120 ans de souvenirs pour préparer l’avenir !
Fort d’un passé aussi long
que riche, l’Union SaintGilloise
s’est bâti une
notoriété qu’elle a, depuis
quelques décennies, laissée
à l’histoire. Aujourd’hui, le
matricule 10 retrouve des couleurs
et entend bien se refaire
sa place au sein de l’élite.
Les années passent mais la lé-
gende unioniste reste. Ce mercredi,
le matricule 10 fêtera ses
120 ans d’existence.
« C’est magnifique », explique
Marc Grosjean. « Cela fait plaisir
à voir et nous essayons, depuis
quelques années, de lui redonner
un lustre perdu depuis un certain
nombre d’années. Le retour au
Stade Marien sera le plus beau cadeau
qu’on pourra faire à
l’Union pour ce 120e anniversaire.
Avec une équipe en Division
1B qui mérite, à terme, de retrouver
la Division 1A. »
Une ambition bien légitime
pour un club qui a été habitué,
au début du siècle dernier, à
briller au plus haut niveau
belge, glanant 11 titres de
champion.
Depuis trois saisons maintenant,
le club a entamé un retour
aux affaires ponctué de
succès. La première impulsion a
été donnée avec Drazen Brncic
et ses joueurs pour faire basculer
le club en Division 2. Depuis,
Marc Grosjean et son
équipe ont entamé, et réussi, la
professionnalisation du club.
« Ce n’est pas prétentieux de le
dire mais en toute objectivité, le
travail de fond réalisé est exceptionnel.
Mais il est loin d’être terminé.
»
Et le coach saint-gillois connaît
l’ampleur de la tâche.
« Cela prend sans doute plus de
temps qu’ailleurs mais on évolue.
On nous donne le maximum
des possibilités pour qu’on puisse
progresser. Je sais être patient et
accepter car je connais la situation
et je vois la difficulté. J’apprécie
ce que nous faisons et
nous arriverons à grimper un
échelon. J’en suis convaincu.
Nous sommes en train de
construire quelque chose qui
tient la route. Le combat est difficile
mais on le mènera à bien. »
Du haut de ses 25 ans, Charles
Morren restera donc à jamais le
capitaine de l’Union au moment
de célébrer son 120e anniversaire.
Qui l’eut cru alors que
le médian évoluait il y a
quelques années sur les pelouses
de provinciale hennuyère.
« Je suis très fier d’être capitaine
mais peu importe que ce soit
pour les 100, 120 ou 150 ans.
C’est un club emblématique et
j’essaye de le lui rendre sur le terrain.
En tant que joueur, et capitaine,
j’aimerais bien redorer ce
blason. Il y a un rêve qui est de
permettre à l’Union de retrouver
la D1 et j’espère de tout cœur le
réaliser. Je suis arrivé à la bonne
époque et depuis mon arrivée,
nous avons eu la chance de remplir
tous nos objectifs. Il ne reste
qu’une étape à franchir mais le
niveau est très relevé. »
Pour le président du club, Jurgen
Baatzsch, l’Union est sur les
bons rails.
« Nous avons fait de beaux progrès
mais il ne faut pas se reposer
là-dessus. Nous devons travailler
sur l’arrivée d’investisseurs, de
nouveaux sponsors et de partenariats.
Je pense qu’à terme, nous
pouvons envisager la Division 1.
D’autant plus si une nouvelle ré-
forme est votée d’ici un ou deux
ans et qui pourrait réaugmenter
le nombre de clubs en D1A. »
D’autant que la survie en tant
que club professionnel est un
défi quotidien.
« Les budgets explosent, les recettes
sont déficitaires et il est difficile
voire impossible de gagner
de l’argent en D1B. L’an dernier,
nous avons eu un bilan négatif
de 500.000 euros malgré la vente
de deux joueurs. Cela témoigne
de la pression financière sur le
club. »
Malgré ça l’Union est prête à relever
le défi. Avec le retour au
Stade Marien en juillet prochain
dans le viseur.
Un bouquin pour marquer cette 120e année
Ce mardi à 18h, au Club House
de l’Union, les supporters et
suiveurs du club saint-gillois
fêteront la sortie du livre édité
pour le 120e anniversaire du
club. Fabrizio Basano, Mark De
Geest, Philippe Dieu, Pierre
Danvoye, Kurt Deswert, Stéphanie
Dubois, Christophe Erhat,
Jeroen Roppe, Yves Van Ackeleyen,
Francis Marissens,
Laurent Willame et Pascal Scimè
y ont été de leur plume
pour retracer l’histoire mythique
du matricule 10.
