“En Norvège, j’ai gagné le soulier poussière d’étoiles”
Bio express :
Mickaël Antoine-Curier, Né à Orsay le 5 mars 1983
Poste : avant-centre
Signes distinctifs : On l’appelle ” The Mac “
Particularités : Ne considérait pas le PSG comme un grand club
22eme épisode de ” Trajectoires “, la série consacrée à ces joueurs au parcours atypique.
Pascal Scimè retrace la carrière de Mickaël Antoine-Curier. Ce talent précoce a quitté très vite la France et sa famille pour les îles britanniques avec des détours par Chypre, la Malaisie et même le Kazakhstan… Un parcours qui s’apparente à l’odyssée d’Ulysse… Escroquerie, menaces, racisme durant sa carrière, Antoine-Curier a connu des galères mais aussi des joies… comme celle d’offrir un triplé à son grand-père pour sa première sélection… Entretien sincère et sans regret d’un résilient qui a encore beaucoup à offrir.
Te souviens-tu de ton premier contact avec un ballon de football ?
Oui, je jouais au foot dans mon quartier mais aussi à l’école maternelle en région parisienne… Ensuite, je suis allé vivre aux Antilles et ça n’a pas changé… le foot était omniprésent.
Tu es né en France mais rapidement, tu vas vivre en Guadeloupe… Comment se passe ton enfance là-bas ?
Mes parents, qui se sont séparés assez tôt, sont restés en France. C’est ma grand-mère qui s’occupe de moi. Je vis chez elle avec mes deux grands cousins.
Tu étais plutôt bon élève ?
Je n’allais pas toujours à l’école (rires)… De temps à autre, je faisais l’école buissonnière pour aller à la plage avec mes amis… Souvent on jouait au football et souvent c’était avec des gars plus âgés. J’ai toujours aimé jouer au foot avec des gars plus âgés que moi.
“Ma mère ne voulait pas que je sois gardien… J’ai joué ailier droit !”
Mickaël Antoine-Curier
Mickaël Antoine-Curier – © RTBF.be
Sérieusement ?
Oui. D’ailleurs, tout commence comme ça… Un jour, une équipe des moins de 15 ans du PSG se trouve en stage en Guadeloupe et il leur manquait un joueur. On me demande si je veux le remplacer… Je n’ai que 11 ans mais je fonce ! A la fin de la séance, le coach me dit que je peux revenir le lendemain… J’en parle à ma grand-mère qui me couvre pour que je puisse rater l’école…
Toi qui es né en région parisienne… Jouer pour le Paris Saint Germain, ça devait être un rêve de gosse ?
Même pas… Je ne connaissais rien du PSG. J’étais dingue de Marseille ! Par contre, j’ai toujours désiré devenir footballeur pro ! Il arrivait que des enfants et même des adultes me chambrent à cause de ça… Mon arrière-grand-mère, qui a toujours cru en moi, me poussait à croire en mes rêves.
Tu tapes dans l’œil du PSG qui t’invite à venir en France, c’est ça ?
Oui, afin d’y suivre ma formation. Ça ne s’est pas fait tout de suite… j’ai d’abord débuté à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) … Ce qui arrangeait bien ma maman car elle bossait à l’Usine Peugeot toute proche. A Chanteloup, j’ai débuté avec deux futurs internationaux marocains Mounir Obbadi et Houssine Kharja.
Sur le terrain, je n’avais aucune position définie… J’ai même commencé comme gardien.
Gardien sérieux ?
Oui, mais ma mère a pété un câble, elle ne voulait pas que je sois gardien… Alors, j’ai joué ailier droit. N’oublie pas que c’est une maman antillaise… Quand elle veut un truc, tu obéis, hein ! (Rires).
Tu intègres un centre de préformation ?
A 11 ans, je devais intégrer celui de Cergy mais ma mère n’a pas voulu… Elle n’a pas aimé ce qu’elle a vu lors de sa visite au centre et elle pensait que j’allais devenir voyou… A l’époque, le film la haine venait de sortir et … Ça faisait mal ! Donc, j’étais le seul joueur du PSG à ne pas dormir au centre.
Mais bon, ça ne m’a pas empêché de faire mon trou au club de marquer des buts jusqu’en U17. Sans oublier que j’ai du arrêter le foot pendant un an !
Un an ? Sérieux ?
Oui, pour aller au catéchisme et faire ma communion ! (Rires) N’oublie pas que ma mère est antillaise et que la Religion c’est important… C’est pour cette raison que je n’ai pu entrer à l’INF Clairefontaine.
