Éviter l’expression du
“jamais deux sans
trois”. Voilà l’objectif
de l’Union lors du
huitième de finale retour de
l’Europa League face à Berlin.
Pour les hommes de Karel Ge-
raerts, il s’agira du troisième
duel aller-retour de la saison
et les deux premiers ne se sont
pas passés comme prévu :
après la claque reçue à Glas-
gow en préliminaires de la Li-
gue des champions (2-0 à l’al-
ler et 3-0 au retour), ils ont
connu il y a peu une énorme
déception lors de la demi-fi-
nale de Coupe de Belgique
face à l’Antwerp (1-0 à l’aller
puis 1-0 et 4-3 aux tirs au but
au retour).
Comment attaquer cette
rencontre pour ne pas connaî-
tre une troisième désillusion
de suite ? Deux différences ma-
jeures sont à souligner par
rapport aux matchs contre
Glasgow et l’Antwerp, comme
le rappelle Teddy Teuma : “C’est
la première fois qu’on ne gagne
pas à l’aller et qu’on joue le re-
tour à domicile. Nous faisons
donc face à une autre situation
que dans le passé. Finalement,
on peut se dire que ce n’est pas
plus mal de ne pas avoir gagné à
l’aller, car nous jouerons le re-
tour pour le gagner et non pas
pour essayer de conserver une
certaine avance. Nous n’aurons
pas en tête l’idée de défendre un
résultat à tout prix comme face
aux Rangers et contre l’An-
twerp.”
Jeudi dernier, les senti-
ments étaient partagés après
le match nul réalisé en terres
berlinoises. Le 3-3 était-il une
déception vu le déroulement
des événements ou un bon ré-
sultat vu la qualité de l’adver-
saire ? Le fait que les buts à
l’extérieur ne jouent plus de
rôle permet une redistribu-
tion totale des cartes pour le
retour. “C’est dommage de se
dire qu’on marque trois buts à
l’extérieur et qu’on commencera
le match à 0-0, avance Anthony
Moris. Mais le score du match
aller ne doit de toute façon ja-
mais trotter dans nos têtes. Nous
n’y avons pas pensé à Glasgow
ni à Anvers, sinon nous aurions
pris une casquette. Les matchs à
élimination directe sont tou-
jours particuliers. À nous d’être
aussi efficaces qu’au match al-
ler.”
. Mieux utiliser le ballon
Une efficacité qu’il faudra
combiner avec une meilleure
utilisation du ballon qu’à l’al-
ler. À Berlin, l’Union a souffert
en première période en ne
réussissant à sortir de sa par-
tie de terrain qu’à de trop ra-
res occasions. “En l’absence de
Teuma, Lapoussin devait réussir
à conserver le ballon, mais cela
n’a pas été assez souvent le cas,
se souvient Swann Borsellino,
qui était en Allemagne pour
commenter la rencontre.
L’Union avait été très vite étouf-
fée par Berlin. On a vu que,
même s’il n’est pas dans la forme
de sa vie, Teuma apporte un vrai
plus dans les phases avec ballon.
S’il peut tenir sa place jeudi, il
sera plus facile de faire mal en
transition. Et l’objectif sera aussi
de mieux utiliser le ballon pour
moins concéder de phases arrê-
tées, qui sont l’une des grandes
forces des Allemands.”
Dans le même temps, il sera
important d’utiliser l’expé-
rience des douloureuses élimi-
nations face aux Rangers et à
l’Antwerp. En Écosse, l’Union
n’avait pas osé jouer son jeu
comme cela avait été le cas
lors de la manche aller. À An-
vers, les Bruxellois avaient
changé d’approche tactique
en renforçant le milieu de ter-
rain et en acceptant de souf-
frir sans le ballon. “Il faut éva-
cuer des têtes la défaite contre
les Rangers, car le contexte
n’était pas le même, analyse
Borsellino. Il s’agissait d’une éli-
mination en Ligue des cham-
pions dans un endroit mythique
du football. Et à l’échelle euro-
péenne, l’Union n’est plus la
même équipe depuis lors. Quant
à l’Antwerp, c’était objective-
. L’Union va affronter Berlin pour la quatrième fois de la saison. © PHOTO NEWS
Éviter le “jamais Éviter le “jamais
deux sans trois” deux sans trois”
ment un bon adversaire. Jeudi,
tout se jouera sur un match,
donc l’Union a tout intérêt à
jouer comme elle sait le faire
sans mettre en place des plans
particuliers liés à l’adversaire ou
au contexte du match. Il n’y a
pas de calcul à faire : si tu ga-
gnes, tu passes.”
