O
n aurait encore pu
jouer dix heures :
c’était le jour où le
ballon n’allait pas rentrer.”
Denis Eckert a bien ré-
sumé la leçon d’un match
qui a vu l’Union ne pas
marquer pour la deuxième
fois de la saison et subir sa
deuxième défaite en cham-
pionnat.
Battus 0-2 par Genk, les
Bruxellois méritaient plus,
comme en témoigne la
feuille de statistique : 55 %
de possession, 23 tirs, un
poteau, un indice de pres-
sion sur l’équipe adverse
de haut vol et un “Expected
goals” qui évalue le nom-
bre de buts qui auraient dû
être inscrits par les Unio-
nistes à 3,3. Contre six
tirs… et deux buts pour les
Limbourgeois, qui n’ont
remporté que 45 % des
duels, en prime. Mais voilà,
le football n’est pas une
histoire de mérite, et les
Unionistes n’ont pas été ca-
pables de concrétiser une
seule de leurs cinquante-
deux attaques placées, ni
un de leurs quatorze coups
de pied arrêtés.
“On a fait un bon match,
. Ce n’est pas la première fois que l’Union pèche à la finition. © PHOTO NEWS
même si on n’a pas été assez
rigoureux sur le but d’ouver-
ture de Genk, explique Ec-
kert. On a eu assez d’occa-
sions de but et on perd en
ayant le sentiment qu’on
aurait dû être l’équipe ga-
gnante, ce qui est tout de
même une bonne chose. Le
coach nous a dit après le
match que si l’on joue comme
ça, on finira malgré tout en
haut au classement. Il a dit
qu’il était déçu du résultat,
mais qu’il n’y avait pas de
raison de sortir la tête basse,
qu’on était malchanceux et
que les Dieux du football
n’étaient pas de notre côté.”
À l’image de cette in-
croyable reprise de volée
d’Amoura qui a échoué sur
l’équerre du but d’un très
bon Vandevoordt. “Sans ça,
ça aurait pu être le but de
l’année, souligne Blessin,
qui tempère les doutes : Il y
aurait un problème si nous
ne créions pas d’occasions, ce
qui n’est pas le cas. Le plan
de jeu et ce que j’ai demandé
a globalement été bien appli-
qué, donc il n’y a pas de quoi
se poser de questions.”
. 17,48 buts attendus
mais 10 buts inscrits
seulement
Reste que ce n’est pas la
première fois que l’Union
pèche à la finition. Déjà
contre le Standard (1-0), les
joueurs de Blessin auraient
dû marquer davantage ;
alors qu’ils auraient pu
faire 2-0 contre Anderlecht
nettement plus tôt qu’à la
nonantième minute et que
leur 2-2 contre l’Antwerp a
été arraché grâce à deux pe-
naltys, malgré beaucoup
de situations de buts, là
aussi. Depuis le début de la
saison, Wyscout a calculé
que l’Union aurait dû mar-
quer 17,48 buts en cham-
pionnat (Expected Goals)…
alors qu’elle n’en a inscrit
que dix… dont six sur pe-
nalty ! Le plus gros écart de
Pro League.
Anthony Moris avait déjà
dit, au sortir du match con-
tre l’Antwerp que “travailler
la finition sera la prochaine
étape”. Une vérité qui reste
d’application : l’Union sort
d’un un sur neuf où elle n’a
marqué que deux fois, sur
penaltys.
“C’est sûr qu’on ne peut
pas perdre et simplement se
dire qu’on a été bon, point.
On doit progresser à ce ni-
veau, poursuit Eckert, qui
pointe un axe de travail : On
doit arriver à effectuer la
bonne passe dans le dernier
tiers du terrain. On se crée
beaucoup de situations inté-
ressantes et parfois on tire à
distance sans forcément voir
celui qui est en meilleure po-
sition de tir pour marquer
plus facilement. C’est un pro-
cessus en cours. On a beau-
coup de nouveaux joueurs et
on doit apprendre à se trou-
ver. Par exemple, Alessio a
connu sa première titularisa-
tion ce samedi, on se cherche
toujours un peu. Il faut juste
continuer et ça va finir par
rentrer.”
“On est encore tôt dans la
saison ; les joueurs doivent
encore apprendre à mieux se
connaître les uns les autres”,
appuie Blessin.
Il faudra corriger le tir
jeudi. “En Coupe d’Europe, il
faudra être particulièrement
plus efficace, que ce soit face
à Toulouse, Liverpool, voire
Linz. On sait qu’on n’aura pas
autant d’occasions”, conclut
Castro-Montes.