Alex Czerniatynski a entraîné plusieurs mois
l’Union lors de la saison 2005-2006.
Certains joueurs ou
entraîneurs n’ont
pas besoin de rester
de nombreuses an-
nées dans un club pour mar-
quer les esprits. Alex Czernia-
tynski fait partie de ceux-là.
Ancien joueur de Malines, du
Standard ou encore de
l’Antwerp, “Czernia” devient
l’entraîneur de l’Union saint-
gilloise, alors en Division 2,
en 2006, pour quelques mois.
“Tout s’est passé très vite, expli-
que, quinze ans plus tard,
Alex Czerniatynski. Je connais-
sais la réputation de l’Union,
un club familial et emblémati-
que. Le niveau de professionna-
lisation n’était pas le même que
les équipes du top, mais je n’ai
jamais manqué de rien, hormis
peut-être d’installations dignes
de ce nom pour les entraîne-
ments. Avec ses moyens, le club
a toujours tout fait pour que le
staff puisse travailler dans de
bonnes conditions.”
Et cela se reflète sur le ter-
rain avec un enchaînement
de bons résultats qui permet
aux Unionistes de sortir de la
zone rouge d’une division
dans laquelle évoluaient
alors des clubs comme Cour-
trai, OHL, Malines ou encore
l’Antwerp. “Quand un entraî-
neur prend en main une équipe
en décembre, ce n’est jamais
bon signe, sourit le
sympathique Belge
aux origines polo-
naises. Nous avons
connu des difficul-
tés au début puis
cela a roulé
quand j’ai trouvé
mon équipe-type.
Il n’y avait pas de
super vedettes
mais on a su
trouver l’équilibre
entre jeunesse et
expérience. Fina-
lement, le cham-
pionnat s’est ter-
miné trop tôt car
nous étions dans
une belle spirale
positive…”
. Un départ prématuré
Le club finit même à une
belle huitième place, un an
après avoir évité de peu la
descente en D3. Malgré les
bons résultats, Czerniatynski
s’en va en fin de saison. “La
direction voulait travailler avec
Anderlecht, ce qui n’était pas
un problème pour moi. Cela
pouvait être une bonne chose
pour l’Union et pour les joueurs
anderlechtois qui voulaient se
mettre en évidence. Mais on me
demandait de donner les en-
traînements en semaine puis
de m’asseoir sur le banc le
week-end en me taisant. Cette
façon de travailler ne me cor-
respondait pas.”
“Czernia” garde tout
de même de fabuleux
souvenirs de son
passage saint-
gillois, en partie
grâce aux suppor-
ters du club. “Il y
avait moins de monde que
maintenant en tribunes mais
ils arrivaient tout de même à
mettre une sacrée ambiance…
Après chaque match, nous les
retrouvions dans le club-house
en-dessous du stade pour boire
un verre. Même si nous avions
mal joué, c’était chaque fois la
fête (sourire). Cette ambiance
folklorique est propre à
l’Union. Et puis je garde un bon
souvenir de mon passage car
j’étais l’un des coachs qui avait
réussi les meilleurs résultats à
la tête de l’Union ces dernières
années. Mais malheureuse-
ment, Felice Mazzù m’a large-
ment dépassé (rires).”
. En route vers le top 4
Depuis la ville de Rumst,
où il a déménagé depuis une
trentaine d’années, ce par-
fait bilingue suit de manière
assidue les résultats de
l’Union. “Tout le monde disait
en début de saison que les
Bruxellois surfaient sur
l’euphorie de la montée,
avance le ‘bel Alex’. Mais c’est
plus que cela ; ils ne sont pas
en tête par chance. Si on de-
mande à 100 personnes de ma
région, tout le monde dira que
l’Union mérite sa première
place. Quand on voit leur effi-
cacité devant le but, le jeu
qu’ils développent et l’entraide
au sein de l’équipe, on se dit
que ce n’est pas un feu de
paille. J’espère juste qu’un
joueur comme Undav ou Van-
zeir ne partira pas durant le
mercato d’hiver.”
