FRÉDÉRIC LARSIMONT
L’expérience des jeunes du Club ne sera pas renouvellée.BelgaUne AG de la Pro League pour rien : hormis un accord de principe (mou) sur l’examen d’une réflexion collective par rapport à la BeNeLiga, aucune autre fumée blanche : ni sur la prolongation d’un championnat de D1A à 18 équipes, ni sur l’intégration des U23 en D1B. Pour la première fois depuis la création de la Pro League, Anderlecht ne comptera pas d’administrateur au CA. next
Programmée dans un grand hôtel de Diegem qui servait de QG aux Diables sous l’ère Wilmots, l’Assemblée générale des 25 clubs professionnels a accouché d’une souris. La passe d’armes tant attendue et le vaste marchandage des petits intérêts particuliers n’auront donc pas eu lieu. Un retour à la raison pour certains. Pour d’autres, une dilution des problèmes et un renvoi au management de la Pro League par des clubs incapables de trouver une solution.1Un accord de principe quant à une réflexion sur la BeNeLigaLe lobbying incessant opéré par le Club de Bruges (avec Genk et Gand en soutien) a débouché sur une première déclaration d’intentions, actée dans le PV du jour : « Les membres de la Pro League ont voté à l’unanimité un accord de principe sur l’orientation du football belge », dixit le communiqué. Une formulation absconse qui frôle même l’aphorisme. « Cette ambition est fondée à la fois sur le respect des aspirations sportives des grands clubs et sur le besoin de stabilité économique des autres clubs professionnels. Les 25 clubs unanimes veulent donner toutes ses chances à la réalisation éventuelle de la BeNeLiga. Le management de la Pro League jouera dès à présent un rôle actif dans ce projet. La BeNeLiga doit aller de pair avec la garantie d’une stabilité économique pour les autres clubs professionnels grâce à la création d’un championnat national de D1 sur la base de règles de licences et de compétition durables. »2Pas d’équipes NXT en D1B la saison prochaineLe cercle des 7 conspirationnistes (Anderlecht, Bruges, Gand, Genk, le Standard plus l’Antwerp et Charleroi) n’a donc pas réussi à passer en force. Pourtant à son arrivée au lieu de ralliement de la Pro League, le directeur gantois Michel Louwagie s’était fait grinçant : « Une dévalorisation de la 1B avec l’injection de 7 ou 8 équipes U23 ? Mais celles de Brighton, de Leicester et de Monaco y ont déjà joué ces dernières années », lâcha-t-il non sans un certain cynisme en faisant allusion à la mainmise de clubs étrangers sur Louvain, l’Union et le CS Bruges.Le troc des votes sur les deux principaux enjeux du jour (les U23 en D1B et la saison supplémentaire à 18 équipes en D1A) n’a donc pas eu lieu. Le vibrant plaidoyer de deux présidents de clubs de D1B, Harm van Veldhoven (Lommel) et Thierry Dailly (RWDM), a eu son petit effet. Mais inévitablement moins de poids, nous assure-t-on, que l’insistance d’Eleven à brandir le spectre d’un droit de véto qu’elle n’a même pas dû actionner, comme nous le pressentions dans nos éditions d’hier.Au final, devant les différentes pressions à l’encontre de ce projet jugé iconoclaste, aucune mise au vote n’a été décrétée. Et un consensus s’est donc dessiné autour du principe de voir l’expérience Bruges NXT (1 seule victoire et à peine 7 points conquis cette saison) ne pas être reconduite. « En attendant un éventuel retour en grâce de Virton via l’obtention de la licence, la D1B repartira donc à 7 équipes », explique Peter Croonen, le président de la Pro League. « Le Lierse, en position de relégable, étant sauvé par l’absence d’un montant de Nationale 1 (saison blanche) et Deinze ayant obtenu un sursis par rapport à la mise en conformité de ses installations. »3Une D1A avec trois relégués en 2021-22… si rien ne changeLe blocage du processus U23 en D1B a aussitôt entraîné toute absence de négociation par rapport à la prolongation de la formule à 18 clubs votée le 31 juillet dernier, suite au recours en justice victorieux de Waasland-Beveren. « Dans ce cas, le règlement prévaudra », précise Peter Croonen. « Il y aura donc un championnat avec 3 équipes reléguées pour un retour à 16 clubs. »Un scénario dont l’âpreté va immanquablement être mise à l’épreuve de la négociation et du compromis d’ici l’AG de clôture de l’Union belge, censée marquer le terme officiel à la saison et de facto, à toute velléité de modifier la formule pour le prochain championnat. On est en Belgique, la précision n’est pas sans importance…4Anderlecht privé d’unadministrateur à laPro LeagueAprès les 13 années de présidence (à plus de 20 ans d’intervalle) de Roger Vanden Stock, le passage furtif de Marc Coucke au même poste (1 an) et les présences de quelques administrateurs de premier plan (Constant Vanden Stock, Michel et Michael Verschueren, Herman Van Holsbeeck, Karel Van Eetvelt), le Sporting d’Anderlecht a vécu une grande première ce mardi après-midi. Candidat au Conseil d‘administration en remplacement de Van Eetvelt, Jos Donvil n’a pas fait le poids face à Harm Van Veldhoven. Selon nos informations, l’ancien joueur et actuel président de Lommel a en effet trusté 38 des 48 voix du scrutin. Une éviction du nouveau CEO anderlechtois qui prive le Sporting d’un siège d’administrateur pour la première fois depuis la création de la Pro League en 1974. Une absence aux antipodes du retrait volontaire du Club de Bruges, en mai dernier, lorsque Vincent Mannaert avait estimé qu’au CA de l’association des clubs pros, « on parlait davantage chiffons qu’avenir du football belge ».