Jean-Luc Walschap | Vielles Gloires | Forum

Le fidèle serviteur va tirer sa révérence

À l’instar de Serge Debacker, Jean-Luc Walschap est une véritable institution à Ganshoren. À 37 ans, il est en train de vivre sa 11e saison chez les Verts, la dernière avant de raccrocher les crampons.

Cette longévité, il en est fier. “Tout au long de ma carrière, je suis resté fidèle à mes clubs, je n’ai jamais cherché à partir à tout prix de ces endroits où je me sentais bien. J’ai débuté au Bon Air et puis je suis resté sept ans en équipe première à l’Union. Ensuite, il y a ces onze années à Ganshoren”, explique-t-il.

Et pourtant, son aventure à Ganshoren n’avait pas débuté dans les meilleures

conditions. “La première année fut un peu plus difficile, j’ai eu besoin d’un peu de temps pour m’adapter. Mais très vite, j’ai découvert une atmosphère géniale dans un club avant tout familial.”

Les résultats ont également rapidement suivi. “Dès la deuxième année, j’ai connu la montée de P2 en P1 et trois ans plus tard, l’accession en promotion. Ce fut deux moments importants et marquants que j’ai savourés. Car des montées, on n’en vit pas 60 dans une carrière.”

Jean-Luc Walschap a donc grandi avec le club. “Il a toutefois fallu un peu de temps avant que le club ne se structure réellement au fil des montées. Lors de notre première année en promotion, nous étions toujours considérés comme un club de provinciales. Et puis à force d’assurer notre maintien au terme de chaque saison, le club a grandi et s’est adapté au niveau national.”

De quoi vivre de beaux moments au

cours de ces 11 années. “Quand je pense à mes meilleurs souvenirs, je pense inévitablement à ces deux montées : une via un titre, l’autre via le tour final. Et puis je me rappelle de chacun de mes buts. C’est assez facile, je n’en ai marqué que cinq ou six en onze ans. Ce n’est clairement pas ma spécialité.”

Cette belle aventure ganshorenoise va donc prendre fin dans quelques semaines. Au terme de ce championnat, le fidèle serviteur rangera ses crampons au placard. “L’arrivée de mon deuxième enfant en juillet dernier m’a convaincu de prendre cette décision. Je suis quelqu’un qui se donne à fond dans tout ce qu’il fait et je ne voulais pas continuer à moitié. J’ai toutefois décidé de vivre une dernière saison et d’en profiter lors de chaque match.”

L’arrivée de son deuxième enfant a convaincu Jean-Luc Walschap de raccrocher en fin de saison.

Dent cassée lors du premier match

C’était il y a onze ans mais son premier match avec le maillot de Ganshoren sur les épaules, Jean-Luc Walschap ne l’oubliera jamais. “C’était une rencontre de préparation contre Beersel-Drogenbos. Lors d’un duel aérien, j’ai pris un coup de tête dans les dents et l’une d’entre elles a été cassée. J’ai donc dû prendre rendez-vous chez le dentiste pour la faire réparer. Ce fut un bel accueil pour une première plutôt marquante”, sourit-il.

Quelle vie sans le football ?

Comme tout joueur qui est baigné dans le monde du football depuis qu’il est tout petit, Jean-Luc Walschap sait que son sport lui manquera certainement une fois qu’il aura mis un terme à sa carrière. Même s’il avoue ne pas y avoir encore vraiment songé. “Bizarrement, je ne pense pas à ce que sera ma vie sans le football. C’est encore un point d’interrogation pour moi. Ce sera difficile d’arrêter tout du jour au lendemain, je devrai donc continuer à m’occuper pour ne pas que la fin soit trop brutale.”

Avant d’un jour intégrer un staff ? “Je ne sais pas encore, peut-être. Mais

pour l’instant, je pense avant tout à profiter de ma famille. Des contacts, j’en aurai toujours et si on m’appelle un jour, peut-être que j’y songerai.”

Il n’a connu qu’un seul entraîneur

Fait assez rare, en onze années à Ganshoren, Jean-Luc Walschap n’a connu qu’un seul entraîneur : Serge Debacker, l’autre institution du club. “À part Ferguson, Wenger ou Guy Roux, je ne vois pas quelqu’un qui possède une aussi grande longévité à la tête d’une équipe. C’est vraiment le coach idéal pour ce club.”

Au fil des années, les liens sont inévitablement devenus très forts entre les deux hommes. “Ça fait tellement longtemps qu’on se connaît, qu’on se côtoie dans ce club, que ça s’est fait naturellement. Mais ce n’est pas pour autant que je bénéficie de privilèges. Je ne profite pas de cette

relation pour m’assurer de ma place. Je me donne à fond lors de chaque entraînement pour donner le meilleur de moi-même.”

Cette relation privilégiée ne fait toutefois pas de jaloux au club. “Les joueurs savent que notre relation est différente, mais ça ne pose pas de problèmes.”

Au fil des saisons, les deux hommes ont connu des hauts et des bas sur le plan sportif. La saison en cours fait partie des quelques déceptions de sa carrière de joueur. “C’est un peu décevant, il faut le reconnaître. Je reste un peu sur ma faim, avec un goût de trop peu. Si certaines équipes sont inatteignables, beaucoup d’autres étaient à notre portée et on a souvent manqué nos rendez-vous avec ces formations. Certains matches me restent en travers de la gorge, comme cette claque prise récemment à Waterloo. C’était risible.”

Il reste neuf matches à Ganshoren pour redresser la barre

et remonter au classement, car une 12e place au classement général, ce n’est pas la sortie dont avait rêvé le défenseur. “C’est pour ça que je peux dire que j’ai un petit goût de trop peu pour ma dernière saison.”