Après ta communion, tu enchaines les clubs : Issy les Moulineaux, Troyes retour au PSG où tu te fais remarquer par Artur Jorge…
Il me repère lors d’un match entre les U17 et la réserve… J’avais marqué 2 buts alors que je n’ai que 15 ans… A l’époque, lorsque je joue avec des gars de mon âge, je ne me poussais pas… Par contre face aux grands, c’est une autre histoire. Contrairement aux autres entraineurs qui me trouvaient moyen, Artur Jorge a perçu mon potentiel. Le lendemain de ce match, il me propose de venir m’entrainer avec la réserve.
Ta première fois avec un groupe pro ?
Ce jour-là, j’ai pris mon pied ! Après cet entrainement, Artur Jorge me convoque dans son bureau et me dit qu’il me suit et qu’il croit beaucoup en moi… mais que je devais travailler et patienter parce qu’en équipe première, j’étais barré par des monstres : Rai, Dely Valdes, Simone, Weah, Anelka et même Cyril Pouget…
Comment perçois-tu ce message ?
Honnêtement, moi qui venais des Antilles les seuls noms de footballeurs qui me parlaient… c’était Papin et Van Basten… (Rires) Je n’avais pas conscience que le PSG était un gros club !
7 clubs en 9 mois, “A 22 ans, j’étais dégoûté du foot !”
Mickaël Antoine-Curier
Mickaël Antoine-Curier – © RTBF.be
Quelques mois plus tard, Artur Jorge va te trouver un club en Ligue 2 pour que tu puisses bénéficier de temps de jeu…
Il en parle à l’entraineur de Nice Christian Damiano qui accepte de me prendre. A mon arrivée, je n’ai pas de licence pour jouer avec les U17… alors je suis repris pour un amical avec le groupe pro face à Preston North End…
Entrainé par David Moyes, c’est ça ?
Oui. On est menés 0-3 à la mi-temps… Ensuite, le coach me fait monter et je marque 4 buts ! Deux heures plus tard, Moyes fait une offre et je prends l’avion pour le nord-ouest de l’Angleterre ! Jérémie Aliadière que je côtoie en équipe nationale, signe au même moment à Arsenal.
Preston, ça doit te changer de Nice…
Il pleuvait tout le temps… Et honnêtement, j’ai eu du mal à m’adapter à cette petite ville… Mais lors des entrainements, je me donne à fond et je cartonne. Comme j’étais le plus jeune dans le vestiaire, les pros m’aimaient bien. J’étais un peu la coqueluche et j’avais un traitement de faveur… Je n’ai jamais du nettoyer les chaussures des anciens, par exemple !
Avec les autres jeunes, ça se passe comment ?
Au début, je suis logé avec eux mais il y a beaucoup de jalousies alors le club m’envoie vivre chez un joueur plus ancien… Le hic c’est qu’il était en instance de divorce alors il s’engueulait souvent avec sa femme… C’était pas la joie.
Tu ne restes pas longtemps à Preston… Nottingham Forest te recrute assez vite…
Le manager de l’époque David Platt me fait signer à Nottingham. Pour mon premier match avec les U19, je marque le but de la victoire lors de la finale du championnat. La saison suivante, j’intègre l’équipe A mais Platt quitte le club pour les U21 anglais.
Ça ne collera pas avec Paul Hart, son successeur…
Dès le départ, je savais que je n’allais pas l’aimer. Hart ne me connait pas et veut me renvoyer chez les jeunes. En fait, il veut seulement me tester mais je ne l’accepte pas… J’ai pris un gros coup au moral.
Dans ces moments- là, c’est la mentalité du quartier qui ressort… C’était la confrontation entre deux codes le “old fashion” contre “le quartier”… Mais je me suis accroché et j’ai réalisé une belle saison avec les U19.
Le football anglais, c’est dur pour un jeune parce que tu enchaînes souvent les prêts de quelques semaines en Division 2 ou division 3…
Je ne regrette pas mon départ car souviens-toi qu’à l’époque en France, il était compliqué pour un jeune de percer.
Tu joues jusqu’à quelle catégorie d’âge en équipe de France ?
Mon parcours s’arrête en U19. Le Directeur technique national François Blaquart me dit qu’il fallait que je joue dans un club de Division 1 comme Djibril Cissé, Anthony Le Tallec ou Florent Sinama-Pongolle pour rester chez les Bleus… En Espoirs, c’était bouché aussi avec Nicolas Anelka, Thierry Henry et David Trezeguet…
Tu t’entendais bien avec eux ou tu les considérais comme des rivaux ?
