Ni zwanze autour du stade, ni supporters dans les gradins mais cet Union – Anderlecht aura forcément un fond de nostalgie. Du temps où les deux clubs fréquentaient de concert l’élite du football belge. Il faut remonter à la funeste saison 1972-73 pour trouver trace de la dernière visite anderlechtoise en match officiel. Le 4 novembre 1972. Les Saint-Gillois s’étaient imposés 1-0 mais n’avaient pas pu éviter la relégation. Dès ce jeudi et ce huitième de finale attendu par une grande partie de la capitale, une nouvelle ligne sera ajoutée dans la longue liste des affrontements entre les deux formations. Près d’un demi-siècle plus tard. Felice Mazzù était en culotte courte alors que Vincent Kompany n’était pas encore né. Francis Amuzu encore moins évidemment. Mais l’ailier de poche du RSCA a un autre vécu.Dans le groupe actuel de Vincent Kompany, il est le seul des quatorze Anderlechtois à avoir participé au naufrage du 27 septembre 2018 lorsque l’Union s’était offert une victoire de prestige dans l’antre des Mauves grâce à un triplé de Niakaté (0-3).Vincent Kompany ne pourra donc pas s’appuyer sur un quelconque sentiment de revanche. Mais l’entraîneur bruxellois peut actionner d’autres leviers de motivation. « Je suis bruxellois et ce match me tient à cœur », souligne-t-il. « Dans le passé, j’ai joué de nombreux derbys contre le RWDM, l’Union ou le Crossing Schaerbeek. Ce sont des matches à part. Mon rôle est de transférer cet enthousiasme à mes joueurs. Ils doivent être au courant de l’histoire d’un club, comprendre qu’il faut la même intensité qu’en championnat et que la Coupe est importante pour Anderlecht. »Parce qu’il y a un trophée au bout mais également un ticket européen, l’un des grands objectifs du RSCA cette saison. « Tout peut se passer dans ce genre de match », coupe Vincent Kompany. « Je me souviens d’une rencontre contre Roberto Martinez où on était favori avec Manchester City mais on a perdu (NDLR : contre Wigan en finale de la FA Cup en 2013). »Un exemple parmi tant d’autres où David a vaincu Goliath. Un David saint-gillois loin d’être une victime consentante. La formation de Felice Mazzù surfe sur sa première place en D1B, une remontée dans l’élite qui se rapproche un peu plus chaque week-end et une qualification face à Mouscron en seizièmes de finale dans des circonstances difficiles. « L’Union aurait fait une très bonne saison en D1A », prévient l’entraîneur anderlechtois. « Je sais que Felice Mazzù organise très bien ses équipes. Mais je ne pense pas qu’on affrontera un bloc bas. L’Union ne va pas changer sa philosophie de jeu qui lui réussit cette saison avec des éléments offensifs qui marquent très facilement. » Aura-t-on droit à un derby ouvert et deux formations offensives ? La pelouse du stade Marien, qui a souffert comme toutes les pelouses belges de la météo des derniers jours, aura peut-être le dernier mot…