
sentait depuis un moment que le
3-5-2 avait la préférence de Blessin
et que c’étaient davantage les cir-
constances qui l’avaient poussé à
passer au 3-4-3, mais l’entraîneur y
revenait régulièrement en fin de
match, avec des paires et une réus-
site différentes. Dont un duo Nils-
son-Kabangu pour le dernier quart
d’heure contre OHL, par exemple,
dans un match où l’Union avait
vite assommé l’adversaire (5-1).
Blessin avait tenté pour la pre-
mière fois la paire Nilsson-
Amoura, titularisée dimanche au
Cercle, contre Genk, alors que
l’Union était menée 0-1. Amoura
avait d’ailleurs dégoupillé une re-
prise de volée spectaculaire qui
avait échoué sur l’équerre du but
de Vandevoordt, avant que Genk
ne fasse 0-2. Rebelote face à Tou-
louse, avec, cette fois, un solo de
l’Algérien pour marquer le 1-1.
Sa complicité avec Nilsson,
vieille de quelques semaines seule-
ment, a été une des clés du match,
dimanche. Le grand suédois n’a
pas eu l’occasion de briller dans le
rectangle brugeois, mais a utilisé
parfaitement ses 196 centimètres
pour peser sur la défense cercliste,
dévier nombre de ballons du crâne
et libérer des espaces pour
Amoura. Un une-deux entre les
deux hommes a aussi permis à
Amoura de marquer un but an-
nulé pour hors-jeu.
. 3-4-3 : l’emprise du milieu
Si le début de saison unioniste
était marqué par un neuf sur neuf
qui donnait beaucoup d’opti-
misme sur l’acclimatation des
nombreux nouveaux venus dans
l’équipe, c’était la ligne médiane
qui frappait les esprits. Vu le man-
que de profondeur en attaque
(Amoura et Rodriguez pas encore
arrivés, Teklab longuement blessé,
Nilsson un moment indisponible),
Alexander Blessin laissait tomber
le 3-5-2 de la préparation pour le 3-
4-3. Il transformait la contrainte en
une opportunité en mettant sur
pied un carré magique qui faisait
la loi, au milieu.
Que ce soit face à Anderlecht ou
au Standard, le quatuor Lynen-Van-
houtte-Puertas-Rasmussen domi-
nait ses vis-à-vis, avant que Lazare
ne rentre dans la danse une fois Ly-
nen parti, puis que Sadiki ne rem-
place numériquement Rasmussen.
“Oui, j’aime bien ce carré du milieu
aussi, répondait à l’époque Blessin.
Je veux les meilleurs joueurs sur la
pelouse. Il ne s’agit pas de se dire : ‘Il
faut mettre deux attaquants…’
Même si j’aime bien jouer avec deux
avants. Quand on a autant de bons
joueurs au milieu, que l’on peut être
aussi créatif et varié, c’est une bonne
chose.”
En pointe, Dennis Eckert faisait
un bon boulot, occupant beau-
coup d’espace à lui seul et s’ap-
puyant sur sa bonne entente avec
Cameron Puertas pour briller et
marquer sept buts en sept matchs.
“Je ne dirai jamais : ‘Je préfère
jouer avec tel système.’ Pour moi,
tout dépend de qui est disponible au
moment T ; de ce que les joueurs
montrent à l’entraînement. Il y a
beaucoup de paramètres que je dois
prendre en compte avant de décider.”
Mais pour le moment, Amoura
fait pencher la balance du côté du
3-5-2, d’autant qu’Eckert était sur la
touche ces deux derniers matchs.