Quitte à passer via des pro-
longations ou même une
séance de tirs au but qui
n’avait pas souri à l’Union et
en particulier à Teuma, der-
nier tireur malheureux face à
l’Antwerp début mars. “Je
prendrai mes responsabilités s’il
le faut, sourit le capitaine
unioniste. À Glasgow et à l’An-
twerp, nous avons appris qu’il
faut être prêt à chaque moment
et que tout peut se jouer sur des
détails. Il faudra jouer ce match
pour le gagner, mais sans partir
à l’abordage à tout prix.”
Certains fans
boycottent le match
Plusieurs supporters de l’Union Saint-Gilloise
seront absents ce jeudi soir face à Berlin.
L a nouvelle a fait beau-
coup de bruit. Via un
communiqué du club publié
en décembre dernier, les sup-
porters de l’Union appre-
naient que le huitième de fi-
nale retour d’Europa League
allait se jouer au Sporting
d’Anderlecht. Et non plus à
l’OHL où s’étaient joués les
matchs de la phase de
groupe.
Cette communication est
très mal passée au sein d’une
partie des fans unionistes. À
tel point que certains ont dé-
cidé de boycotter ce match
historique face à l’Union Ber-
lin. “Je n’irai pas au stade car je
ne veux pas aller voir un match
à domicile de mon équipe dans
le stade de notre ‘ennemi’ de
Bruxelles, explique Alexandre,
supporter depuis une ving-
taine d’années. J’ai aussi un
problème avec le manque de
communication de la direction
envers les supporters. Ils ne
nous ont jamais clairement dit
pourquoi il fallait aller jouer là-
bas. Et il y a aussi l’aspect sécu-
ritaire : comment vont réagir les
Ultras anderlechtois ? Il pour-
rait y avoir des débordements
avant ou après la rencontre…”
D’après le club, une quaran-
taine de supporters boycotte-
ront la rencontre. Le chiffre
tourne autour de plus de 200
d’après une source interne
proche des Union Bhoys.
“J’aurai certainement des re-
grets de ne pas assister au
match en tribune, continue
Alexandre, abonné de longue
date par tradition familiale.
C’est bizarre de se dire que je
n’assisterai plus à un match
européen dans les prochaines
années… Mais je soutiens le
mouvement. À la place, j’organi-
serai une soirée chez moi pour
regarder la rencontre avec des
amis qui ont l’habitude de m’ac-
compagner au Stade Marien.
S’il y a une grosse affiche en
quarts de finale qui se jouera à
Anderlecht ? Je ne pense pas que
j’irai… mais j’y réfléchirai plus
longuement (sourire).”
Du côté de l’Union, on ad-
met que la direction aurait
dû communiquer l’informa-
tion aux clubs de supporters
avant de l’annoncer publi-
quement. “On a avoué une er-
reur mais nous étions en négo-
ciation avec Anderlecht et cela
devait rester dans un premier
temps secret, explique Maar-
ten Verdoodt, responsable
communication du club. An-
derlecht a été choisi parce que
c’est plus sécurisé avec la zone
de police Midi qui a l’habitude
des matchs européens. Je com-
prends leur mécontentement et
je respecte leur choix. Mais je
trouve qu’il y a d’autres maniè-
res de protester.”
Anthony Moris, de son côté,
tentait de dédramatiser la si-
tuation. “Nous sommes un peu
les SDF de l’Europe sans stade
conforme, sourit Moris. Je ri-
gole, mais nous n’avons pas de
stade homologué donc il faut se
débrouiller. Je suis content d’al-
ler jouer dans un stade pouvant
accueillir plus de supporters.”