Non, on se respectait et on était contents de la réussite de l’autre. Quand tu les voyais évoluer sur le terrain, tu ne pouvais qu’être admiratif. Voir jouer Le Tallec et Djibril Cissé, c’était un truc de ” ouf ” ! Une dinguerie ! L’un organisait le jeu le jeu et l’autre allait à 10.000 à l’heure.
De retour de ton prêt à Brentford, tu refuses de prolonger à Nottingham…
Oui. Et c’est le tournant de ma carrière. (Amer) La trajectoire de ma carrière se détermine à ce moment-là ! Un agent en qui j’ai confiance me conseille de ne pas signer. Paul Hart (le manager de Nottingham) ne comprend pas mon choix…
Et là, tu enchaines les petits clubs avec des durées de contrat très courtes… 7 clubs en 9 mois !
Je ne l’ai appris que bien plus tard mais l’agent en question négociait d’obscures clauses avec les clubs… Et comme par hasard après x matches, mon contrat prenait mystérieusement fin… En plus, c’est l’agent qui me versait mon salaire… A 22 ans, j’étais dégoûté du foot !
Quel était ton sentiment à l’époque ?
Comme les clubs ne me gardaient pas, je pensais que je n’étais pas assez bon. Je n’imaginais pas que mon agent puisse magouiller. Moi, je ne pensais qu’au foot. Par la suite, il sera puni par les autorités anglaises parce qu’il avait essayé d’extorquer Gaël Givet. Sur 6 mois, mon agent s’est fait 250.000 euros sur mon dos !
Après plusieurs autres expériences malheureuses… Tu lâches tout et décides de rentrer à Paris…
Je fais le vide. Je jette tout mon matos de foot et même ma carte sim !
Je ne sais par quel moyen mais un coach norvégien dégote le numéro de ma mère… Il veut me proposer un truc mais je refuse de lui parler… Le gars va appeler tous les jours… Ma mère me pourrit tellement que je finis par lui répondre, elle en avait marre d’être dérangée. (Rires)
Que voulait-il ?
Il m’apprend les méthodes de l’agent et me dit : “je veux que tu reprennes goût au foot, viens découvrir la Norvège… Même pour 3 jours, on ne te force pas… Avec ton talent, tu ne peux pas arrêter le foot”.
Tu y vas ?
Oui, mais le 1er jour, je ne me suis pas entrainé. C’était à Vard, un petit club. Je suis super bien accueilli… Le coach me dit ces paroles : “on est derniers, on n’a pas d’argent mais je vais me dédier à toi pour que tu reviennes plus fort…”
Tu étais en demande de ce type de discours…
Oui, sans doute. Et pour la 1ere fois de ma vie, j’ai négocié moi-même mon contrat. Et là… J’en ai bavé tous les jours matin, midi et soir foot, foot, foot…
Au final, je suis élu meilleur joueur de Division 2, je gagne même le titre de meilleur buteur de Norvège toutes divisions confondues et je reçois le soulier poussière de neige !
Après ton expérience en Norvège, tu vas découvrir l’Écosse et Hibernian…
Je suis impressionné par le coach John Collins. Tu imagines… champion de France avec Monaco et Sonny Anderson… Je signe lors du dernier jour de mercato. Dans l’équipe il y a Steven Fletcher ou Abdeslam Benjelloun… Que des internationaux alors que moi je proviens de D2 norvégienne.
A cette époque, tu es appelé en équipe de Guadeloupe… Tu étais fier de représenter ton île ?
Oui, énormément. Pour mes débuts, j’ai marqué un hat-trick en coupe des Caraïbes contre les îles Caïmans. C’est une fierté. Au fond de moi, je me sens plus guadeloupéen que français. Je me sens même plus britannique que français ! J’ai fait 16 ans sur les îles britanniques…
Tu sais marquer 3 buts pour mon premier match en sélection, c’était le rêve de mon grand-père… Voir la fierté dans ses yeux… C’était beau. Après le match, il m’a dit “maintenant, je peux mourir”.
C’est comment le foot écossais ?
L’Angleterre, c’est physique et rapide. L’Écosse, c’est physique et technique.
T’as un surnom là-bas ?
Oui, the “mac” comme mes initiales…
Après plusieurs bonnes saisons, tu quittes l’Écosse car Hamilton ton club a des problèmes financiers….
