Les supporters saint-gillois avaient mis le feu
dans l’antre anderlechtois en 2018.
Petit coup d’œil dans un passé pas si lointain.
Ce sont 868 jours qui
séparent les deux
derniers derbies
bruxellois entre Anderlecht et l’Union SaintGilloise en match officiel.
Pour les fans du matricule 10, qui ont assurément
passé l’un des meilleurs jours
de leur vie, cela fait un bail !
Dylan, capo des Union Bhoys,
et Roman, supporter fanatique du club de la Butte, se remémorent cette soirée féerique. Ils espèrent vibrer tout
autant derrière leur téléviseur
jeudi soir pour ce nouveau
choc de la capitale.
. Un cortège depuis
la place Sainte-Catherine
Dans une époque pas si lointaine où l’on pouvait encore se
rassembler en masse sans
aucun problème, la branche
ultra de l’USG (les Union
Bhoys) s’était donnée rendezvous dans le centre de Bruxelles. “On était plus de 300 à s’être
rejoints à la place Sainte-Catherine. On avait décidé de donner
de la voix sur le trajet en métro
jusqu’à Saint-Guidon”, se souvient Dylan, l’un des plus fidèles du club.
Si les UB ont pu se permettre sans trop de crainte ce petit trip dans la capitale, c’est
parce qu’il n’y a pas d’animosité particulière entre les différents groupes de supporters
mauves et ceux de l’Union. “Il y
a une sorte de respect mutuel entre les deux clubs. Nous ne sommes pas amis mais nous ne sommes pas non plus ennemis. Ils
savaient très bien que c’était un
match particulier pour nous,
pensionnaires de D1B, après
autant d’années de galères”,
poursuit le capo. “On est arrivés dans le stade bien à l’avance
et on a fait du bruit. Beaucoup
de bruit… Ça aide aussi d’être
accompagné de 2 000 fans.”
. “Les stewards avaient
du mal à nous faire sortir”
Deux mille supporters
jaune et bleu en furie qui
poussent leur équipe à forcer
l’exploit face au grand Sporting Anderlecht. Bien que les
Mauves doutaient à ce moment de la saison, les Unionistes avaient, malgré tout, peu
de chances de sortir vainqueurs de ce duel. Et pourtant… Niakaté a offert la victoire au peuple jaune et bleu.
“Ce qui est dingue, au-delà de la
victoire, c’est que le Petit Poucet
met un 0-3 à l’ogre anderlechtois, chez lui. Ça procure un sentiment de malade ! Quand le
3ebut de Niakaté est tombé, on
savait que c’était fini. Plus personne n’a regardé le match lors
des dix dernières minutes. On a
juste profité de l’instant et mon
pote a fini torse nu (rires). Tout
était réuni ce soir-là pour passer
une soirée magique”, raconte
Roman avec une pointe de
nostalgie.
Le parcage était incroyable
Du début à la fin. Les voix
saint-gilloises recouvraient
celles des supporters locaux
qui, pourtant, étaient présents
en nombre ce soir-là (environ
10 000). “C’est l’un des plus
beaux moments de ma vie dans
un stade. Je garderai ce souvenir
dans ma tête jusqu’à la fin de
mes jours (rires). C’était
d’autant plus fou car j’avais inventé un chant (NdlR : le fameux “On reste au bar”) avec
un autre pote, Guillaume. Voir
2 000 personnes le reprendre, ça
donne des frissons !”, reprend
Dylan.
Ne parlons pas de la communion entre les joueurs et
supporters qui aura duré
vingt minutes. “Les gens ne
voulaient pas partir de la tribune, on aurait aimé que cela se
prolonge jusque tard dans la
nuit (rires). Les stewards
avaient du mal à nous faire sortir. C’était l’impensable qui se
réalisait et, honnêtement, je
pense que cette rencontre marque le retour de l’Union aux
avant-plans de la scène du football belge.”
. “Un impact sur la partie
sans le 12e
homme”
Un derby sans supporter, ça
perd clairement de son
charme. Tout comme le fait de
ne pas pouvoir suivre une saison – qui est en passe de devenir historique – auprès de ses
joueurs.
Les hommes de Felice
Mazzù devront forcer l’exploit, une fois de plus, sans
l’aide de leur douzième
homme. Mais ils ont prouvé
ces dernières semaines face à
Molenbeek qu’il fallait mettre
de l’intensité et de l’envie
pour remporter ce genre de
matchs. “On sait que les supporters de l’Union peuvent aider
l’équipe même si, cette année,
les joueurs s’en sortent très bien
sans nous. Le club reste meilleur
avec le soutien de son public. On
dit souvent ça quand on supporte une équipe mais c’est vraiment le cas pour l’USG. Cela
aura donc un impact sur la rencontre, c’est indéniable. Il faut
cependant rester confiants, on a
les joueurs pour faire mal”,
ponctue Roman.
En connaissant Mazzù et
l’état d’esprit global qui règne
en interne, les Saint-Gillois seront clairement capables de
réaliser un nouvel exploit
deux ans et demi plus tard. À
condition de tout donner !