Ayant réussi leur retour à la compétition avec brio la semaine dernière, l’Union et le Lierse vont en découdre ce dimanche soir au Heysel avec la ferme intention de poursuivre sur leur belle lancée. Cette partie sera l’occasion de nouvelles retrouvailles entre deux anciens joueurs de l’Albert qui, à l’image de leur club, ont le vent en poupe. Dylan De Belder continue d’empiler les buts pendant qu’Adrien Saussez fait son trou entre les perches unionistes. Avec un nouveau penalty arrêté il y a huit jours.
Adversaires sur la pelouse, ils n’en restent pas moins amis. “On a évolué deux ans en réserves avec un titre et une seconde place au final”, confie Adrien Saussez. “En D1, on n’a pas eu l’occasion de beaucoup jouer ensemble, mais je me souviens forcément de son but au Cercle Bruges qui l’a propulsé devant les médias. Pour moi, il avait sa place dans l’équipe, mais le coach en a décidé autrement. Notre seul match ensemble, c’était avec Noë Dussenne, face à La Gantoise. C’était un 26 décembre et on l’avait emporté 1-0.”
Si la blessure du gardien unioniste reste profonde par rapport à Mons vu qu’il a vécu la disparition du club, le meilleur buteur de la D1B a suivi ça de plus loin. “J’étais parti, mais ça m’a fait du mal parce que c’est quand même le club qui m’a donné mon 1er contrat. On ne peut pas l’oublier même si, dans l’ensemble, cela aurait pu se passer mieux. Avec Adrien, on avait des contacts bien plus forts que le foot et même si j’étais sur le banc, j’étais content de la réussite de mes amis quand ils jouaient.”
Au cours de leur carrière montoise, les deux potes ont forcément croisé quelques personnalités marquantes. “Pour moi, c’est Cédric Roussel qui m’a bien aidé dans ma progression. Il y a eu aussi des coaches de qualité comme Enzo Scifo ou Denis van Wijk.”
Pour De Belder, c’était d’autres barons du vestiaire qui le guidaient. “Quand on est jeune, c’est important d’avoir des garçons comme Berthelin ou Nicaise, que ce soit sur le terrain ou en dehors. J’ai eu Nicaise en ligne il y a peu pour son émission à la radio mais pour le reste, pratiquement plus de contacts.”
Que ce soit dans la région bruxelloise ou en Flandre, chacun semble avoir trouvé son bonheur. “Le Cercle m’a hébergé au départ alors que je ne pouvais pas être affilié et depuis, j’ai toujours atterri dans des clubs néerlandophones”, conclut le goleador lierrois. “Il y a une façon de gérer différente que dans les clubs wallons et celle-ci me convient mieux.
Si je devais avoir le choix entre deux clubs de même niveau mais dans les deux régions différentes du pays, mon choix ne se porterait pas forcément vers celui où on parle le français.”
Le match de ce dimanche tombe plutôt bien au vu des résultats réalisés il y a huit jours par les deux formations. Il y aura donc une réelle méfiance de chaque côté. “On suivait le match de l’Union en sachant que c’était plutôt Louvain qui nous intéressait”, confie De Belder. “On a été surpris par le résultat final même s’il nous arrangeait et ça veut dire qu’il faudra se méfier des Bruxellois. D’un autre côté, on a aussi montré qu’on était sur la bonne voie et qu’on pouvait toujours poursuivre les mêmes objectifs.”
La prudence est aussi de mise côté unioniste même si la confiance est de retour. “On se devait de mettre fin à une série de six ou sept matches sans victoire et ce 4-0 est amplement mérité parce qu’on n’a pas vu Louvain”, analyse le gardien bruxellois. “On connaît l’ambition du Lierse et on connaît cette équipe. Son système, ses petits gabarits, techniques, rapides et qui marquent facilement. Il ne faut pas beaucoup de vidéos pour qu’on soit fixé. Ce match, on va le prendre sans pression parce que selon moi, elle est plus de leur côté. Ce qui nous importe, c’est seulement de rester dans les huit alors que chez eux, c’est le titre.”
La formule de la D1B fait aussi que ce sera la 4e fois que les deux clubs s’affronteront. “On ne regarde pas nos autres affrontements même si le calendrier a fait qu’on s’est rencontrés deux fois en un mois”, enchérit Dylan De Belder. “L’essentiel, c’est leur dernière sortie et la clé chez nous, ce sera de marquer assez vite. Parce qu’à chaque fois qu’on l’a fait, on n’a pas eu beaucoup de difficultés à gérer les événements.”
Et le match dans le match promet aussi entre deux garçons qui vont forcément se retrouver face à face. Et la tendance s’équilibre. “J’ai marqué deux fois face à Adrien, mais comme il n’était pas dans son but sur le premier, je tenais absolument à lui en mettre un autre. Bon, ok, il m’a aussi arrêté un penalty.”
Et Saussez de conclure: “J’espère qu’ils n’auront pas de penalty cette fois-ci mais si ça devait arriver, j’espère que c’est Dylan qui va prendre ses responsabilités. Je sais comment il les tire…”
Durant ce mois de janvier, les sollicitations risquent de se multiplier pour les deux camarades, et surtout pour celui qui marque tellement facilement. Mais pour De Belder, les choses semblent claires. “J’ai reçu beaucoup de coups de fil déjà et forcément de clubs de niveau supérieur”, explique l’intéressé. “J’en ai discuté avec mon agent et j’ai décidé de rester au Lierse pour le 2e tour. Je suis en train de livrer une bonne saison avec ce club et nous allons essayer de remonter en D1 ensemble. Ce serait bête de gâcher ce qu’on fait en essayant d’aller trop vite. Si on ne devait pas arriver à nos fins au terme de cette saison, il sera encore temps de regarder aux opportunités qui se présentent.”
Pour Adrien Saussez, ça semble encore plus limpide. “J’ai eu des contacts en début de saison avec Lommel, mais il fallait attendre et quand l’Union est venue avec du concret, je me suis engagé. En connaissance de cause, c’est-à-dire en sachant que je devrais me battre pour devenir numéro 1 contre un monument du club comme Anthony Sadin. Depuis dix matches, je suis titulaire et tant que je joue, je n’ai pas envie d’aller voir ailleurs. J’ai une année en option après celle-ci et on verra ce que le club décide. Quant à Dylan, je pense qu’il fera le bon choix s’il finit la saison au Lierse.” Reste que la vérité du jour n’est pas forcément celle du lendemain et que l’objectif des deux Montois demeure de retrouver la D1 !
De Belder et Saussez auront donc été parmi les premiers à vivre la nouvelle formule de la D1B. “C’était bizarre quand le hasard du calendrier nous a donné deux fois l’Union sur un mois parce qu’on avait l’impression de ne jouer que contre eux”, précise De Belder. “Le niveau est plus élevé et il y a des matches à enjeu tous les week-ends. L’an passé, on savait certaines semaines qu’on gagnerait le match avant même de le jouer. Et on retrouve aussi plus souvent les anciens de l’Albert.” Même son de cloche côté Saussez. “Pour nous, ce sont de gros matches tous les week-ends et si on pouvait se refaire l’an passé après un mauvais résultat, ce n’est plus le cas. On perd un peu le charme de retrouver des petits clubs à ce niveau, mais l’Union belge en a décidé autrement et on ne peut que s’adapter.”