Julian Nagelsmann est un ovni du football mondial. Coach principal d’Hoffenheim à 28 ans, récemment élu entraîneur de l’année en Bundesliga à même pas 30 ans, le jeune Allemand est un phénomène. La Belgique a, elle, vu arriver Yannick Ferrera à Charleroi à seulement 31 ans. Son ancien adjoint, Will Still, vient d’exploser le record de son mentor. À 24 ans, le jeune Belge a coaché son premier match en D1B au Lierse. “La direction m’a confirmé jusqu’à la tranche suite au départ de Fred Vanderbiest, explique-t-il. Je serai encore là les 4 prochains matches. On verra comment les choses évoluent au niveau du club.”
Étiez-vous prêt à endosser une telle responsabilité ?
“Je pense qu’on n’est
jamais prêt à 100 %. Je suis conscient d’avoir encore beaucoup de choses à apprendre mais je profite de ces rencontres pour emmagasiner un maximum de choses. Quand la direction amènera un nouveau coach, je reprendrai ma place d’adjoint dans le staff.”
Comment vous faites-vous respecter pas des gars qui sont plus âgés que vous ?
“Franchement, les joueurs ont été super-professionnels. La réaction a été très positive. Ils se sont rendu compte que je ne racontais pas que de la m**** et que j’étais là pour bosser, pas pour rigoler. Ils connaissaient déjà mon travail d’adjoint et d’analyste. Fred Vanderbiest me donnait pas mal de responsabilités et je travaille avec des gars qui ont compris que je n’étais pas un simplet.”
À 24 ans, il faut du courage pour parler face à un groupe ou sur le bord du terrain…
“Sans vouloir paraître arrogant, j’ai toujours été assez mature pour mon âge. J’ai toujours voulu entraîner, apprendre ce métier. Bon, la première
fois que je me suis retrouvé sur le bord du terrain, je me disais que c’était peut-être un rêve. Une fois le match lancé, tout semblait plus naturel.”
Le fait d’avoir un âge proche de beaucoup de joueurs est un avantage ?
“Selon moi, l’âge n’est qu’un chiffre car sur le terrain tout se déroule bien. Le côté relationnel est un avantage de mes 24 ans. J’ai grandi dans la même génération que les joueurs et il est plus facile de parler, de communiquer avec eux. Puis, quand tu es jeune comme moi, tu es surmotivé et tu ne comptes pas tes heures. Il y a aussi cette fougue de la jeunesse, cette audace.”
Quel est le gros point noir de votre âge dans votre boulot ?
“L’avis extérieur n’est pas simple à gérer. Tout le monde donne son avis et il n’est pas facile d’entendre quelque chose de négatif à son égard. Après une défaite, les gens pourraient dire que c’est logique avec un coach de cet âge-là. J’ai peur d’être pris pour un arrogant et je ne veux pas passer pour tel. Je comprends par exemple l’intérêt de la presse mais
je n’en fais pas trop. Je veux que les gens comprennent que je ne suis pas là pour faire mon Jean Gabin. Je joue d’ailleurs encore en P2 à Rixensart (Brabant wallon) avec mes potes pour ne pas perdre le contact avec la réalité.”
Mais vous ambitionner de devenir T1 !
“Un jour, oui, mais sans me fixer d’objectif précis. Je ne me suis jamais dit que je dois l’être à mes 30 ans ou quoi. Je suis en plein apprentissage.”
Will Still ne s’est pas rendu compte de ce qui lui arrivait pour sa première de T1.