Dans l’atmosphère très apaisée et très calme du stade Marien en cette période de congés, quelques jours après l’euphorique qualification pour les playoffs 2 le week-end dernier, un dossier brûlant maintient en éveil la direction : la prolongation de son coach, Marc Grosjean. L’homme fort liégeois a contribué à remettre l’Union Saint-Gilloise sur les bons rails depuis deux ans. Un travail titanesque l’y attendait quand on sait que le club était plus amateur que professionnel et qu’il a dû retrousser ses manches, au sens propre comme au figuré d’ailleurs. Et force est de constater avec succès. On n’attendait du club saint-gillois qu’il se chamaille avec Lommel pour le maintien. Au bout du compte, c’est une quatrième place finale au nez et à la barbe de Tubize, pourtant très ambitieux en début de saison. Une situation qui n’a pas de quoi étonner Claudy Dardenne, Pascal Croughs et Pierre Drouguet, trois amis de Marc Grosjean.

« Non seulement son succès ne m’étonne pas », explique Claudy Dardenne, actuellement aux commandes de Trooz en deuxième provinciale liégeoise. «Mais il me rend surtout très heureux pour lui et pour le travail qu’il a fait. C’est un résultat qui est à la hauteur des qualités de Marc. Il a d’abord établi les bases, restructuré le club en interne et avec ses idées, il s’est entouré de personnes en qui il a à 200 % confiance. Avec acharnement et détermination, il peut en récolter les fruits aujourd’hui. Quand on voit les objectifs initiaux du club et le résultat actuel, ils ont été largement remplis », poursuit-il.

« J’ai regardé pas mal de matches de l’Union cette saison », embraye Pierre Drouguet, coach des gardiens au RFC Liège. « On voit assez rapidement la greffe de Marc sur le jeu de l’équipe, surtout lors du second tour avec une très bonne assise défensive. »

Pascal Croughs, dont Marc Grosjean était son témoin lors de son mariage, va dans le même sens.

« Il mérite son succès actuel. Il a le foot dans le sang depuis toujours et il aurait mérité une plus belle carrière. Malheureusement, dans le foot, il y a toujours un brin de chance qui peut décider d’une carrière. À La Louvière et Mons, il ne l’a pas eu et cela s’est joué à peu de choses. Honnêtement, je ne suis pas surpris qu’il ait contribué à la réussite de l’Union. »

Le parcours de Marc Grosjean est jalonné de hauts et de bas. Présent dans le paysage footballistique belge depuis de longues années, il a collectionné quelques belles performances dont ses montées avec La Louvière et Mons mais aussi quelques coups durs à… La Louvière et Mons aussi.

« Ce sont des expériences douloureuses », confirme Claudy Dardenne, qui ne passe pas un jour sans avoir Marc Grosjean au téléphone. « Après avoir fait de bonnes choses dans ces clubs-là, en les ramenant en Division 1, cela s’est mal terminé. »

Aujourd’hui, grâce aux résultats de l’Union, il s’est refait un nom et celui-ci se répand en Belgique mais aussi à l’étranger.

« Ce ne sera certainement pas facile de réitérer ça l’année prochaine avec l’Union », pointe Pierre Drouguet. « Le travail que Marc a fourni lui permet d’avoir de belles sollicitations », ajoute Claudy Dardenne. « Il faut aussi savoir rester lucide et faire le bon choix qui, je le précise n’est pas forcément de devoir partir. Marc est assez grand pour savoir ce qu’il doit faire pour son avenir. Si j’ai un conseil à lui donner, ce sera entre lui et moi », sourit-il, ajoutant tout de même dans la foulée « quand on est comme Marc, c’est aussi pour aller vers le haut et attirer les convoitises de ces clubs-là. »

Où qu’il choisisse d’aller, à l’Union ou ailleurs, les trois hommes suivront attentivement son parcours comme ils l’ont toujours fait.

« Que ce soit à l’Union ou un sein d’un autre club, les dirigeants ne seront pas déçus de leur choix », explique Claudy Dardenne qui a connu pour la première fois Marc Grosjean il y a 49 ans.

L’homme a toujours pris soin de dialoguer avec son groupe pour en retirer le meilleur. Une marque de fabrique qui n’est pas passée inaperçue aux yeux de Pascal Croughs.

« Quand nous travaillions à Liège, nous avions un partenariat avec le PSG. Nous nous sommes ainsi rendus à quelques reprises à Paris pour voir des joueurs de la réserve. Marc a toujours essayé de trouver des garçons qui n’allaient pas venir que pour l’argent. Marc a aussi permis à des joueurs, comme Pieroni, de grandir. Il n’a toujours eu que très peu de conflits avec ses joueurs. Quand j’étais parti au Standard comme chef du recrutement, je l’avais conseillé comme directeur technique de l’Académie mais malheureusement, cela ne s’est pas fait. »

Le hasard du calendrier réservera peut-être une belle surprise aux Liégeois, décidément liés à l’Union cette saison, puisqu’on pourrait fort bien retrouver les deux clubs au sein de la même poule en playoffs 2.

« Pour l’Union, ce serait un aboutissement. Imaginons que la rencontre soit décisive pour le Standard, on pourrait vivre un événement exceptionnel au Heysel », intervient Claudy Dardenne. « Ce serait génial », ponctue Pascal Croughs.

Peut-être un premier pas sur les pelouses de D1 qui en appellera d’autres dès la saison prochaine…

« Marc est tout à fait capable d’évoluer dans une grosse structure », explique Pascal Croughs, membre de la cellule sportive ACFF. « Il a la maturité pour y réussir et où qu’il soit, il met toujours l’intérêt du club en priorité. Ce qui est rare.»

En attendant, l’Union va désormais essayer de cadenasser le contrat de son coach pour l’an prochain.