Comme un poisson dans l’eau à l’Union.
La belle histoire de l’Union s’écrit avec bon nombre de joueurs au parcours atypique. C’est le cas également de Christian Burgess, l’arrière anglais, diplômé de l’université, qui découvre, à l’âge de 30 ans, la D1 pour la première fois de sa carrière.
Arrivé à l’USG durant l’été 2020, le Britannique est rapidement devenu incontournable au cœur de l’arrière-garde unioniste. Le défenseur trentenaire vit ses plus belles années, lui qui possède également un diplôme en histoire et qui est un fervent défenseur de l’environnement.Formé à Arsenal avec Jack WilshereC’est à Arsenal que tout a commencé pour le longiligne défenseur central. « C’est là-bas que j’ai été formé », se rappelle-t-il. « J’y ai appris le football et cela m’a modelé ma philosophie de jeu. J’évoluais avec de très bons joueurs comme Jack Wilshere, Luke Ayling (NDLR : qui joue aujourd’hui à Leeds) ou encore Emmanuel Frimpong (NDLR : le joueur ghanéen qui a mis un terme à sa carrière en 2019 à cause de blessures à répétition). Après quoi, j’ai quitté le club et me suis inscrit à l’université de Birmingham où je jouais avec l’équipe universitaire. »C’est alors que Middlesbrough, actif en Championship, soit la D2 anglaise, lui propose de passer un test. Celui-ci se révélera concluant et, en 2012, il y signera un contrat de deux ans. « J’avais vingt ans et je rejoignais le monde professionnel quelque peu sur le tard. Après avoir fait mes débuts pros avec ‘Boro’, j’ai été prêté à Hartlepool United en D4 afin de m’y forger de l’expérience. S’en est suivi un autre prêt à Peterborough, en D3 cette fois. »En 2015, il signe à Portsmouth. L’idylle avec le club côtier, voisin de Southampton, durera cinq ans. « J’y ai vécu de magnifiques moments. Portsmouth était en D4 et, après avoir été champion en 2017, est remonté en League One. En 2019, nous avons également remporté l’EFL Trophy face à Sunderland à Wembley devant 85.000 personnes. C’était tout simplement incroyable ! »En 2020, après près de 180 apparitions sous le maillot des « Pompey » et un trophée de meilleur joueur de la saison (2019-2020), il décide de traverser la Manche en direction de Saint-Gilles. « C’était le bon moment pour moi, après cinq ans à Portsmouth. De plus, je n’étais pas certain que le club me voulait encore véritablement. Alors quand Chris m’a contacté (NDLR : O’Loughlin, le directeur sportif de l’Union), je me suis dit que c’était le bon projet. Et que je voulais en faire partie. »La découverte de la Division 1 sur le tardAlors qu’il avait 29 ans en juillet dernier (il en a désormais 30), il a découvert la Division 1 pour la première fois de sa carrière. « Mais cela dépend du pays dans lequel on joue. C’est beaucoup plus dur de jouer en D1 en Angleterre qu’en Australie par exemple. »Et pour une découverte, il se régale. Car, à la surprise générale, l’Union trône en tête du classement à la mi-saison. Et elle peut même se mettre à rêver en grand. « Mais attention à ne pas être trop excité maintenant », prévient-il. « On ne doit pas lever le pied et, surtout, continuer à travailler dur. Alors seulement pourra-t-on peut-être célébrer quelque chose à la fin de la saison. Pour l’heure, il est encore trop tôt pour penser à cela. Il faut avant tout se concentrer sur le match de Malines de ce dimanche. »Un match lors duquel il devrait à nouveau être titulaire, lui qui ne quitte plus le onze de base depuis la sixième journée après avoir passé les cinq premières rencontres sur le banc (alors qu’il n’en avait loupé qu’une seule la saison dernière). « Comme n’importe quel joueur l’aurait été dans ce cas-là, j’étais forcément déçu. Mais j’ai continué à travailler et à faire attention à bien rester en condition. Je voulais montrer au coach que je faisais partie des meilleurs joueurs à l’entraînement. Et je ne me plaignais pas. Dans ces moments, il fallait juste garder la tête haute et supporter les gars qui jouaient. Quand l’opportunité est arrivée, je devais la saisir. »Universitaire et défenseur de l’environnementChristian Burgess, c’est aussi une tête bien remplie. Il fait partie de ces rares footballeurs à posséder un diplôme universitaire. « J’ai toujours aimé l’histoire, et plus précisément l’histoire de l’Europe. J’ai d’ailleurs fait mon travail de fin d’études sur la rivalité entre l’Angleterre et l’Allemagne juste avant que n’éclate la Première Guerre Mondiale. À l’université, je ne faisais pas la fête en permanence. J’aimais plutôt aller à la bibliothèque et travailler dur. Je me suis dit qu’avoir un diplôme était un bon plan B si le football ne me réussissait pas. Surtout que cela ne semblait pas vouloir fonctionner pour moi au début… Si je pense déjà à mon après-carrière ? J’ai encore quelques années devant moi. Peut-être resterai-je dans le foot car j’ai passé ma licence d’entraîneur UEFA B. Mais peut-être ferai-je autre chose. Car je suis passionné par la conservation de l’environnement. »Une passion qui dicte d’ailleurs certains choix de sa vie. « Je suis vegan et je pense que c’est la meilleure chose que l’on puisse faire pour l’environnement. Et puis, ce régime permet de bien récupérer après une blessure. D’ailleurs, cela fait quatre ans et demi que je suis vegan et je vis probablement mes meilleures années footballistiques. J’espère, pourquoi pas, devenir un ambassadeur plus tard. Mais je ne suis pas assez connu pour cela je pense », lâche-t-il humblement. Pourtant, petit à petit, il commence à se faire un nom.
MAZZÙ
Battue déjà deux fois par les Malinois cette saison (et autrice d’une seule victoire lors des huit derniers affrontements entre les deux équipes depuis 2018), l’Union aura à cœur de vaincre le signe indien ce dimanche. « Mais je ne veux pas parler de bête noire car il y avait des circonstances en notre défaveur lors de ces deux matches-là », réagit le coach saint-gillois Felice Mazzù. « En championnat, il y a eu des émotions liées à ma situation personnelle (NDLR : sa maman était décédée quelques jours plus tôt). Et en coupe, on a fait des rotations avec des joueurs qui ont presté correctement mais qui avaient moins d’automatismes. Et puis, il ne faut pas oublier qu’on leur a donné à chaque fois un but qui nous a sortis du match. On aura dès lors à cœur de faire une grosse prestation et de montrer qu’on est capable de battre cet adversaire. »