Champion d’automne avec quatre points d’avance sur ses premiers poursuivants, meilleure attaque et deuxième meilleure défense de la série, meilleur buteur en ses rangs : le bilan de Felice Mazzù est tout bonnement exceptionnel à la mi-saison. prevnext
Même dans leurs rêves les plus fous, les fans de l’USG n’auraient probablement pas osé imaginer le scénario de cette première moitié de championnat. Le matricule 10, de retour au plus haut niveau du football belge pour la première fois depuis 48 ans, trône en tête du classement après dix-sept journées. Et c’est amplement mérité au vu des prestations de haut vol délivrées depuis la fin du mois de juillet. Le bilan du coach saint-gillois est dès lors tout simplement exceptionnel. Pour autant, tout n’a pas non plus été parfait. Felice Mazzù le sait, son équipe devra gommer certains errements si elle veut faire durer le conte de fées le plus longtemps possible.Vendredi dernier, face à Saint-Trond, l’Union a clôturé le premier tour de la meilleure des manières : par un succès. Après quatre mois de compétition, elle affiche un bilan remarquable de douze victoires. Et non des moindres. Car sur son tableau de chasse, elle peut accrocher -entre autres- les scalps d’Anderlecht, du Standard, de Charleroi ou encore de La Gantoise. « Terminer ce premier tour en étant premier, c’est un exploit pour cette équipe qui vient de Division 1B », se réjouissait Felice Mazzù dans les travées du Stayen. Un exploit d’autant plus grand que le titre de champion d’automne a été acquis trois journées avant la fin officielle de ce premier tour, après une victoire éclatante face à Ostende (1-7 le 21 novembre dernier).Mais si cette réussite a de quoi surprendre, elle n’est pour autant pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d’un travail de fond réalisé par le coach saint-gillois depuis son arrivée à la Butte en mai 2020. « On a mis en place un dispositif offensif, qui nous oblige à aller vers l’avant. On joue un football pour d’abord marquer des buts. Et on peut dire qu’on en a accumulé un certain nombre. »Son équipe possède en effet la meilleure attaque. Et de très loin ! Car avec 43 réalisations au compteur, elle en comptabilise neuf de plus… qu’Anderlecht, deuxième meilleure division offensive du Royaume ! Et elle détient également le meilleur buteur de la compétition en ses rangs : Deniz Undav et ses seize buts.Enfin, ce qui arrive à l’Union ne serait pas possible sans une toute grosse mentalité. Et celle-ci a encore fait la différence contre Saint-Trond. Pour la quatrième fois de la saison, les Saint-Gillois sont parvenus à redresser la tête immédiatement après un revers. « Cela prouve que mes gars n’acceptent pas la défaite et qu’ils ont un tout gros caractère. Chapeau à eux ! »L’euphorie ambiante ne doit toutefois pas faire oublier les quelques manquements apparus lors de certaines rencontres. Perfectionniste, Felice Mazzù sait qu’il doit améliorer son équipe sur certains points. « On doit encore grandir en maturité. Dans un match comme contre OHL par exemple, où on était mené au score, on doit être capable de renverser la situation. »Voilà effectivement un point de travail pour les Saint-Gillois qui ont été menés six fois cette saison et ont perdu à quatre reprises. Et cela, sans parler de la défaite en coupe de Belgique contre Malines. Mais par contre, quand l’Union arrive à revenir, c’est à chaque fois spectaculaire. Seraing (remonté de 0-2 à 4-2) et Genk (remonté à 1-1 dans les arrêts de jeu) s’en souviennent encore. « On pratique également un football avec de la folie mais, à certains moments, il faut rester dans l’organisation et penser au résultat. Ce qu’on n’a pas toujours réussi à faire. »Sans le nommer, Felice Mazzù faisait là référence au match face à l’Antwerp lors duquel ses ouailles menaient 1-0 et continuaient à se ruer vers l’attaque. Résultat des comptes, elles se sont fait surprendre deux fois en contre-attaque et ont perdu les trois points. Dans une moindre mesure, la défaite face à Bruges en tout début de saison était aussi certainement dans son collimateur. « Même si on a une très bonne moyenne, on prend des buts. Et quand on prend des goals, on ne peut pas toujours être satisfait. Il convient donc d’encore améliorer notre organisation défensive. »Avec dix-huit buts encaissés, l’USG possède pourtant la deuxième meilleure défense de la série à égalité avec l’Antwerp. Mais Felice Mazzù constatera que ses joueurs ne sont parvenus à garder le zéro « qu’ » à six reprises.Et maintenant ? Comment se comportera l’Union dans les semaines et mois à venir ? Parviendra-t-elle à maintenir le cap ? Ou bien craquera-t-elle ? Sans se lancer sur le terrain glissant des pronostics, il peut aisément être affirmé que l’Union devra surtout éviter trois écueils. Le premier sera probablement le plus important : garder tout le monde lors du mercato hivernal. La semaine dernière, dans nos colonnes, le directeur général du club, Philippe Bormans, avait affirmé haut et fort que l’Union n’était pas intéressée par un départ d’un de ses joueurs. Mais dans les faits, pourra-t-elle vraiment résister à une grosse offre ? Felice Mazzù, lui, part confiant. « Je pense que les joueurs ont envie de rester ensemble jusqu’à la fin de la saison. On essaye de leur faire comprendre, en tout cas pour certains, qu’ils découvriront peut-être une nouvelle aventure la saison prochaine. Mais qu’ils sont dans une sphère positive pour le moment et qu’il faut continuer à prendre des points et à bien prester. Évidemment, je ne sais pas les enchaîner. Mais la direction a indiqué qu’elle n’avait aucun souhait de vendre qui que ce soit en janvier. »Deuxième danger qui guette : des blessures de longue durée. L’USG est épargnée par la poisse jusqu’à présent (seul Senne Lynen est sur la touche). Mazzù et son staff croisent les doigts pour que cela continue le plus longtemps possible.Enfin, il s’agira pour les Saint-Gillois de savoir gérer la pression médiatique. Hasard ou non, ils ont chuté face à OHL, quelques jours après leur titre de champion d’automne acquis face à Ostende. Dans les jours qui suivirent l’acquisition de ce titre honorifique, ils furent -encore un peu plus qu’à l’accoutumée- mis sous le feu des projecteurs. « Je pense que toute cette attention et le fait d’avoir des interviews tous les jours avaient quelque peu trotté dans les têtes. Peut-être que, inconsciemment, cela a perturbé les esprits », avait d’ailleurs fait remarquer Felice Mazzù.Un point qu’il devra gérer dans les semaines et mois à venir. Car l’Union risque bien d’attirer encore un peu plus les regards sur elle.