« On n’a pas voulu faire un bouquin
linéaire mais un livre de
supporters pour les supporters.
On y raconte quelques anecdotes
et autres exemples concrets qui
font la grandeur de ce club »,
confie Pascal Scimè. Ce mardi le
livre sera vendu à 30 euros au
lieu des 35 en librairie. –
« Fêter ses 120 ans comme la Juventus, ce n’est pas un hasard »
Anthony
CABEKE
Ex-joueur
« 120 ans, ça se fête. L’Union est
un club mythique et on n’a pas
souvent l’occasion d’entendre
un club fêter ses 120 ans. C’est
d’ailleurs une fierté d’avoir pu
écrire une ou deux pages de
l’histoire de l’Union. J’ai eu
l’occasion d’être capitaine pendant
quatre ans alors que j’étais
assez jeune et c’est une fierté
supplémentaire. Je me souviens
encore de notre montée de D3
en D2 avec une équipe assez
jeune et notre maintien dans le
top 8 de la Division 2. Je ne
garde sincèrement que de bons
souvenirs de mon passage là-
bas. »
Jacques
URBAIN
Ex-coach et dirigeant
« Fêter les 120 ans d’existence
illustre bien l’une des caracté-
ristiques du club : la fidélité.
D’autant plus qu’un club de
supporters s’appelle les Fidèles.
C’est en tout cas un
signal fort qui définit un club
qui a traversé les époques. J’ai
connu pendant plusieurs années
l’Union et la bonne humeur
dans le chef des supporters
est omniprésente. Je n’ai
jamais vu une once de violence
dans le stade. Je retiendrai
surtout la montée avec
mes joueurs de D3 en Division
2 et notre premier maintien
en D2.
Laurent
ZACCARIA
Ex-joueur
« Fêter un tel anniversaire est
toujours un événement. Cela
veut dire que le club perdure
malgré les difficultés du foot
belge. C’est bien de voir ce club
atteindre ce cap. Personnellement,
j’ai eu le plaisir de vivre
les 100 ans comme joueur. J’ai
eu l’occasion, depuis, de ressentir
la ferveur des supporters
dernièrement et avoir la chair de
poule. Le public est une composante
essentielle à l’Union et cela
reste le plus chaleureux de Belgique.
Je garderai toujours le
souvenir de ce club familial et
j’espère un jour le revoir intégrer
la fameuse D1A. » –
David
RIMBOLD
Ex-joueur
« Quelle fierté cela doit être
pour l’Union d’avoir vécu
autant de temps sans avoir été
racheté, sans avoir fusionné
ou même sans avoir été rayé
de la carte. Pas beaucoup de
clubs peuvent se targuer
d’une telle longévité. Le club
doit aussi être fier d’avoir
marqué le football belge. Mes
souvenirs ? Je me rappelle
quand, avec mon père, on
allait voir les matches de
l’Union quand je ne jouais
pas. Je me disais que si je
devais jouer plus bas, ce serait
chouette d’y jouer et finalement,
j’y ai atterri. » –
Thierry
DAILLY
Ex-joueur
« L’Union Saint-Gilloise restera
un club bruxellois mythique.
Notamment grâce à cette série
de 60 matches sans défaite
qui lui a valu le surnom
d’Union 60. De grands
joueurs y sont aussi passés. Et
puis, fêter ses 120 ans, je n’ai
qu’un mot à dire, chapeau.
C’est l’un des plus anciens
clubs belges et je leur souhaite
un très bon anniversaire.
C’est important pour le
foot bruxellois d’avoir de tels
clubs emblématiques. J’y ai
joué quelques années et j’en
garde d’excellents souvenirs.
»
Pascal
SCIMÈ
Journaliste
« J’ai grandi à l’ombre du Stade
Marien. J’ai eu ma première
affiliation là-bas à 8 ans. J’y ai
passé plus de 10 ans comme
joueur et j’allais chercher La
Butte (ndlr. le journal du club)
avant les matches. 120 ans,
comme la Juventus, ce n’est pas
un hasard. Au niveau des lé-
gendes, il n’y a pas de hasard. À
l’Union, il y a un public de
passionnés mais aussi très exigeant.
J’adorais particulièrement
Louis Van Hege, acheté
ensuite par l’AC Milan et devenu
une star. Le club fait partie
de la famille et je n’imagine pas
ma vie sans l’Union. »