Je pars à Chypre où l’on doit jouer le titre avec Ermis Aradippou mais deux jours avant le début du championnat, le président qui était un mafieux se fait arrêter… Son fils envoie les joueurs dans des clubs aux quatre coins de Chypre ! Et là, je tombe sur un coach… Un taré ! (Fâché) Par respect, je tairai son nom… (il s’agit de l’ancien entraineur de Mouscron Cedomir Janevski, ndlr) En Belgique, lui, faut pas que je le croise. Je ne pourrai jamais le respecter… Encore aujourd’hui, je me demande pourquoi il m’a fait subir ce qu’il m’a fait subir…
A Chypre, je ne suis pas payé pendant 4 mois alors je décide de rentrer en France… Mon grand-père décède… J’ai un coup de mou.
Je reçois une offre du Vietnam… Je décide d’y aller mais sur place, c’est n’importe quoi. Je n’y joue même pas.
Et de là tu pars en Malaisie…
A Kuala Lumpur, une ville magnifique et un club au top. J’aimerais y vivre tellement c’est bien. Sur place, je marque tout de même 13 buts en 20 matches dans un championnat difficile et au sein d’un club qui était avant-dernier du championnat…
Je te passe les détails… mais il y a un changement de sultan alors je suis obligé de quitter le club.
Tu débarques au Kazakhstan à Atyrau…
Oui, mon but était simple… Il fallait que ça me serve de tremplin pour pouvoir jouer en Russie.
Mais tu vas vite déchanter…
Je ne savais pas que la ville où j’arrivais était raciste et avait le taux de criminalité le plus haut du pays. C’est le choc : les joueurs me calculent pas, ne me serrent pas la main. Chaque fois que je visitais un appartement et que le propriétaire voyait ma couleur de peau, l’appart’ était pris comme par magie…
Proche d’un transfert au … Standard l’été dernier
Mickaël Antoine-Curier
Mickaël Antoine-Curier – © Google
Tu avais un garde du corps sur place ?
Oui. Quand, j’ai signé mon contrat, je pensais que c’était un gars qui allait m’accompagner, m’aider dans la vie de tous les jours, pour la paperasse, pour me conduire, faire les courses… Mais non, c’était un vrai body guard qui me protégeait 24h/24h. Il portait un pistolet et dormait devant ma chambre !
Où étais-tu logé ?
Au final, j’occupe une chambre au sein du club… comme un paria, un pestiféré. Dans ce pays quand j’allais faire mes courses, les gens ne voulaient pas me servir. C’était dingue…
Et puis ?
Les menaces verbales et physiques ont commencé. Des personnes de proches du fils du président me font comprendre que je dois dégager et que si je ne le fais pas, elles s’occuperont de moi ! On a volé mes vêtements, ma montre, mes lunettes… Je retrouvais mes affaires éparpillées un peu partout… Il voulait ma peau !
Une histoire de dingue ? Tu en sors comment ?
Grâce à mon dentiste. Il m’a caché pendant plusieurs jours. Le club a même tenté de soudoyer la police et ma banquière afin de vider mon compte. Bref, grâce au dentiste, j’arrive à quitter le pays.
Tu retournes à Hamilton…
Dans un dans club que j’avais quitté quand je jouais en Premier League écossaise. J’y retrouve Alex Neil (actuel manager de Norwich, Ndlr) mon ancien capitaine qui est devenu entraineur-joueur… Tout se passe bien, le club vise la remontée en Division 2… Je marque beaucoup de buts et retrouve la joie de vivre et la joie du football ! On monte grâce aux play-offs en battant mon ancienne équipe Hibernian aux tirs au but! Une joie et un moment inoubliables à mais yeux ! Tu sais que j’ai marqué mon tir au but alors que la pression était énorme… Mes anciens supporters me sifflaient et me chambraient… Dans cette ambiance surchauffée, on monte en Premier league.
Quelle est la plus grande fierté ?
Dundee, Hamilton, Hibernian partout où je suis passé en Ecosse, il y a mon poster dans le couloir de ces clubs mais je retiens surtout le fait d’être monté et joué en Premier league. C’est ça ma fierté, je me dis que j’ai laissé une empreinte.
Tu as battu le Celtic Glasgow à Celtic Park…
Ils étaient invaincus depuis 2 ans à domicile même le Barça s’y était cassé les dents. Et moi, je marque et on les bats… Un truc de dingue. Mais les vrais frissons, tu les ressens face aux Rangers à Ibrox et ses 87.000 spectateurs ! Je n’oublie pas la Gold Cup, on a joué contre le Méxique devant 110.000 spectateurs.
