SÉBASTIEN HELLINCKX
BelgaS ’il y a bien un Saint-Gillois pour qui ce titre veut dire beaucoup, c’est Mathias Fixelles. Le médian de l’Union était présent il y a cinq ans et a connu tous les récents hauts et bas du club. Avec le succès qu’on lui connaît aujourd’hui. prev
Débarqué à l’Union à l’été 2016, quelques semaines après l’accession à la Division 1B, Mathias Fixelles est le joueur pour qui cette montée en Division 1A signifie le plus. En cinq ans, le médian défensif en aura vu de toutes les couleurs avant de pouvoir laisser exprimer toute sa joie ce week-end. « C’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine », souriait-il. « Cette saison s’est déroulée à merveille pour moi, mais ce ne fut jamais un long fleuve tranquille par le passé. J’ai su tirer mon épingle du jeu, convaincre chaque coach de me faire confiance. »Le plus ancien du vestiaire, déjà présent avant l’arrivée des dirigeants anglais représente, à lui seul, la grinta et la volonté qu’attendent les fans de leurs joueurs. « J’ai vécu beaucoup de choses ici. Je sais d’où le club vient. Avant la reprise de ce dernier par les Anglais, nous sommes passés par des moments très difficiles. Pouvoir profiter, aujourd’hui, d’un très bon centre d’entraînement, de vivre une saison comme celle-ci et de décrocher le titre, c’est une fierté. Finalement, j’ai l’impression d’être dans un autre club. C’est un aboutissement personnel après m’être battu pour ne pas qu’il descende. »Son contrat arrive à expirationArrivé en provenance de Zaventem, Mathias Fixelles avait pourtant tout à prouver à Saint-Gilles. Ce qui, cinq ans plus tard, est une réussite, ne le fut pas chaque saison. Que du contraire même. « Lors de mon arrivée, j’ai toujours eu la confiance de Marc Grosjean. Je débarquais de Zaventem et il était logique de ne pas être un titulaire indiscutable. Mais le moment charnière de ma carrière, c’est lors de la troisième saison, sous Luka Elsner, quand j’ai pu prolonger mon contrat. Mes débuts sous le coach franco-slovène ne furent pas simples. Je recevais moins de temps de jeu, je souffrais de blessures et je n’avais pas la confiance du coach. Mais j’ai appris à me taire, à travailler en silence et dans l’ombre pour arracher ma place. Lorsque Luka Elsner avait alors fait appel à moi, j’ai su prendre ma chance des deux mains et mériter ma prolongation. »Malgré ses états de services et sa loyauté envers l’Union, il n’est pas garanti de voir Mathias Fixelles sous la vareuse saint-gilloise la saison prochaine. Son contrat arrive en effet à expiration en juin prochain. « La direction n’est pas encore venue me voir et je ne sais donc pas si je serai prolongé », confirmait-il. « J’aurais aimé que les dirigeants viennent vers moi, même si je comprends qu’ils ne voulaient peut-être pas s’avancer avant le titre. Je suppose, donc, que les discussions vont être entamées. Moi, je veux tout donner sur la pelouse pour le club et pour moi-même. Car si je ne suis pas prolongé, il est important de me montrer. »Sa priorité restant, néanmoins, de rentrer dans un projet global qui l’intéresse, au sein d’un matricule ambitieux et qui croira en lui. « Et si c’est l’Union, c’est mieux », avouait-il. « Cela s’est vu cette saison. Felice Mazzù a cru en moi et j’ai tout fait pour lui rendre cette confiance. »L’occasion pour Mathias Fixelles de se montrer sous son meilleur jour et de disputer la saison la plus complète de sa carrière de footballeur professionnel. « Tout simplement car le coach a décidé de me faire évoluer à une position et de ne plus me balader aux quatre coins du terrain », disait-il. « Par le passé, j’ai trop souvent dû boucher les trous ci et là. Les gens ne s’en rendent peut-être pas compte, mais devoir évoluer à un autre poste chaque semaine demande une adaptation tactique, de nouvelles courses, de nouveaux gestes. Ces derniers mois, j’ai pu tirer mon épingle du jeu. »Un rôle bien définiEt ce, en évoluant en pare-chocs devant la défense, ce qu’il considère, depuis son arrivée à Saint-Gilles, comme son meilleur poste. À juste titre, d’ailleurs. « Mais je ne me plaindrai jamais si je suis amené à jouer à un autre poste. J’évolue avant tout où mes coachs le désirent. Je sais que je peux apporter quelque chose à plusieurs postes. Il n’empêche : mon meilleur rôle, c’est en médian récupérateur ou relayeur. Ce n’est pas pour rien que j’y ai effectué mes meilleurs matches cette année… »De quoi, il l’espère, lui ouvrir les portes de la D1A, lui qui a donc été l’un des fers de lance du champion de D1B. « C’est inévitable », souriait-il. « Mon but, depuis que je suis tout petit, c’est d’y arriver. En venant de si loin, après tout ce que j’ai traversé, ce serait magnifique. Le club est rentré dans mon cœur et j’aimerais connaître la D1A avec lui, c’est certain. » _