Grâce à cette victoire, les Saint-Gillois ont
validé leur première place pour clôturer 2021.
Le troisième but unio-
niste a créé un en-
gouement de folie au
stade Joseph Marien.
Un engouement qui a pro-
curé d’énormes frissons à cha-
que acteur présent dans les
tribunes.
Pourtant, la phase qui a
amené le goal décisif a de
quoi faire… rire. Amani La-
zare lançait le ballon de la
dernière chance vers l’avant
et tentait de joindre la fusée
Dante Vanzeir. S’ensuivait
alors une grossière erreur de
communication entre Da-
land, le défenseur central, et
Didillon, le gardien qui s’en
allait paisiblement cueillir le
ballon dans ses gants.
Sauf que le portier français
n’avait pas anticipé la petite
passe du roc norvégien, qui,
de son coup de pied, poussait
le ballon au fond de ses pro-
pres cages dans les ultimes
moments de la partie. Les Bru-
geois se tenaient la tête entre
les mains pendant que les
Bruxellois célébraient le but
de toutes les manières possi-
bles et imaginables.
En football, et dans le sport
de manière générale, le mal-
heur des uns faisait claire-
ment le bonheur des autres…
Daland venait d’offrir la vic-
toire aux Unionistes qui n’en
demandaient pas tant pour
confirmer leur statut de lea-
der de la compétition.
. Aucune faille
d’un point de vue mental
Pour être honnête, tout le
monde le sentait venir, ce
troisième but. Avec les huit
minutes d’arrêt de jeu, les
Saint-Gillois étaient bien évi-
demment capables de mettre
le but décisif après avoir cra-
vaché d’arrache-pied pour re-
venir dans la partie en étant
menés de deux buts au repos.
“J’insiste sur un point impor-
tant. Je ne veux pas voir dans les
journaux et sur les sites d’infor-
mations que nous avons eu de
la chance de gagner sur ce but”,
expliquait Felice Mazzù face
aux nombreux journalistes
après la partie. “Ce serait ré-
ducteur pour mes joueurs qui
ont réalisé un bel exploit en re-
venant de la sorte. Il ne faut pas
oublier tout ce qu’ils ont entre-
pris pour revenir dans le coup.
Ce qu’il faut retenir de tout ça,
au final, c’est que ce sont des
joueurs qui se sont battus pour
obtenir un résultat alors qu’ils
n’étaient pas dans une situation
confortable. Kaoru Mitoma,
formé comme ailier gauche, a
joué back en deuxième mi-
temps et il a amené ce qu’il fal-
lait en deuxième période. Mes
joueurs ont eu ce courage et ce
mérite d’y croire. C’est une vic-
toire fantastique pour tout le
club.”
Sur ce point, l’entraîneur de
la Butte a plus que raison. Les
Saint-Gillois méritaient am-
plement les trois points au vu
de toutes les occasions créées
durant la partie. Ils ont, cer-
tes, commis des erreurs sur
les buts concédés. Mais le
mental XXL des troupes jau-
nes et bleues leur a permis de
revenir de loin, très loin,
comme ce fut le cas face à Se-
raing le 16 octobre dernier
(NdlR : de 0-2 à la pause à 4-2).
“Ce qu’il faut mettre en évi-
dence après cette rencontre,
c’est cette mentalité, cet état
d’esprit avec des joueurs in-
croyables. On prend des buts
évitables qui succèdent des pha-
ses arrêtées, c’est vrai. Mais les
gars méritent cette belle vic-
toire. C’est un groupe de joueurs
fantastiques et je peux le dire,
cela va être compliqué de retra-
vailler avec un groupe pareil à
l’avenir”, poursuivait l’entraî-
neur du matricule 10, qui n’a
pas hésité à ressaisir ses gars
dans les vestiaires à la pause.
“Je leur ai dit : “Si vous montez
sur ce terrain avec aucune
ambition de victoire, cela ne
sert à rien de remonter sur la
pelouse.” Moi, je voulais voir
des gars qui se battent pour ren-
verser le score et qui avaient en-
vie de gagner. J’ai aussi fait allu-
sion au match contre Seraing
car on avait déjà réalisé pareil
scénario. On a pris tous les ris-
ques en modifiant la composi-
tion d’équipe qui apportait un
plus offensivement.”
Dans le même registre que
son coach, Teddy Teuma, le ca-
pitaine maltais de l’Union,
parlait, lui aussi, du caractère
du groupe bruxellois. “À l’épo-
que, j’étais plus du genre à
gueuler et à faire ressortir ma
frustration auprès des gars (ri-
res). Maintenant, je suis plus du
genre à expliquer, à dialoguer
avec les autres du noyau mais
de manière positive. Je voulais
faire comprendre que ce n’était
pas catastrophique ce que nous
avions fait en première période
mais qu’il fallait rester dans no-
tre match et qu’on avait les pos-
sibilités de renverser le Cercle”,
racontait l’homme fort de
l’Union, qui a pleinement évo-
lué dans son rôle de capitaine
au cours des derniers mois.
“On savait à la mi-temps qu’on
était capables de réaliser quel-
que chose de beau car on l’avait
déjà produit. C’est sûr qu’il ne
faut pas trop s’habituer à ce
genre de succès car ce n’est pas
bien non plus (rires). Ceci dit,
c’est bien qu’on ait pu montrer
notre force de caractère en em-
pochant une nouvelle victoire
de la sorte. Il n’y a pas que les ti-
tulaires qui avaient cette force
mentale. Je dirais que c’est tout
le groupe, même les rempla-
çants et réservistes ont aussi
cette rage de vaincre. C’est hy-
per important de pouvoir comp-
ter sur tout le monde quand on
a besoin de quelque chose en
plus sur le terrain. Ce samedi,
nous avons montré notre solida-
rité et notre ferveur.”
. Objectifs rencontrés
deux sur deux !
Comme explique souvent le
T1 unioniste, il ne veut pas
mettre de pression inutile sur
ses joueurs. Ils ressentent
déjà assez fort ce phénomène
depuis plusieurs journées de
championnat. Le vestiaire se
retrouve parfois dans une si-
tuation inconfortable et ce
n’est pas toujours facile à gé-
rer en interne. C’est d’ailleurs
pour cette raison que le
noyau fonctionne au fameux
système du “match par
match”. Sans se voir trop
beaux, les Unionistes réussis-
sent les objectifs à court
terme fixés par le staff jaune
et bleu depuis plusieurs se-
maines.
Il y avait tout d’abord ce ti-
tre honorifique de champion
d’automne que les membres
du matricule 10 ont confirmé
après leur belle victoire 1-7 ac-
quise à Ostende. Et puis, sûre-
ment le plus beau, celui de
boucler 2021 en étant, à coup
sûr, leaders de D1A. “On sait
que notre noyau ne ressemble
en rien à ce que possèdent les
cadors de Pro League. Mais ce
que mes joueurs font au quoti-
dien reste exceptionnel. Il y a
encore quatorze matchs à jouer,
c’est énorme. Je veux juste dire
un grand bravo à tout mon
groupe pour avoir réalisé ces
deux objectifs.”