Et à la baguette de cette
équipe se trouve un Carolo,
comme Alex Czerniatynski :
Felice Mazzù. “J’ai eu l’occa-
sion de le rencontrer quand
j’étais coach de l’Olympic. Il
m’a même envoyé un message
quand j’ai été limogé et j’ai fait
pareil quand il a été licencié de
Genk. Il a dû subir d’énormes
critiques après Genk mais il
prouve maintenant que c’est
un bon entraîneur qui tient
bien son groupe en main. J’es-
père pouvoir lui envoyer un
autre SMS dans quelques mois
pour le féliciter de sa qualifica-
tion pour les PO1 (sourire).”
“Ma femme espère que je retrouve vite un club”
L’homme de 61 ans a entraîné
plusieurs équipes, dont Malines.
A lex Czerniatynski con-
naît bien le prochain
adversaire de l’Union. L’atta-
quant a en effet joué
pour Malines de 1993 à 1996.
“J’ai connu des hauts et des
bas, se souvient-il. D’un côté,
il y a le fait que je suis tou-
jours le dernier joueur à avoir
marqué pour le club en Coupe
d’Europe et à avoir marqué
lors de la dernière vic-
toire malinoise à
Anderlecht.
D’un autre
côté, ma
carrière n’a jamais été un long
fleuve tranquille et j’ai aussi
connu de moins bons moments
à Malines.”
Comme lors de son retour
mouvementé de la Coupe du
monde 1994 organisée aux
États-Unis… “Dès le premier
jour, on m’appelle pour me dire
que j’allais devoir m’entraîner
avec le noyau C. Je coûtais soi
disant trop cher mais il y avait
d’autres joueurs qu’il aurait
alors fallu aussi écarter… Je me
suis entraîné pendant plusieurs
semaines, le soir, avec ce groupe
assez faible. Mais l’équipe pre-
mière ne tournait pas bien et le
capitaine est allé voir le comité
pour que je revienne. Je suis re-
venu, j’ai marqué plusieurs fois
et Malines est remonté au clas-
sement. J’ai dû mordre sur ma
chique mais au décompte final,
j’ai gagné (sourire).”
Quelques années plus tard,
Czerniatynski fait son retour
à Malines, au sein du staff.
“D’abord comme adjoint jus-
qu’à la faillite du club, expli-
que-t-il. Puis, le repreneur a dit
qu’on pouvait rester mais pour
une somme dérisoire. Les
joueurs et l’entraîneur de l’épo-
que sont partis mais j’ai décidé
de rester. Nous avons dû refor-
mer une équipe entière avec
beaucoup de jeunes qui prenait
souvent des 7 ou 8-0. Mon
meilleur souvenir est notre der-
nier match et une victoire face à
Mouscron. Nous savions que
nous allions descendre mais la
fête était belle dans un stade
plein à craquer.”
Après des expériences à Be-
veren, au FC Liège ou encore
à Saint-Nicolas, Alex Czernia-
tynski est désormais sans
club depuis son licenciement
de l’Olympic Charleroi fin
en début de saison mais rien d’al-
léchant. Je réfléchis désormais à
deux fois car j’ai assez donné
pour me retrouver face à des pro-
blèmes. Un club de D1 amateurs
ou de D2 amateurs avec des am-
bitions pourrait m’intéresser. On
me dit souvent : ‘Alex, tu es trop
brave. Va te montrer dans les tri-
bunes.’ Mais je ne suis pas
comme cela. En été, j’ai des conifè-
res que je dois entretenir mais
pour le reste, j’essaye de m’occu-
per. J’attends le coup de téléphone
qui me proposera un prochain
défi. En tout cas, ma femme es-
père que je trouve vite un club (ri-
res).”