Les frères Cabeke préfacent un derby qui
pourrait assurer le titre et la montée à l’Union.
L
e quatrième derby de
la zwanze de la saison
sera encore plus particulier que les trois
précédents puisqu’en cas de
victoire samedi soir face au
RWDM, l’Union sera sacrée
championne de D1B. Un duel
que les supporters des deux
clubs suivront devant leur petit écran, à défaut de soutenir
leurs couleurs au stade. Parmi
ceux-ci, les anciens joueurs
des deux clubs.
On pense notamment ici
aux frères Cabeke qui ont
porté les couleurs des deux
équipes. Si Geoffrey et Anthony se réjouissent de voir
l’Union retrouver enfin le chemin de la D1A, difficile pour
eux, formés à Molenbeek, de
voir les Saint-Gillois être sacrés au terme d’un derby
bruxellois.
“J’ai joué dans les deux clubs
mais mon cœur est molenbeekois. J’espère donc que le
RWDM fera un résultat ce weekend pour que l’Union ne fête pas
son titre contre Molenbeek. Les
Saint-Gillois auront encore assez de chances pour décrocher le
titre lors des semaines suivantes. Je n’ai aucun doute sur le
fait qu’ils seront sacrés champions. Mais s’ils pouvaient encore attendre une semaine…”,
sourit Geoffrey.
Le sentiment est le même
chez Anthony. “L’Union championne, oui. Mais pas contre le
RWDM. J’ai vécu de grands moments à l’Union et je me réjouis
de voir le club rejoindre la D1A
mais mon cœur est molenbeekois et je préférerais que cela
se passe la semaine suivante.”
Pour les deux frères, nul
doute que le derby de samedi
sera chaud. Entre une équipe
qui veut fêter le titre et l’autre
qui souhaite retarder la fête
d’une semaine, il va y avoir du
sport.
“Je m’attends à un match très
engagé, avec pas mal de cartes.
Ça avait déjà été tendu lors des
derniers affrontements, les supporters des deux camps avaient
bien fait comprendre l’importance d’un tel match en faisant
passer le message aux joueurs
ou en se retrouvant au départ
du car pour les motiver à 200 %.
Je m’attends aussi à un match
assez défensif de la part du
RWDM, un peu comme le fut le
premier de Vincent Euvrard lors
de la victoire 0-1 à Seraing”, analyse Geoffrey.
L’un comme l’autre savent
bien que l’Union est au-dessus
du lot et dans une forme incroyable depuis plusieurs semaines.
“Depuis le début de la saison,
avec mon frère, on dit que
l’Union sera championne. Leur
effectif est largement supérieur
à tous les autres. Nul doute que
si l’Union fera tout pour être sacrée dès samedi. Ce derby sera
encore plus chaud que les trois
premiers.”
S
“Un club historique doit évoluer en D1”
L’Union de retour en D1, voilà de quoi apporter un vent de
fraîcheur au football belge. “L’Union est un club historique
qui doit faire partie de la D1. Le club a beaucoup changé
ces dernières années, notamment avec l’arrivée des investisseurs. Il s’est professionnalisé à tous les niveaux mais il
est important qu’il conserve son côté familial. Pour ça, on
peut compter sur Felice Mazzù”, pointe Anthony, qui a un
autre rêve pour le futur. “L’Union sera une belle attraction en
D1, j’espère que Molenbeek pourra suivre la même voie
d’ici 2-3 ans. Que rêver de plus beau pour Bruxelles ?”
La nostalgie des supporters, source de motivation
Geoffrey et Anthony savent quel amour les
supporters de l’Union portent à leur club.
C
ela fait 48 ans que
l’Union SG et ses supporters attendent un
retour en D1A. Une
époque dont seuls les plus anciens peuvent se souvenir
mais que ces derniers ont toujours eu l’art d’entretenir au
travers d’une nostalgie devenue légendaire. Au fil des générations de supporters qui se
succèdent au stade Marien,
l’espoir de retrouver un jour le
glorieux passé du club a toujours habité les plus fervents
d’entre eux.
“Lorsque je suis arrivé à
l’Union, le club venait d’éviter la
culbute en promotion. À cette
époque, on était loin de s’imaginer que l’Union serait sur le
point de retrouver la D1 quelques
années plus tard. Pour avoir
vécu la montée en D2 et avoir
placé l’Union parmi les huit
clubs de D1B, je peux vous dire
que les supporters de l’Union ne
vivent que pour leur club. Cette
nostalgie leur colle à la peau et
je suis heureux de voir que leur
rêve le plus fou va se réaliser”,
explique Geoffrey.
Anthony, lui, se souvient de
ces matchs en D3, devant à
peine une centaine de supporters. “C’est vraiment dommage
que ce titre, les supporters ne
pourront pas le fêter avec les
joueurs. J’ai une pensée pour ces
fidèles, ceux qui faisaient partie
de ce groupe de 100 à 150 personnes à nous suivre en D3. Malgré les moments difficiles, ils
sont toujours restés derrière le
club, dans les meilleurs comme
dans les pires moments. Ces nostalgiques, ils entretiennent l’âme
de l’Union et ce titre, c’est leur récompense.”