C’est le 1er novembre 1897 que le club de l’Union Saint-Gilloise a été fondé par une bande de copains. L’histoire retiendra bien évidemment cette fabuleuse série de 60 rencontres sans défaite entre 1933 et 1935, ses onze titres de champion de Belgique et ses deux Coupes nationales, des titres de gloire qui ont tous été conquis avant la Deuxième Guerre mondiale. Après avoir végété lors des dernières décennies, le club a connu un regain récent avec son retour dans l’ex-D2 belge en 2015, puis sa présence en D1B pour la seconde année d’affilée. Il y a quelques mois, une particularité du règlement de cette compétition lui permettait même de croiser le fer, en playoffs 2, avec
le Standard et Saint-Trond, pour ne citer qu’eux.
“On a écrit une page de l’histoire du club à cette occasion”, souligne l’entraîneur actuel, Marc Grosjean. “L’Union renoue tout doucement avec son passé glorieux. Sa place est parmi l’élite, mais il faudra de toute façon attendre le retour au stade Marien pour afficher plus d’ambitions. En attendant, le matricule 10 se porte bien et se professionnalise sans perdre son identité. Nous sommes désormais respectés par des clubs aux moyens financiers bien plus conséquents que les nôtres, tels que OHL ou le Cercle de Bruges. On peut être fier de cette évolution quand on sait d’où nous venons.”
Arrivé sur la pointe des pieds d’un petit club hennuyer il y a trois ans, Charles Morren a progressivement élevé son niveau de jeu au sein d’un club qui, en même temps que lui, a pris une autre dimension. Le Lessinois d’origine en est conscient et personnifie mieux que quiconque le présent et l’avenir proche de l’Union. “Je ne suis pas bruxellois et j’ai découvert tout ce qui fait
que l’Union est ce qu’il est au fil des mois passés dans ce club unique. En être le capitaine est un grand honneur pour moi. J’essaie de lui rendre au mieux sur le terrain tout ce qu’il m’a apporté depuis mon arrivée au stade Marien. Le public, le folklore et le caractère familial de l’Union en font un club à part qui ne renie pas son passé mais est désormais tourné vers un futur prometteur. Je suis fier de participer à cette aventure en compagnie du staff et de mes coéquipiers.”
Les supporters saint-gillois ont tenu à célébrer les 120 ans de leur club favori à leur façon. Ce vendredi, un livre, qu’ils ont en partie financé, relatant les grands moments mais aussi de plus pénibles de l’histoire de l’Union, sort en librairie. C’est Philippe Dieu, graphiste et supporter passionné depuis une quinzaine d’années, qui en a eu l’idée de départ. “J’avais depuis deux ans un projet de bouquin co-écrit par des personnalités supportant le club et désireuses de faire part de leurs coups de cœur, voire de leurs coups de gueule. Un ouvrage qui pouvait expliquer pourquoi on se passionne pour l’Union, ce qui en fait son
caractère unique, son ambiance à nulle autre pareille. J’ai alors contacté la direction, mais celle-ci n’a pas mordu à l’hameçon. Il y a eu une phase de découragement, mais grâce au soutien de plusieurs personnes, mais aussi de la société qui édite le livre et au financement participatif de plus de 200 supporters, le projet a été relancé en mai et on s’est très vite rendu compte qu’il pourrait paraître quasiment en même temps que le 120e anniversaire du club; une date idéale !” Parmi les douze personnes qui ont participé à son élaboration, on retrouve notre confrère Pascal Scimè (RTBF) qui signa sa première affiliation à l’Union et y évolua pendant une dizaine d’années. “Ce club a le même âge que la Juventus qu’on surnomme la Vieille Dame en Italie. Cela veut tout dire. J’ai rédigé deux chapitres dont celui consacré à l’Union 60. Et notre archiviste Yves Van Ackeleyen a retrouvé quelques clichés magnifiques, dont un inédit du légendaire Louis Van Hege.”Parmi les personnes qui ont contribué à financer cet ouvrage qui a aussi la particularité d’être bilingue français-néerlandais, Pierre De Prins
ne cache pas, lui non plus, son enthousiasme. “Je suis venu pour la première fois au stade à l’âge de 8 ans. J’en ai aujourd’hui 68. Mon grand-père a joué en équipe fanion. Quand on m’a demandé si je voulais aider au financement de ce livre, je me suis dit que c’était une belle occasion pour moi de rendre quelque chose à ce club qui est un peu comme une deuxième famille pour moi.”