Les footballeurs ayant un temps de carrière limité, certains se préparent à l’après-carrière de manière active. Mais d’autres n’y prêtent pas du tout attention. Nous sommes allés voir chez plusieurs joueurs pros ce qu’ils mettaient en place pour assurer leurs arrières. Reportage.
On nous assure souvent qu’ils ont la belle vie. On les voit conduire des voitures luxueuses ou percevoir des salaires monstres. François Hollande les considère même comme des « gosses mal éduqués qui sont passés au statut de vedettes richissimes sans préparation ». Mais tout cela ne dure qu’un temps. En effet, la carrière d’un joueur de foot n’est pas extensible à l’envie et ils sont très peu à pouvoir se reconvertir dans le milieu du ballon rond. Dès lors, que font 95 % des footballeurs qui ont fini leur carrière ?
« Quand on connaît le monde du football, il est préférable de préparer sa reconversion à l’avance », assure Sofian Kheyari (RWDM). « De mon côté, cela fait déjà plusieurs années que je prépare mon après-carrière. Beaucoup n’y pensent pas mais de mon côté, je garde la tête sur les épaules. Je sais d’où je viens et je n’ai jamais manqué de quoi que ce soit mais ma famille n’a jamais roulé sur l’or. »
Quand il en aura fini avec son occupation de joueur, le défenseur central molenbeekois ne se voit pas quitter le monde du ballon rond. En effet, il devrait intégrer l’équipe des formateurs du RWDM l’an prochain avant de débuter sa reconversion.
« Le foot, c’est toute ma vie depuis que j’ai six ans », poursuit-il. « Certains déconnectent après l’entraînement mais moi je peux très bien regarder un match de D2 autrichienne ! »
Au contraire, certains ne veulent plus entendre parler du foot après leur carrière. C’est notamment le cas d’Ignazio Cocchiere (Dender). L’ancien unioniste ne compte pas faire de vieux os dans un monde qu’il n’apprécie parfois pas énormément.
« Je suis un amoureux du foot mais être coach n’a jamais été une option pour moi», lance celui qui travaille au Parlement européen à côté de sa carrière de joueur. « Si je peux jouer jusqu’à mes 50 ans, je le ferai mais ensuite, je ne veux plus voir un ballon ! C’est un monde très spécial et mon travail depuis dix ans. Je l’adore mais pour moi, il faut avoir une seconde passion pour assurer ses arrières. D’autant que gagner sa vie avec le football est de plus en plus dur. Les salaires sont plus bas mais il y a aussi plus de contrôles et donc moins de travail au noir. »
Aujourd’hui, l’attaquant de Dender capitalise sur son travail afin de pouvoir aborder l’après-foot de manière normale.
C’est aussi ce que compte faire Cédric Fauré. L’avant de l’Union a fondé sa société Versatility avec Guillaume François et a ouvert un premier studio XBody à Uccle.
« C’est un concept qui me plaisait et qui me permettait de rester dans le sportif », confie l’avant français. « J’espère d’ailleurs pouvoir développer d’autres projets dans les mois et années à venir. Mais je veux aussi rester dans le foot en intégrant un staff d’un club qui se reconstruit comme l’Union. Je veux l’aider à se développer et lui apporter mon expérience. »
Mais dans l’avenir, le joueur de 37 ans veut aussi se diversifier.
« Un domaine comme celui de l’Horeca me plaît aussi. Je viens d’une région (ndlr : Toulouse) où il fait bon vivre et où on mange bien. J’aimerais donc ramener une partie du sud-ouest de la France en Belgique. Je ne veux pas me focaliser sur une seule chose », conclut-il.
Et quand on voit la trajectoire de plusieurs anciens joueurs comme Bernard Diomede ou Lionel Charbonnier, pourtant champions du monde 98, ils ont bien raison de se préparer.