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I l y a 35 ans, le dernier derby en compétition officielle
I l y a 35 ans, le dernier derby en compétition officielle

entre l’Union Saint-Gilloise et le RWDM avait lieu. Le dimanche 12 mai 1985, plus de 15 000 suppor- ters vivaient ce derby de la zwanze au parc Duden, dans un stade plein à craquer, rem- pli de véritables amoureux du football bruxellois qui ont fait les lettres de noblesse de ces affrontements. Ce jour-là, Danny Ost, qui a entraîné le RWDM à son re- tour en 2015, était sur la pe- louse, vareuse jaune et bleu sur les épaules. “Il y a 35 ans, j’ai joué ce derby, un match bien plus parti- culier à l’époque que celui qui nous attend ce samedi, la faute au Covid-19 qui ne permettra qu’à 1 500 supporters à peine d’assister à ce qui aurait dû être la fête du football bruxellois”, constate Danny Ost. “Et c’est bien dommage car ces duels en- . Aujourd’hui patron de la Brasserie Kasteel Beersel, Danny Ost assistera au derby en tant que consultant pour Eleven Sports. © STERPIGNY tre le RWDM et l’Union, ils sont toujours pleins d’attente, très médiatisés et à l’atmosphère si particulière. À l’époque, les joueurs des deux camps se con- naissaient par cœur et tous les acteurs de ce derby étaient là pour l’amour du football, pour porter leurs couleurs le plus fiè- rement possible, devant des sta- des combles. Il y avait 19 000 personnes au stade Machtens pour le match aller et 15 000 au parc Duden pour le retour. Rien qu’à l’échauffement c’était la fo- lie, alors quand nous sommes montés sur le terrain, ça a été incroyable.” Cette année-là, Molen- beekois et Saint-Gillois évo- luent en D2 mais l’écart entre les deux clubs est énorme. D’un côté, il y a le RWDM, can- didat à la remontée après sa relégation et de l’autre, l’Union, promue, qui doit tout faire pour ne pas rebas- culer en D3. Et le premier af- frontement entre les deux équipes, au stade Machtens, reflétait parfaitement cette différence de niveau. “On a reçu une leçon, balayés 6-1. Un match extrêmement dif- ficile pour nous. À tel point qu’à la mi-temps, alors que nous étions menés 3-0, le coach vou- lait changer de gardien. Il a alors dit à Francis Cuypers, an- cien du Daring, qu’il devait rem- placer Bobby Dekeyser. Francis a alors lancé au coach qu’il ne voulait pas monter sur le ter- rain, qu’il ne voulait pas se faire humilier devant 19 000 person- nes. Finalement, nous sommes parvenus à le convaincre mais il a quand même pris trois buts.” Au retour, le match fut bien plus serré, même si Danny Ost n’en garde pas le meilleur souvenir de sa carrière. “Devant 15 000 supporters, Molenbeek devait gagner pour être champion alors que nous étions pratiquement sauvés. Durant ce match, je me vois en- core tacler, prendre le ballon et puis seulement toucher l’atta- quant adverse. Mais l’arbitre dé- signe le point de penalty et on s’incline 0-1.” Ces derbies, c’était bien plus que des rencontres de football. Des moments de par- tage, de folklore et de fête du football bruxellois. “Même après ces défaites, on faisait la fête avec les joueurs du RWDM dans la buvette. C’était une autre époque, une époque où on sortait en se- maine dans les mêmes endroits que nos adversaires. On se char- riait beaucoup ; c’est cette at- mosphère qui me manque le plus dans le football d’aujourd’hui. Quand je vois toute cette haine dans les sta- des, cette méchanceté sur les ré- seaux sociaux, je trouve ça la- mentable alors qu’un derby de- vrait être une fête du football. J’aimerais qu’on se charrie comme avant, que l’on retrouve cet esprit qu’est la zwanze et qui a fait l’histoire de nos derbies.” “Avec cette équipe, Mazzù doit faire monter l’Union” S’ il y a 35 ans le RWDM dominait l’Union Saint-Gilloise, la donne a bien changé et les rôles sont inversés. Cette saison, l’Union est un candidat à la montée en D1A alors que le RWDM, promu, devra assu- rer sa place dans l’anticham- bre de l’élite. “Ce sera difficile pour le RWDM de rivaliser avec l’Union ce week-end, même si sur un match, tout est possible en football. Sur le papier, in- discutablement, l’Union Saint- Gilloise est plus forte.” Danny Ost en est per- suadé : les Saint-Gillois dé- crocheront la montée en D1A au terme de cette sai- son. “L’Union doit monter cette saison en D1. J’ai vu les matchs contre Deinze, Westerlo ou en- core la belle équipe de Se- raing, et il est clair qu’avec un tel noyau, l’Union doit être championne.” L’arrivée de Felice Mazzù comme entraîneur des Saint-Gillois a confirmé les ambitions de la direction. “Avec ce potentiel, avec ce budget, avec une telle équipe, Mazzù doit faire monter l’Union en D1A. Cet entraîneur peut apporter quelque chose à l’Union, le style de club qui lui convient bien, même si l’am- biance familiale qui a fait la réputation de l’Union est moins présente au sein d’une direction très professionnelle, qui sait où elle veut aller.” L’Union et le RWDM, deux clubs que Danny Ost espère voir en D1A le plus rapide- ment possible. “L’Union en est proche alors que dans les rangs du RWDM, Thierry Dailly sait très bien que sans apport financier venu de l’extérieur, ce sera compliqué de grandir. J’espère toutefois qu’il trouvera ce sou- tien car je suis un vrai Bruxel- lois et j’espère encore être de ce monde pour voir Ander- lecht, l’Union et le RWDM évo- luer en D1A.” “De génération en génération” Danny Ost, c’est un fidèle serviteur de l’Union Saint-Gilloise. Il a porté le maillot jaune et bleu pendant près de 25 ans, dont 15 en équipe première. Et il est encore présent à cha- que match disputé au stade Marien. “Comme on dit : Union un jour, Union toujours. J’ai l’Union dans la peau.” Mais cela ne l’a pas empêché d’entraîner le RWDM lorsque ce dernier a fait son retour en 2015. “Je n’oublierai jamais ce premier match de championnat disputé devant 4 000 personnes. J’ai senti ce public qui attendait tellement ce retour.” Publics molenbeekois et saint-gillois qui ne sont finalement pas si opposés que ça. “L’engouement des deux camps est fantastique et aujourd’hui, que ce soit dans un camp ou dans un autre, on retrouve ce mélange entre les vieux sup- porters et les plus jeunes qui viennent maintenant au stade. Un fanatisme qui se transmet de génération en génération.”

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