Tu vas bientôt être papa…
Oui et ça me procure une joie immense. Durant ma carrière, ma compagne a consenti de gros sacrifices. Je ne le lui ai jamais dit mais je lui tire mon chapeau. Elle est ma première supportrice… Je ne la remercierai jamais assez pour ça.
Femme de footballeur, c’est compliqué, non ?
Oui. Avec moi, elle en a bavé. Au départ, elle n’aimait pas le foot… Aujourd’hui, elle est calée. Elle me suit, elle vient aux matches et même en rééducation…
Tu prends cher quand t’es mauvais ?
Oui.
Avant l’Union, tu devais aller à Saint-Trond en D1. Pourquoi ça ne s’est pas fait ?
Je me suis entrainé plusieurs jours avec le club… Je m’y sentais très bien.
Je m’entendais bien avec Edmilson, Dompé ou Boli. Je me voyais vraiment jouer à Saint-Trond. Mais quand l’attaquant, Hilaire Momi revient en retard de vacances alors qu’il devait quitter le club… Plus personne me calcule…
C’est vrai que tu aurais pu signer au Standard ?
Je suis invité à suivre Standard-Molde en loge… Je rencontre Daniel Van Buyten et je lui raconte un peu mon histoire… Le lendemain, il me propose de venir m’entrainer au Standard.
Et en arrivant au Standard, je songe à l’Angleterre. Cela ressemble à Nottingham Forest. Mon test se passe bien… Je me suis senti très bien à l’entraînement, je me suis vraiment lâché…
C’est le dernier jour du mercato d’été…
Le Standard prend, légitimement, ses renseignements via Yannick Ferrera avec qui je m’entendais bien… Qu’a-t-il dit ou pas au Standard ? Ça reste une énigme. Au final, le Standard ne me signe pas. Yannick m’a dit qu’il n’y était pour rien… Moi je me suis senti comme un mort de faim à qui un milliardaire refuse un peu d’eau.
J’ai l’impression qu’on a brisé mon rêve. Franchement, j’aurais aimé signer au Standard mais ça ne s’est pas fait… ce n’est pas grave, c’est la vie.
Et une semaine plus tard, Yannick Ferrera signe au Standard…
Exact. Dans mon cœur, c’est comme si j’apprenais que ma femme m’avait trompé. L’été dernier, j’avais refusé des clubs de division 1 écossaise… et je me retrouve sans la moindre offre concrète… Les clubs intéressés en D1 ne veulent pas inclure dans mon contrat une clause de départ en janvier. Alors je signe en D3 écossaise à Dumferline avec l’idée de revenir en Belgique au mois de janvier. Dumferline avait été rétrogradé en D3 à cause de problèmes financiers… Le club a survolé le championnat et vient de remporter le titre… ça me fait en quelque sorte 3 montées en 3 ans. (Rires)
Tu remplaces Cédric Fauré à l’Union Saint-Gilloise…
Je suis content de jouer ici où j’ai été très bien accueilli. Mes agents ont tenu parole, ils m’ont trouvé un bon club en Belgique ! Je veux remercier mon entourage qui ne m’a pas lâché.
A l’Union, tu retrouves une ambiance un peu british… Mais tu te blesses au genou lors de ton 1er match …
A la suite d’un contact, j’ai senti un crack dans mon genou après 10 minutes… Verdict opération du genou et saison terminée… Mais je m’accroche… L’histoire ne peut pas se terminer comme ça. Je veux revenir plus fort pour rendre au club, la confiance qu’il m’a accordée. Je te promets que je trime en revalidation… et mentalement, c’est dur.
Moi je souhaite que l’Union devienne un club encore plus grand qu’il n’est déjà… J’ai vraiment envie d’écrire l’histoire avec le club au sein du top 8.
Penses-tu être quelqu’un de chanceux ?
Oui, j’en prends conscience. Des milliers de personnes voudraient être à ma place. Je ne me plains pas de ma carrière, je sais que j’ai fait certaines bêtises… C’est pour ça qu’aujourd’hui, j’essaie d’orienter les plus jeunes… (Perplexe) Mais les générations d’aujourd’hui, c’est difficile de les orienter… Certains ne veulent pas écouter et se croient plus forts que les autres ! Faut les laisser vivre mais… bon y a des limites…
Jusqu’à présent es-tu fier de ta carrière ?
Je suis fier de ce que j’ai accompli. Si je n’étais pas fier autant que j’arrête le foot maintenant. Mais j’espère surtout que ma famille aussi est fière de moi…
Pascal Scimè (@lescal11)
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