Il va endosser un nouveau costume.ACFFC’est une première en Belgique : un ancien joueur professionnel va devenir arbitre. Et il est Brabançon ! En effet, Fazli Kocabas, puisqu’il s’agit de lui, a décidé de prendre le sifflet et de se lancer dans l’arbitrage. D’ici quelques semaines, il passera donc de l’autre côté de la barrière. prevnext
Après une longue carrière professionnelle, Fazli Kocabas pense à sa reconversion. Formé au RJ Wavre, il est arrivé au Standard à 15 ans. Il y est resté cinq ans et a évolué jusqu’en U21 avant d’être intégré au noyau A par Michel Preud’homme. Il a tenté sa chance ensuite à Eupen. D’origine turque, il a joué pour Erciyesspor et Adana Demirspor avant un retour en Belgique où il a porté les maillots de l’Union, OHL, Walhain, Roulers et Virton, avec un passage par le Luxembourg à Hespérange. International belge de U15 à U21, il a joué 21 matches de Jupiler Pro League, 162 matches de Proximus League et 15 matches de Super Ligue turque. Après une quinzaine d’années passées au plus haut niveau, le joueur de 31 ans a décidé de s’engager cette saison avec Grez-Doiceau en P1 brabançonne et donc également de se lancer un tout nouveau défi. « Mon envie d’arbitrer est arrivée en fin de carrière », explique-t-il. « Ce n’était pas spécialement une envie que j’avais depuis tout petit. Je voulais rester dans le monde du foot professionnel mais sans avoir d’attache à un club. L’arbitrage était donc idéal. Il y a quelques mois, j’avais contacté la fédération pour lui manifester mon intérêt pour ce domaine. J’ai rencontré Alexandre Boucaut (NDLR : le manager du recrutement des arbitres à l’ACFF) et je suis sorti convaincu de cette entrevue. Je suis depuis lors en train de suivre les cours par internet et j’attends pour passer mon examen. Mais cela n’est pas si simple que ce qu’on pourrait penser. Car on connaît les grandes règles mais pas spécialement toutes les petites plus spécifiques. »Pour exercer au mieux ses nouvelles fonctions, Fazli Kocabas bénéficiera d’un atout de taille : son expérience personnelle. « Mon passé de joueur va forcément m’aider. Je pourrai appréhender plus facilement l’aspect psychologique des vingt-deux acteurs car je comprendrai leur réaction. Si un joueur rate une ou deux passes et se fait crier dessus par son entraîneur, je comprendrai qu’il devient nerveux et devrai dès lors user de psychologie avec lui. Et puis, je pense que les joueurs feront attention à ce qu’ils feront et diront. Et ils éviteront la simulation car je suis aussi passé par là (rires). »« Je n’appréhende pas du tout, au contraire »Dans un futur plus ou moins proche, on pourrait donc retrouver -qui sait- le Brabançon au coup d’envoi de matches de Jupiler League ou de Proximus League ! « Une fois que j’aurai passé l’examen (NDLR : ce qui n’est pas possible pour l’heure à cause de la crise sanitaire, comme expliqué ci-dessous), je pense qu’il y aura moyen que j’arbitre déjà cette saison chez les jeunes, pour peu que les championnats reprennent évidemment. Mon but, à terme, est d’arriver jusque dans le monde professionnel. Je ne compte pas arbitrer les jeunes pendant vingt ans mais il ne faut pas non plus brûler les étapes. On va monter de niveau palier par palier. Et puis, il faudra aussi voir si l’arbitrage me plaira, si c’est fait pour moi. En tout cas, je n’appréhende pas du tout, d’autant que je commencerai chez les jeunes. Et puis, j’avais moi-même en général un bon rapport avec les arbitres en tant que joueur. »Les prochaines semaines et prochains mois de Fazli Kocabas seront en tout cas bien occupés car l’arbitrage n’est pas son seul projet. « Je suis aussi des cours d’entraîneur et j’ai d’ailleurs deux équipes sous mes ordres, une à OHL et une autre à Grez-Doiceau. Je fais cela durant un an pour voir si je me sens aussi à l’aise dans le coaching et si je suis capable de relever ce défi. »L’arrivée d’un ancien joueur pro dans le monde de l’arbitrage pourrait en tout cas susciter de nouvelles vocations. C’est évidemment le souhait le plus ardent de la fédération.