Être entraîneur aujourd’hui est sans doute plus malaisé qu’il y a 10 ou 20 ans. Dans notre société de consommation, où l’on jette rapidement quelque chose qui ne nous convient plus, durer pour un T1 devient presque un exploit. Ce n’est cependant pas le cas de Marc Grosjean à l’Union. Le plus liégeois des Bruxellois ne cesse d’accumuler des prouesses dans un club qui n’est pas professionnel à tous ses échelons. Vivant sa troisième saison à la tête du matricule 10, le Sprimontois n’a pas toujours eu le sourire ces derniers mois, mais il le retrouve à quelques heures de la trêve hivernale. Charles Morren, le capitaine saint-gillois, nous dévoile quelques facettes du coach à succès des Jaune et Bleu .
Charles Morren, l’Union a vécu des semaines difficiles au niveau de son effectif, mais jamais l’on a senti le club en danger. C’est en grande partie à Marc Grosjean qu’on le doit, non ?
“Effectivement, on peut dire que notre coach n’a pas son pareil pour rassurer ses troupes. Dans les moments délicats, il a toujours réussi à nous transmettre sa sérénité. Nous n’avons jamais perdu confiance en nos qualités, mais c’est vrai que nous avons souvent manqué de régularité dans nos prestations et dans nos résultats par corollaire. Aujourd’hui, depuis notre match contre Louvain, nous avons perçu comme un déclic. Collectivement, il s’est passé un truc ce jour-là.”
Justement, qu’est-ce qui a pu déclencher ce déclic ?
“Marc Grosjean est un coach qui utilise beaucoup la vidéo. Et lors de ses séances de débriefing, il montre à chacun ses qualités et ses défauts. Grâce aux images, il fait comprendre à chaque joueur ce qui est possible d’améliorer. C’est grâce à toutes ces séances que nous sentons notre
progression au niveau collectif ces dernières semaines. Si nous parvenons à bien négocier le Beerschot, nous aborderons la trêve en confiance.”
Est-ce à dire que l’on pourrait encore attendre une Union pétillante dès janvier ?
“Nous n’avons jamais caché que nous faisions le gros dos en ces mois difficiles en attendant des jours meilleurs et le retour des blessés. Nous sommes confiants en l’avenir.”
À l’aube de ses 60 ans, Marc Grosjean n’est pas un coach has been comme on les surnomme généralement à cet âge-là.
“Notre coach est un bosseur. Il vient de loin, mais il est tous les jours le premier au club. Il connaît le football moderne, il regarde beaucoup de matchs à la télévision. Il se cultive en quelque sorte avec ce qu’il emmagasine. Comme il l’exige de ses joueurs, il a la faculté de se remettre en question. Il s’adapte très bien aux tendances de son époque. Bien sûr, il a ses principes auxquels il croit dur comme fer, mais il sait modeler son football aux joueurs qui sont
à sa disposition. Il discute aussi beaucoup avec tout le monde. Pour moi, il aurait encore largement sa place en D1A. Il le mériterait d’ailleurs.”
Un déplacement au Beerschot est au menu du dernier week-end de compétition de cette année 2017. On ne peut pas dire que les Anversois laissent de bons souvenirs aux Unionistes mais… “C’est vrai que nous restons sur deux lourds 0-3”, admet Charles Morren, “mais nous sommes sur une phase ascendante alors que les Anversois sont moins en verve après le gain de la première tranche. Nous allons là-bas confiants, histoire de finir 2017 sur une note positive. C’est probablement le bon moment pour les affronter”.
Dans la corporation, rares sont les moments où l’on met en exergue le travail d’un entraîneur. Cette fonction, ingrate au possible, est toujours pointée du doigt quand les résultats ne sont pas bons. Une récente étude a prouvé que la Belgique est impitoyable avec ses T1 puisque notre pays est celui qui vire ses entraîneurs plus souvent qu’ailleurs. Heureusement, il y a des exceptions. Et l’une d’elles se trouve à l’Union. Depuis l’arrivée de Marc Grosjean à la chaussée de Bruxelles en mai 2015, on peut dire que le matricule 10 connaît une success-story. À quelques heures de la trêve hivernale, nous avons voulu mettre en exergue de celui qui, depuis la création de la D1B la saison dernière,
est le seul coach qui demeure en place, là où tous les clubs qui ont entamé l’histoire de la D1B ont changé, pour certains, plusieurs fois de patron sportif. Il y avait belle lurette que l’Union n’avait plus eu un T1 aussi compétent…
À l’Union
Blessés Vercauteren (ischios) et Mboko (jambe) grimacent quelque peu.
amical Le 29 décembre, les Jaune et Bleu rendront visite à La Louvière-Centre pour une joute amicale (19 h 30).
Revalidation Massengo, opéré il y a quelques semaines et en pleine période de revalidation, épate l’équipe médicale à Monceau qui n’a “jamais vu un bosseur pareil”.