THIBAUT FASSULETO
Seule en scène, elle brocarde (gentiment) les bourgeois.PhotoNews
La comédienne belge, vue dans « Femmes de loi » sur TF1, a créé son one-woman-show dans lequel elle se moque gentiment des bourgeois. Elle est ces jeudi, vendredi et samedi à la Comédie en Île de Liège. prev
D’où vous est venue l’idée de consacrer un spectacle aux bourgeois ?
Il se trouve que je fréquente pas mal de bourgeois et donc, je me paie une série de personnages à partir de mes expériences, des gens que je connais. Je me moque aussi de moi-même. J’ai écrit ce spectacle pendant la pandémie. Je me disais : « Il y a des gens qui doivent avoir plus de chance que d’autres. Durant la pandémie, des gens sont en train de morfler alors que les bourgeois s’en fichent carrément ». Je me suis dit qu’il fallait rire de ça en se mettant dans leur tête à eux avec leurs angoisses qui ne sont pas celles de tout le monde. J’ai créé ce spectacle pour m’amuser et pour transmettre mon plaisir aux gens. Je fais plein de personnages, même des hommes. Je joue aussi les jeunes bourgeois.
Vous aimez être seule sur scène ?
J’ai déjà été seule sur scène avec des textes moins faciles. Bien sûr, j’ai un peu le trac parce que j’ai mis plusieurs mois à travailler le texte sans être aidée par personne. Je me suis rendu compte que j’avais un humour à moi qui est teinté de mon identité belge. J’ai toujours été rigolote dans ma vie mais l’image que j’avais à la télé l’était beaucoup moins. J’étais donc un peu coincée dans cette image. En vieillissant, j’assume ma vraie personnalité.
On vous a reproché d’être trop bourgeoise ?
Professionnellement, ce fut terrible parce qu’on ne me donnait que des rôles de petite-bourgeoise. En télévision, on me coinçait dans un rayon alors que je suis capable de jouer de grands rôles. Le physique et la façon dont je parle ont joué en ma défaveur. Je me fiche de ce qu’on pense. Quand j’étais jeune, c’était un peu inextricable mais aujourd’hui, avec l’âge, ça me libère de quelque chose.
Êtes-vous nostalgique de l’époque de la série « Femmes de loi », sur TF1 ?
Je ne suis pas nostalgique mais l’ambiance des tournages me manque un peu. J’ai un agent à Paris. Je passe de temps en temps des castings, mais pour le moment, ma priorité, c’est ce spectacle. Sincèrement, si aujourd’hui, on me propose un casting pour jouer un rôle régulier, je refuse car je ne peux pas tout faire. Je peux faire quelques apparitions dans des fictions mais c’est tout. Je n’ai pas le temps. Comme je me lance dans un spectacle, j’essaie de ne pas me pousser à la faute en acceptant d’autres propositions.
Cela dit, on vous retrouve en télévision comme chroniqueuse dans « TPMP People » sur C8 avec Matthieu Delormeau. Pourquoi avoir accepté ?
Ç a ne s’est pas fait comme ça. J’ai une fois été l’invitée de la semaine et Matthieu Delormeau me dit que j’ai refusé par douze fois de venir dans son émission. Or, c’est faux. Je n’ai jamais reçu ses invitations. Il ne me croyait pas. « Teste-moi comme chroniqueuse si tu ne me crois pas », lui ai-je répondu, mais c’était une blague. Comme je me suis bien amusée avec l’équipe, j’ai accepté de rejoindre le programme. C’est très drôle à faire. Les chroniqueurs sont sympas et ils me font rire. Ça ressemble à un dîner entre potes.
Lors de ces apparitions, vous ne manquez jamais de mettre en avant vos origines belges. Est-ce important pour vous ?
C’est très important. Je suis fière d’être belge. C’est incroyable le nombre de talents que l’on trouve en Belgique, que ce soit dans le sport ou ailleurs. Je suis d’ailleurs fan du football belge. J’habite à côté de l’Union Saint-Gilloise. Je suis gaga de ce club. En dehors du sport, il y a la chanson avec Stromae et Angèle et je ne parle pas de cinéma. Dans le top 15, il y a au moins quatre stars belges. C’est énorme.
Pourquoi la Belgique a-t-elle autant la cote en France ?
Lorsque j’ai commencé ma carrière à Paris, on se moquait gentiment des Belges. Celui qui a ouvert la voie royale, c’est Benoît Poelvoorde. Je lui rends un grand hommage parce que c’est celui qui a montré au Français que les Belges étaient plus drôles.