Pour sa première officielle avec les Mauves, Wesley Hoedt n’aura pas rassuré.PhotoNews
PreviousNextLa première défense, c’est l’attaque. Mais quand on n’est pas efficace offensivement, il faut au moins être solide derrière. L’arrière-garde mauve, costaude la saison dernière, apparaît aujourd’hui très fragile. prevnext
On parle souvent de l’absence d’un nouveau numéro 9 pour expliquer les soucis d’Anderlecht cet été. Cela s’est encore vu dimanche contre l’Union Saint-Gilloise : le départ de Lukas Nmecha a laissé au parc Astrid un vide énorme, qu’il sera extrêmement compliqué de combler. Toutefois, lorsqu’une équipe est à la recherche de confiance au moins autant que d’automatismes, la stabilité défensive est souvent la base pour espérer une reconstruction réussie. C’est grâce à une arrière-garde tenant la route que les Mauves avaient souvent pu sauver les meubles la saison dernière, terminant finalement à une honorable quatrième place en dépit de quelques bourdes – déjà !- et d’un manque d’efficacité – déjà aussi – offensive. Deuxième meilleure défense de la saison 2020-2021 avec 45 buts encaissés en 40 matches, juste derrière Bruges (37) mais devant Genk (53) et l’Antwerp (59), les Bruxellois sont apparus extrêmement fébriles pour leur premier match de championnat. En tant qu’ancien grand défenseur, comment Vincent Kompany n’arrive-t-il pas à mettre en place une organisation digne de ce nom ? Tentative d’explication, entre incompréhensions et circonstances atténuantes.1Pourquoi ne pas privilégier la défense de la saison passée ?Même s’il ne faudrait pas oublier qu’il s’est, lui aussi, rendu coupable de quelques bourdes de dimension, Matt Miazga était l’incontestable patron de la défense mauve l’an dernier. Dans les duels aériens, notamment, Air Force One était extrêmement précieux. Son départ laisse un vide derrière alors que Wesley Hoedt n’a pas encore pu le faire oublier. En cette période d’instabilité défensive, pourquoi Vincent Kompany ne se repose-t-il pas sur Murillo, Mykhailichenko et Delcroix, les trois autres défenseurs qui offraient les fondations les plus solides il y a quelques mois ? C’est moins simple qu’il n’y paraît. Rattrapé par le Covid cet été, Murillo n’est pas encore prêt physiquement. Mentalement non plus, manifestement, quand on sait avec quelle nonchalance il se comporte sur l’action du 1-2 face à l’Union. Même si, à sa décharge, il a été bombardé dans une équipe dépourvue d’automatismes pendant que les trop nombreux changements effectués en plein match accentuaient le déséquilibre.Quoi qu’il en soit, depuis son retour au Panama en décembre dernier, Murillo semble peu concerné. Avec Sardella qui n’en finit plus de répéter ses erreurs (à peine 25 % de ses duels gagnés ce week-end) et le jeune Mehssatou, l’international panaméen n’a pas vraiment de concurrence.Delcroix, de son côté, a également besoin de temps pour retrouver toutes ses sensations après son opération au genou subie en mars dernier. Au même titre que Mykha, arrivé deux semaines plus tard que les autres pour la préparation en raison de ses obligations internationales. Mais encore faudrait-il que l’entraîneur anderlechtois compte vraiment sur l’Ukrainien alors qu’il privilégie actuellement un Sergio Gomez très méritant à une place de back gauche qui n’est pas la sienne.2Quel duo axial ?Même si les deux premiers buts sont essentiellement venus de deux erreurs individuelles sur le flanc droit, le duo axial composé de Hoedt (à peine 17 % de ses duels aériens remportés contre 65 % en moyenne pour Miazga l’an dernier) et de Harwood-Bellis n’a pas marqué des points contre l’Union. Mais quelle paire serait la plus efficace ? À terme, on pourrait se diriger vers une association Hoedt-Delcroix mais on aurait alors deux gauchers tandis que Van Crombrugge l’est également. Et comment justifier auprès de City un renvoi sur le banc de Harwood-Bellis, prêté au RSCA pour acquérir du temps de jeu ? À propos du jeune défenseur anglais, on soulignera que si sa vitesse de réaction a semblé poser autant de difficultés que celle de Hoedt dimanche, il n’en a pas moins remporté 67 % de ses duels aériens tout en ne gaspillant que 4 des 70 ballons perdus par l’ensemble de la défense bruxelloise. Aux côtés de Hoedt, Harwood-Bellis ou Delcroix, les jeunes Debast et Lissens tireront-ils un moment les marrons du feu ? Cobbaut, lui, est poussé vers la sortie tandis que Kana est davantage perçu comme un milieu par le staff technique.3Quel boulotdéfensif de l’attaqueet de l’entrejeu ?Une bonne défense se construit avant tout collectivement. Avec une mentalité appropriée et un pressing de tous les instants dans toutes les lignes. Tous les Anderlechtois ne semblaient pas disposer de la condition physique requise pour y parvenir en cette première journée de championnat. Également fragiles mentalement, les Mauves n’ont visiblement pas été transcendés par les injonctions de leur coach. Ils n’ont en tout cas pu compter sur aucun leader pour sonner la révolte après les buts unionistes. Comme l’avait fait Adrien Trebel contre Bruges en playoffs pour revenir de 1-3 à 3-3 ou comme s’y employait régulièrement Lukas Nmecha la saison passée. L’Allemand était souvent le premier défenseur anderlechtois et, non content de conserver le ballon dans l’équipe, il coupait les angles comme le faisait Lokonga dans l’entrejeu. Ashimeru n’a pas démérité contre la bande à Mazzù, mais la complémentarité avec Cullen manquait. Olsson apportera-t-il cet équilibre ? Et Refaelov recevra-t-il l’occasion de partager son expérience au-delà des murs du vestiaire ?