Mitoma-Tissoudali: le duel des artistes n’a pas fait d’étincelles.
Après avoir réussi à marquer au moins un but lors des 20 dernières rencontres, l’Union saint-gilloise se contentera aisément du partage blanc arraché face à Gand au terme d’un match tactique. next
Bruges ayant été surpris lors du derby par son voisin du Cercle en début d’après-midi, l’Union saint-gilloise avait une occasion unique de déballer un beau cadeau-bonus de Noël pour le tout premier « Boxing Day » de sa belle et longue histoire, dimanche.Au bout de 90 minutes d’un combat tactique intéressant sans avoir jamais été réellement emballant pour autant, la formation bruxelloise n’a certes pas réussi à accrocher un succès de plus, mais elle se contentera aisément du point du partage qui l’a sanctionné, parfaitement logique au vu de la physionomie du match et du peu de situations réellement dangereuses comptabilisées dans les deux camps.« Compte tenu des qualités de nos adversaires, notamment défensives, ce nul nous convient malgré tout », glissa après coup Felice Mazzù, l’entraîneur saint-gillois. « Suite au résultat de Bruges, j’avais demandé à mes joueurs de se libérer pour ce dernier match de la saison mais il nous a sans doute manqué de ce petit grain de folie, de cette étincelle qui peut faire la différence au niveau de notre jeu offensif. Par contre, je trouve qu’on a été quasiment parfaits en perte de balle. On termine l’année sur 5 matches consécutifs sans défaite (NDLR : 13 sur 15). Ce point, même si on évoluait à la maison, est un bon point parce qu’il nous permet de laisser Gand à distance tout en grappillant une unité par rapport à Bruges (NDLR : 7 points d’avance désormais). »Opposés à une formation gantoise en pleine bourre, les hommes de Felice Mazzù avaient pourtant entamé cette rencontre sur les chapeaux de roue. Soutenus par quelques dizaines de supporters massés à distance respectable et dans le noir absolu dans le parc Duden (« un petit geste qui nous a fait grandement plaisir », dira le T1 de l’Union), ils avaient rapidement pris les choses en main. Après 5 minutes, Vanzeir eut une occasion unique d’ouvrir la marque comme il l’avait fait dix jours auparavant à Zulte Waregem : parfaitement lancé en profondeur par Undav, le Diable rouge se présenta seul face à Bolat mais son tir termina sa course sur le poteau ! On ne le savait pas encore à ce moment, mais ce tir fut le moment le plus intense d’une première période tactique, durant laquelle l’Union monopolisa davantage le ballon que son hôte, et peut-être même du match d’une manière plus générale ! Bien organisée défensivement, grâce notamment à la rigueur de Burgess et Kandouss, l’Union manqua toutefois de ce petit grain de folie qui la caractérise souvent, certainement quand ses supporters sont là pour leur offrir ce petit supplément d’âme qui peut faire la différence.Après le repos, c’est plutôt Gand qui se montra le plus entreprenant, manquant à deux reprises d’ouvrir à son tour la marque. Mais la frappe de Depoitre, non cadrée, ainsi que la tête de Tissoudali, que Moris stoppa au prix d’un nouvel arrêt réflexe de toute beauté, ne firent pas mouche. Durant les arrêts de jeu, le dernier coup-franc brossé de Teuma, un peu trop enlevé, n’offrit pas davantage de travail au préposé au marquoir. Pour la première fois depuis 20 matches et une défaite à Bruges, le 1 er août, l’Union n’avait pas réussi à marquer un but cette saison. Avec ce deuxième partage de la saison, le premier à domicile, elle termine malgré tout l’année 2021 de fort belle manière, accroissant même son avantage par rapport au Club pour le porter à 7 unités. « Maintenant qu’on peut dire qu’on a atteint notre objectif maintien, on va pouvoir ambitionner le suivant, celui d’atteindre le Top 8 », ponctua Mazzù. « Mon équipe, qui a beaucoup donné sans trop changer, va maintenant pouvoir se vider la tête et se reposer, ce que je vais aussi faire avant de reprendre les choses sérieuses dès le 4 janvier. »Il faut dire que l’année 2022 commencera elle aussi sur les chapeaux de roue : après un déplacement préparatoire piégeux à Seraing, le 15 janvier, les Bruxellois affronteront successivement Genk, Bruges, Anderlecht et l’Antwerp d’ici le 5 février !
Anthony Moris
Au milieu de sa défense.
Il y a belle lurette qu’Anthony Morris attendait l’occasion de démontrer son talent au plus haut niveau. Le gardien de l’Union devient, semaine après semaine, un des meilleurs spécialistes de la compétition. Face à La Gantoise, le Luxembourgeois n’a eu qu’un seul véritable arrêt à effectuer. Il a été déterminant. Son réflexe pour écarter la puissante reprise de la tête de Tissoudali a permis aux siens de regagner les vestiaires avec un point. Il ne tirait aucune gloire particulière de ce fait d’arme. Juste un sourire : « C’est pour cela que je suis payé, non ? J’ai fait le boulot. » Bien sûr. Morris est à l’image de l’Union. Sympa. Détendu. Mais présent. « Je savais que j’aurais peu de ballons à négocier. Il fallait rester attentif. Ce que nous avons été. Car c’est ensemble que nous forgeons les résultats. Notre équipe possède un gros mental. Une force de caractère extraordinaire. »Mais les Saint-Gillois ne sont que des hommes. Ils ont semblé un rien émoussés, heureux d’arriver à la trêve. « Oui, nous sommes fatigués. Ce qui explique le nul de ce dimanche. Un point qui, je pense, contente tout le monde et résume ce que furent les échanges. Nous sortons d’une série qui n’était pas des plus simples à négocier. Nous avons coup sur coup rencontré Malines, notre bête noire, le Cercle, qui est l’équipe en forme du moment, et cette belle formation gantoise. Nous nous en sortons bien ».
RECTIFICATIF
Suite à une erreur d’interprétation de notre part dans nos éditions de ce vendredi 24 décembre, nous tenions à rectifier/préciser les propos tenus par Felice Mazzù dans nos colonnes. L’entraîneur de l’Union Saint-Gilloise n’a, à aucun moment, formellement annoncé son intention de vouloir devenir un jour sélectionneur des Diables rouges. Par contre, le poste de sélectionneur en tant que tel – sans préférence de pays – pourrait lui plaire.
Ils sont venus. Ils ont pris place sur la butte, à l’extérieur du stade. Ils ont chanté pendant tout le match. Ces Ultras de L’Union sont vraiment incroyables. Mais, malgré cette présence lointaine quoique soutenue, cela ne vaut pas la pression que parvient à mettre le douzième homme Saint-Gillois. « Ici, en Belgique, c’est la première fois que je joue en championnat devant un stade vide » remarquait Kaoru Mitoma. « Ca laisse une impression bizarre et un peu déstabilisante. Si nous n’avons pas développé le jeu qui est habituellement le nôtre, c’est, je pense, suite à l’absence de nos fans. Oui, nous avons besoin d’eux. »Le petit Nippon mesure les objectifs du club. « Aujourd’hui, nous sommes en mesure de l’affirmer, notre but est de figurer dans le Top 4 » clame Mitoma.