Peut-on espérer gagner
chez le leader du
championnat trois
jours après un match
européen et, surtout, après
avoir passé une demi-nuit
dans un aéroport à attendre
que les ailes de l’avion dégè-
lent, en vain, avant de repartir
bredouille dans son hôtel de
la veille pour être au lit sur le
coup de 3 heures du matin ? Ja-
mais avare de surprise,
l’Union Saint-Gilloise a ré-
pondu oui à cette improbable
question, ce dimanche soir, en
s’imposant 1-2 sur la pelouse
de Genk.
Beaucoup se demandaient
vers où se dirigeait le vice-
champion, début mars, alors
qu’il venait de perdre deux
fois en Pro League puis de vi-
vre une déception immense
en loupant la finale de la
Coupe de Belgique. En une se-
maine, la RUSG a effacé les
doutes. En se remettant dans
le bon sens contre Eupen (2-1),
d’abord ; en sortant un match
plein chez le troisième de
Bundesliga, ensuite (3-3) ; puis
en rendant la monnaie de sa
pièce à un Genk qui était venu
s’imposer de façon peu méri-
toire au stade Marien 1-2 à l’al-
ler. Oui, l’Union est toujours
cette équipe protéiforme, ca-
pable de bien jouer à certains
moments, mais aussi de souf-
frir à d’autres. Toutes ses se-
maines ne se ressemblent
pas, mais elle sait digérer les
coups durs comme à peu près
personne d’autre en Belgique.
Et elle en a pris, des coups,
ce dimanche, dans une pre-
mière demi-heure où El Khan-
nouss, Paintsil et Trésor l’ont
percée encore et encore, la
poussant à la limite à de nom-
breuses reprises. Après un pre-
mier but inscrit sur penalty
pour une faute de bras de Van
Der Heyden (24e
), le Racing a
cru assommer la RUSG lorsque
Munoz plantait le 2-0 à la de-
mi-heure au terme d’une su-
perbe contre-attaque. C’était
mérité, mais ce but était juste-
ment annulé pour un hors-jeu
du Colombien (35e
). L’Union
semblait au bord du K.-O. et
on se disait que ce n’était que
partie remise. En réalité, le
“momentum” genkois venait
de passer. L’équipe de Karel
Geraerts se réveillait pour pi-
quer deux fois en cinq minu-
tes avec un duo Adingra-
Nieuwkoop qui profitait des
largesses défensives de Munoz
et Arteaga (1-1, 42e
: 1-2, 44e
).
. À cinq points de Genk
La deuxième période était
un long exercice de défense,
pour la RUSG, dominée, mais
dans la maîtrise. Contraire-
ment à ce qui leur était arrivé
jeudi en Europa League, Bur-
gess et sa défense tenaient le
coup sans plus encaisser. Genk
pensait avoir égalisé à la 73e
sur une tête de Munoz, mais le
VAR annulait justement ce but
pour un bras de McKenzie.
Rien ne pouvait arriver à cette
Union. Là voilà à cinq points
de Genk. Et elle peut toujours
rêver grand.
“Je suis un entraîneur heureux”
L es supporters de
l’Union Saint-Gilloise
présents dans les tribunes
du stade de Genk ne s’y
sont pas trompés : après la
rencontre, c’est le nom de
Karel Geraerts qu’ils ont le
plus scandé. Le T1 de la
RUSG s’est avancé vers eux
pour les applaudir et les re-
mercier. L’entraîneur des
Jaune et Bleu a remis son
équipe à l’endroit en moins
de temps qu’il ne faut pour
le dire, malgré quelques
uppercuts contre le Stan-
dard, Westerlo et l’An-
twerp, récemment. “On
n’avait pas su saisir nos mo-
ments contre le Standard et
Westerlo, ce qu’on a su faire
ici contre Genk, se félicite-
t-il. On a vécu 35 mauvaises
premières minutes, où on
n’était pas bons dans les
duels notamment, mais on a
été meilleurs en seconde pé-
riode, où on s’est même créé
plus d’occasions.”
