Auteur d’un doublé à Anderlecht, Deniz Undav n’a pas tardé à faire parler de lui en D1A. Deuxième meilleur buteur de l’Union la saison dernière avec 17 buts, l’Allemand a traversé des moments difficiles. next
Il y a trois ans, un certain Youssoufou Niakaté s’était fait connaître du grand public en inscrivant un triplé au Lotto Park. Ce dimanche, un autre attaquant saint-gillois s’est révélé sur cette même pelouse : Deniz Undav. Auteur d’un doublé, il a connu son plus grand moment depuis son arrivée il y a un an à l’Union. Et pourtant, ses débuts du côté de la Butte étaient loin d’être idylliques…L’avant-centre rayonnait à l’issue du derby. Et il y avait de quoi puisque, grâce à sa prestation étincelante, il a été élu homme du match. « J’en suis très fier, mais c’est le collectif qui prime », lâchait-il toutefois humblement avant de revenir sur la rencontre. « L’entraîneur nous a dit à la mi-temps, alors qu’on avait pris un but dix secondes avant de rentrer aux vestiaires, de garder la tête froide. Et que si nous jouions comme nous l’avions fait en première période, nous l’emporterions. Et c’est ce qu’il s’est passé. »Adaptation difficileÀ titre personnel, avec ses deux buts, l’Allemand a porté à 19 son total de goals inscrits en championnat depuis qu’il a débarqué à l’Union il y a un an. Il avait en effet marqué 17 en Division 1B l’année dernière, deux de moins que son compère d’attaque Dante Vanzeir. Un joli bilan, d’autant plus au regard des grosses difficultés d’adaptation qu’il a connues à ses débuts. En effet, il avait dû attendre la huitième journée pour débloquer son compteur, suscitant certaines critiques et interrogations quant à ses capacités et à son niveau de jeu. Cette période très sombre l’avait alors fortement affecté psychologiquement. « J’ai connu trois premiers mois difficiles », avait-il confié, lui qui quittait, à 24 ans, son pays natal pour la première fois de sa carrière. Formé au Werder Brême, il était ensuite passé par des clubs évoluant dans des plus basses divisions : Havelse, Weyhe, l’Eintracht Braunschweig et Meppen, phalange de D3 où il évoluait juste avant de signer à l’Union.« Changer mon style de jeu »« J’ai dû changer mon style de jeu, m’adapter à un autre football qu’en Allemagne. Mais surtout, j’étais loin de ma famille, de ma femme. Après quelques mois, elle est enfin venue me rejoindre et cela m’a soulagé. Ne pas être seul loin de chez soi, pouvoir discuter et être écouté, c’est important. C’est un tout qui fait que, aujourd’hui, je joue mieux qu’à mes débuts. »L’Union, de son côté, aura également joué un rôle primordial dans son « rétablissement », l’encadrant et le soutenant du mieux possible. Comme le confiait Felice Mazzù ce dimanche à l’issue du derby. « Ses soucis mentaux, il les a connus en début de saison. Quand un joueur arrive d’un autre club, d’un autre pays, d’une autre culture, je pense qu’il lui faut du temps pour s’adapter, notamment au niveau de l’alimentation. Sur ce point, on a beaucoup parlé avec Deniz ainsi qu’avec notre diététicienne. Il avait des habitudes qu’on a voulu lui enlever. Mais il était aussi tout seul en Belgique et a eu, depuis lors, la chance de se marier. Sa femme est maintenant avec lui en Belgique. Ce sont tous des paramètres qu’il faut prendre en compte avant d’assassiner un joueur qui arrive d’un autre pays. »Aujourd’hui, l’attaquant a retrouvé toute sa sérénité. Et a cultivé sa confiance tout au long de la préparation, empilant de nombreux buts. Ce qui lui a fait clamer il y a quelques semaines : « Je veux atteindre la barre des 14 buts cette saison ! » Au vu de ce qu’il a montré ce dimanche à Anderlecht, cet objectif semble totalement dans ses cordes.