Ce jeudi soir, l’ombre de Youssoufou Niakaté va planer au-dessus de la rencontre comptant pour les 8 es de finale de la coupe de Belgique entre l’Union Saint-Gilloise et Anderlecht. Et pour cause, il y a deux ans et demi, le 27 septembre 2018 plus précisément, l’attaquant franco-malien marquait les esprits en inscrivant un triplé mémorable sur la pelouse du Parc Astrid. Cette saison-là, le joueur unioniste se révélait d’ailleurs au grand public en inscrivant la bagatelle de 25 buts sous le maillot saint-gillois. Une campagne exceptionnelle qui lui avait permis de réaliser un transfert lucratif en Arabie saoudite où il y poursuit depuis lors sur sa lancée, inscrivant de nombreux buts pour son club d’Al-Wahda.
Si Youssoufou Niakaté a inscrit treize buts en championnat et neuf en Playoffs 2 lors de la saison 2018-2019, il rentrera surtout dans le panthéon saint-gillois pour ses trois roses plantées face à Anderlecht en Coupe. Devant un public mauve médusé et de très nombreux supporters visiteurs unionistes déchaînés, il avait offert un moment de grâce que le « peuple saint-gillois » n’avait plus vécu depuis de très nombreuses années. « De mon passage à l’Union, c’est ce triplé à Anderlecht qui reste mon plus beau souvenir. Même si j’ai vécu beaucoup d’autres très bons moments à Saint-Gilles, cette rencontre fut vraiment exceptionnelle. Je m’en souviens comme si c’était hier. »« Pas la même saveur »Sur un nuage au terme de la rencontre, l’attaquant avait, comme le veut l’usage dans ces moments-là, repris le ballon de la rencontre dans ses bagages. « Et je peux vous dire qu’il est bien au chaud, qu’il se porte très bien chez moi en France », rigole-t-il.Aujourd’hui à plusieurs milliers de kilomètres de la Belgique, c’est sous la chaleur depuis l’Arabie saoudite qu’il assistera à cette rencontre de jeudi soir qui, elle, se déroulera dans un froid sibérien. Les températures annoncées à Saint-Gilles devraient en effet avoisiner les -6 à -7º ! « Malheureusement, malgré que cela soit un derby, ce match n’aura pas du tout la même saveur qu’il y a deux ans et demi. Car une joute pareille sans supporters, c’est vraiment bien moche. Toutefois, je m’attends naturellement à une grosse rencontre entre deux équipes qui ne vont rien lâcher. »À voir si la fin, pour les Saint-Gillois, sera tout aussi belle que lors de ce fameux 27 septembre 2018. C’est évidemment leur souhait le plus ardent, nettement moins celui d’Anderlecht qui aura une sacrée revanche à prendre.
Après une saison exceptionnelle à l’Union, la meilleure de sa carrière jusque-là car, jamais dans ses clubs précédents en France, il n’avait dépassé la barre des dix buts, l’attaquant, forcément très courtisé, avait décidé de partir en Arabie saoudite. C’était il y a un an et demi. Mais il n’en a pas perdu de vue pour autant son ancien club. Il garde d’ailleurs un œil attentif sur ce que réalisent ses ex-coéquipiers. « Bien sûr que je continue à suivre ce que fait l’Union ! Car, malgré que je n’y sois resté qu’un an, c’est un club qui a beaucoup compté pour moi. Aujourd’hui, j’y ai encore des amis comme Teddy Teuma, Anas Hamzaoui ou Ismaël Kandouss. »« Une saison exceptionnelle »Et c’est évidemment avec beaucoup de joie qu’il constate l’évolution de l’USG. Car après une saison 2019-2020 en demi-teinte sous la coupe de Thomas Christiansen, l’Union court cette année vers une remontée historique en Division 1, 48 ans après avoir quitté l’élite du football belge (c’était au terme de la saison 1972-1973). Avec Felice Mazzù à leur tête (arrivé durant l’intersaison), les Saint-Gillois écrasent tout sur leur passage en D1B et comptent douze points d’avance sur leur dauphin, Seraing, à dix matches du terme de la compétition. « L’Union fait vraiment une saison exceptionnelle. Elle est seule loin devant. Certes, il reste encore pas mal de rencontres à jouer mais je pense vraiment que c’est sa saison. Je vois très mal l’Union ne pas évoluer en D1A l’année prochaine. En tout cas, je l’espère de tout cœur car ce serait amplement mérité pour les supporters et tout le club dans son ensemble.
Cinq buts cette saison.
D.R.
Voilà donc maintenant un an et demi que Youssoufou Niakaté s’est envolé pour l’Arabie saoudite. Au terme de la saison 2018-2019, l’Union n’avait pas su le retenir face à une offre de près de 2 millions d’euros en provenance d’Al-Wahda. Et dans son nouvel environnement, l’attaquant franco-malien semble se sentir comme un poisson dans l’eau. « Tout va pour le mieux pour moi », sourit-il. « La qualité de vie est exceptionnelle ici. C’est vraiment incroyable. Honnêtement, je ne pensais pas un jour pouvoir connaître cette vie-là. »S’il parait épanouit au niveau privé, il continue également à performer au niveau sportif, poursuivant en quelque sorte sur sa bonne lancée de l’Union. « Il faut dire que, depuis mon départ de l’USG, cela se passe très bien pour moi sportivement. J’ai confirmé », relate-t-il. « Lors de ma première saison à Al-Wahda, j’ai mis 19 buts toutes compétitions confondues : seize en championnat et trois en coupe. Et mon équipe s’est qualifiée pour la Ligue des champions asiatique. »Et cette saison, l’ex-Unioniste n’est pas non plus en reste puisqu’il a déjà marqué cinq buts en douze apparitions. Il reste d’ailleurs sur un but et deux assists lors de ses deux derniers matches. Il tient la toute grande forme.
En décembre dernier, Youssoufou Niakaté a fêté ses 28 ans, l’âge de la maturité. Un âge auquel bien souvent les joueurs sont au sommet de leur carrière. La sienne, lui, il l’aura majoritairement passée dans les divisions inférieures françaises (Boulogne, Créteil, Avranches, Aubervilliers) avant de débarquer à l’Union durant l’été 2018 avec le succès qu’on lui connaît. Aujourd’hui, un retour en Europe ne semble pas à l’ordre du jour. En tout cas, ce n’est pas de sitôt qu’on devrait le revoir écumer les pelouses du Vieux Continent. « Dans un avenir proche, je ne compte pas revenir, même si, évidemment, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer en football. Bien sûr, je ne ferme pas définitivement la porte à l’Europe. Si cela commençait à mal tourner dans mon club, alors je partirais. Mais cela se passe vraiment très bien pour moi ici. Et pourvu que cela continue. »Quant à savoir si on pourrait, un jour, le revoir dans notre plat pays, l’attaquant ne rejette pas l’idée. « Revenir en Belgique ? Pourquoi pas. Mais de manière plus générale, s’il y a bien un club où je reviendrais, c’est à l’Union. Car j’y ai passé des moments formidables. »Le futur pourrait dès lors réserver une belle surprise… Mais place, dans l’immédiat, à ce très attendu derby bruxellois.