Autant dire que le Lim-
bourgeois est satisfait de la
façon dont son groupe a
réagi. “Il ne faut pas oublier
qu’on a joué en Coupe d’Eu-
rope jeudi passé. C’est surtout
dans les têtes qu’on a gagné
ce match. Je suis fier qu’on
puisse faire ceci et jouer en
Coupe d’Europe de la sorte.
Oui, après une telle semaine, je
suis un entraîneur heureux.”
. Une seule victoire en
cinq matchs pour Genk
L’écart avec le leader n’est
plus que de cinq points, mais
cela lui importe peu, assure
Geraerts. “Il reste encore cinq
matchs de championnat et j’ai
l’impression que les choses
vont encore bouger. Non, je ne
veux pas regarder le classe-
ment pour le moment.”
Il le sait, toutefois : Genk –
qui n’a pas joué un mauvais
match ce dimanche – est en
perte de vitesse et n’a gagné
qu’un de ses cinq derniers
matchs de championnat. Au
point d’avoir perdu cinq de
ses dix points d’avance en
trois semaines.
Berlin encore stoppé en Bundesliga
L’Union Berlin ne s’est pas rassurée avant le huitième de finale retour
face à l’Union Saint-Gilloise. Les Allemands ont réalisé un match nul
sur la pelouse de Wolfsbourg. Après avoir mené au score via un pe-
nalty de Juranovic, les Berlinois ont vu leur adversaire égaliser à cinq
minutes de la fin du match. L’Union Berlin reste sur quatre matchs
sans victoire en championnat.
Inquiétude autour de Vertessen
Karel Geraerts ne savait pas encore de quoi souffrait Yorbe Vertes-
sen, sorti en boitant à la 51e
minute, mais le T1 craignait une blessure
pour son attaquant.
Burgess suspendu
Averti sévèrement pour un coup de coude qui n’en était pas un, Bur-
gess sera suspendu contre Malines, dimanche prochain. Anthony
Moris, lui, a écopé de son quatrième avertissement en championnat
et sera suspendu s’il prend une cinquième jaune avant la fin de la
phase classique.
Près de 15 000 personnes jeudi ?
La vente de tickets pour le match retour d’Europa League contre Ber-
lin n’est pas encore terminée, mais aboutira à une assistance record
pour l’Union, du moins dans l’ère “moderne” du club, puisque la
RUSG a déjà vendu près de 12 000 sésames, dont 2 000 environ pour
les visiteurs. La capacité d’accueil du stade d’Anderlecht est limitée à
15 000 places pour cette rencontre. Il sera encore possible d’acheter
des tickets jusqu’à mercredi matin, mais pas le jour du match, notam-
ment pour éviter que des supporters allemands ne viennent acheter
des tickets en dernière minute dans une tribune “belge”.
L’image des joueurs de l’Union au coup de sifflet final
en disait beaucoup sur l’énergie dépensée en terres
limbourgeoises. Les hommes de Karel Geraerts étaient
pour la majorité tellement exténués qu’ils ont eu du
mal à extérioriser leur joie. Il faut dire que l’Union a
beaucoup souffert à Genk avec seulement 30 % de pos-
session de balle sur l’ensemble de la rencontre. Malme-
nés durant la première demi-heure sans parvenir à gar-
der le ballon dans l’équipe, les Unionistes ont réussi à
faire le gros dos en subissant les attaques rapides de
l’adversaire et en se basant sur un solide bloc qui n’a
que très rarement pris l’eau. Tout en se montrant effica-
ces sur les rares occasions créées. C’était déjà le cas à
Berlin jeudi dernier, où ils n’ont eu le ballon que 39 %
du temps mais où ils ont réussi à être tranchants en
inscrivant trois buts sur les quatre seuls tirs cadrés. Les
Bruxellois montrent qu’ils savent s’adapter à leur ad-
versaire en prenant leur jeu à leur compte quand il le
faut, tout en tenant bon, et en laissant le ballon face à
des adversaires plus coriaces. Reste à montrer cela à
nouveau dès ce jeudi lors du match retour d’Europa
League…