“L’Unioniste” est un personnage de dessin créé
par un supporter anonyme du matricule 10.
Ses dessins sont souvent attendus et font leur petit effet
une fois sur la Toile. Gilles
l’Unioniste est un personnage représentant un supporter de
l’Union Saint-Gilloise souvent guidé
par sa mauvaise foi, son humour décalé et ses vannes osées.
Son créateur préfère ne pas être reconnu mais il nous plonge dans un
monde imagé qui ne laisse clairement pas indifférent.
Les gens vous connaissent derrière
votre pseudo “l’Unioniste” et vos dessins mais vous ne voulez pas être reconnu ? Pourquoi ?
“L’impulsion de base était de créer
un personnage qui se trouve dans les
gradins avec les autres supporters. Il
représente donc tout le monde et personne à la fois. Ce qui me lie à l’Unioniste, c’est l’amour pour le club et pour
les gradins. Son discours s’inspire un
peu de tout ce qui se murmure dans les
tribunes. Les scores des matchs et ses
impressions. Parfois de mauvaise foi,
parfois taquin ou piquant.”
Votre amour pour la RUSG est-il là
depuis petit ? Êtes-vous un
abonné du club ?
“Je suis abonné mais je n’ai pas eu la
chance de grandir dans le stade.
Quand j’ai quitté le foyer familial il y a
quelques années, j’ai emménagé à
Saint-Gilles. Des copains qui allaient
souvent au Marien m’y ont emmené.
Depuis, je ne manque presque aucun
match. Je me souviendrai toujours de
la première fois où j’ai mis les pieds au
stade, le kop chantait et il y avait pas
mal de monde. Ça m’a tout de suite
plu.”
Pourquoi avoir créé ce concept de
dessins représentant votre club de
cœur ?
“Je fais du dessin depuis gamin et
mon père faisait déjà du dessin de
presse quand il était jeune lui aussi.
J’avais envie, avec mes moyens, de faire
un petit quelque chose pour mon club,
et le dessin de presse est un art populaire et noble par sa beauté. Ça faisait
écho à mon expérience dans les gradins… Le premier dessin est arrivé un
peu par hasard. J’étais au boulot en
train de griffonner et je racontais aux
autres à quel point le dernier match de
Croky Cup face à Westerlo avait été
dingue. Aujourd’hui, il y a de plus en
plus de gens qui réagissent et s’abonnent pour voir les prochains dessins.
C’est hyper encourageant et motivant.
J’essaie aussi de répondre un maximum aux gens qui me
contactent. Il y a même
des néerlandophones
parmi les abonnés ! Je
ferai les posts en deux
langues dorénavant.”
Qu’est-ce qui vous
manque le plus à
l’Union ?
“Définitivement les
gradins. Avec tout ce
que ça implique. La
proximité avec tous
les autres supporters,
le tambour, les chants,
le poing levé pour
Bruxelles, les bières
qui volent, les révoltes
– parfois de mauvaise
foi – face aux coups de
sifflet de l’arbitre,
quitter le stade et voir
toutes les écharpes dans la rue, en
boire une dernière ou aller chercher
une frite. C’est ça qui manque. Je pense
que ça s’est aussi ressenti dans la
fréquence des dessins.”
Vous vivez une période particulière en
tant que fan. Vous devez rester à la
maison mais, en contrepartie, l’équipe
doit vous épater avec ce championnat
de feu ?
“Oui, on est passés des gradins au
canapé… ce n’est pas pareil ! En ce
moment, c’est incroyable ce qui se
passe avec nos gars. Les issues des
matchs sont super positives, les points
s’accumulent et c’est hyper excitant. On
se dit que cette fois c’est la bonne.
Mazzù a bien compris comment et
quand faire jouer ses hommes et ça se
ressent dans les résultats.”
Cela commence à sentir vraiment bon
après 48 ans d’attente ! Y a-t-il une idée
qui se dégage dans votre tête pour un
dessin de titre ? Si oui, laquelle ?
“Cela commence oui… mais ce n’est
pas évident ! J’ai envie de faire quelque
chose d’un peu spécial pour marquer le
coup. Un dessin plus travaillé que sur
les autres, et peut-être pas uniquement
en ‘digital’. Il faudra donc encore un
peu y réfléchir.”